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Zero Degree Ent. présente
Quelques battements de coeur

Edward (Alex Laxman) ferma la porte son appartement et, sa mallette à la main, descendit l’escalier de son immeuble.  

Tous les matins, c’était le même rituel, après s’être levé, préparé, avoir enfilé son costume et ajusté sa cravate, il sortait de chez lui et sur le chemin du boulot, s’arrêtait au "Old Irish Horseman" prendre son petit déjeuner.  

Sauf que cette fois, c’était un peu différent, quelque chose le préoccupait. Ce qui l’empêchait d’être aussi cool et détendu que d’habitude, c’était ce petit bourdonnement, ou plutôt ce léger martellement, cette pulsation qu’il entendait au fond de lui depuis quelques temps. Comme les vibrations sourdes d’une locomotive roulant sur de vieux rails qui résonnait au loin derrière sa tête. Oh, apparemment rien de grave, mais quelque chose d’assez gênant pour qu’il se demande s’il ne fallait pas qu’il passe chez le docteur. Peut-être était-ce une artère un peu bouchée qui faisait résonner le sang qui passait à travers elle. Le plus étonnant était que ce bruit semblait s’accentuer en fonction du monde qui était autour de lui. Plus il était entouré de personnes, plus les pulsations se faisaient ressentir. A l’opposé, l’effet s’arrêtait complètement lorsqu’il était chez lui.  

Il entra dans le pub comme tous les matins, c’était Kevin, un jeune serveur arrivé depuis peu qui était au comptoir. Quelques clients étaient éparpillés, un vieil ivrogne devant un verre de vin rouge, un couple qui discutait les yeux dans les yeux. Il commanda comme d’habitude un grand café avec un croissant au beurre. Kevin lui servit sa commande, Edward posa un billet de 20$ sur le comptoir. A cet instant précis, bizarrement, les battements qui résonnait dans son esprit s’intensifièrent, en rapidité et en volume.  

Encore un ou deux jours comme cela et il allait vraiment devoir consulter.  

Kevin prit le billet, Edward remarqua un petit quelque-chose qui troublait son regard. L’employé ouvrit la caisse, récupéra la monnaie pour Edward, mais discrètement, au lieu de mettre le billet dans le tiroir, Kevin le glissa dans sa poche.  

Le martellement redoubla de volume.  

Edward fit comme s’il n’avait rien vu, après tout, ce n’était pas son problème. Connaissant Jesus le patron (Maximo Velasquez), le jeune voleur ne tarderait pas à être démasqué.  

Kevin partit dans l’arrière-boutique, et les pulsations dans le crane de Edward diminuèrent.  

Il finit son café et s’apprêtait à quitter le pub lorsque le martellement repris un peu plus fort.  

Au passage, il se rendit compte que les deux amoureux assis à une table étaient discrètement en train de se disputer.  

 

 

 

Il s’installa derrière son bureau et commença à examiner un compte-rendu de réunion que lui avait envoyé son boss. L’affaire Mickaelson allait s’avérer plus compliquée que prévu. Les parties civiles avaient apparemment déniché un témoin-surprise qui risquait de mettre à mal toute leur stratégie de défense.  

Il fallait dès à présent commencer à envisager comment ils allaient pouvoir contre-attaquer. Et surtout, découvrir qui était ce témoin sorti du chapeau.  

Claire (Emmannuelle Keith), son assistante frappa à la porte du bureau.  

Le martellement dans sa tête s’accentua un peu.  

« Bonjour Mr Brandt, je vous ai apporté un café. » Toujours aussi charmante cette jeune femme, pas extrêmement compétente, il avait eu l’occasion de s’énerver plusieurs fois suite à des erreurs.  

« Merci claire, c’est très aimable à vous! » et Edward replongea son attention sur le long E-mail.  

Les coups dans son cerveau résonnèrent bien plus fort cette fois çi. Claire ne semblait pas vouloir quitter son bureau.  

« Mr Brandt ? » demanda-t-elle avec une petite hésitation dans la voix.  

« Oui, Claire ? »  

« Je me demandais…, j’organise un petit barbecue chez moi ce weekend, …je me demandais si vous voudriez bien venir… cela me ferait…très...plaisir… »  

« Pourquoi pas, vous m’en reparlerez tout à l’heure ok ? » répondit Edward sans quitter le nez de son ordinateur.  

Les battements prirent une vitesse et une amplitude folle.  

« oui, oui, super… je vous en reparle… ». Le visage de Claire était maintenant bien empourpré et elle semblait à la fois inquiète et heureuse de la réponse.  

Elle sortit, les battements diminuèrent fortement.  

Edward releva la tête. Peu à peu, le puzzle commençait à se mettre en place dans son esprit.  

Et si ces battements dans son crane ne venaient pas de lui mais des autres ?  

Il se leva de son siège et se dirigea vers la machine à café. A chaque fois qu’il passait devant un bureau, les pulsations s’accentuaient un peu  

Au niveau du bureau d’un de ses collègues, Jay Clarkson, les battements augmentèrent en rapidité et en volume. Edward passa la tête à travers la porte, et vit Jay, apparemment en discussion conflictuelle avec un client, poser la main sur le combiné et faire un signe à Edward comme quoi cela se passait mal. Il lui chuchota « C’est encore ce vieux Berryhall, il va tout faire foirer avec son satané caractère, j’en peux plus… on se voit tout à l’heure. » Edward fit un petit signe d’approbation et sortit la tête du bureau.  

Arrivé à la machine à café deux de ses collègues étaient là à discuter.  

Il resta un moment comme cela, sans rien faire (prendre un troisième café aurait été un peu trop pour ce matin), et se concentra.  

Il commençait à comprendre. En se concentrant, il arrivait à distinguer non pas un mais deux martellements, un peu décalés, qu’il pouvait ressentir. Et pour être plus précis, il avait l’impression de pouvoir sentir les battements des cœurs de ses deux collègues. Quelle chance, si sa théorie s’avérait exacte, il avait un super-pouvoir. Mais un super-pouvoir qui ne servait à rien !  

 

 

 

En repartant du bureau quelques heures plus tard, il décida d’aller faire un tour en ville. Il en profiterait pour passer à la banque déposer un chèque qu’il n’avait pas encaissé depuis des semaines.  

Progressivement, en marchant dans la rue, il pouvait préciser son "sixième sens". Lorsqu’il croisait ou doublait quelqu’un, il pouvait ressentir les battements de son cœur. Il était sûr qu’avec un peu d’exercice, il arriverait à déterminer au son des pulsations dans quel état d’esprit était la personne à proximité. Les battements semblaient différents si la personne était heureuse, inquiète, éclatait de rire ou était en colère. Un don aussi intéressant qu’inutile.  

Il pénétra dans la banque. Il y avait encore du monde malgré l’heure qui approchait de la fermeture.  

Il se positionna dans la file d’attente de cinq ou six personnes, derrière une jolie jeune femme blonde (Lucy Hooper) qui lui fit un grand sourire lorsque leurs regards se croisèrent. Les battements de son cœur semblaient un peu plus rapides et soutenus que la moyenne. Lui aurait-il fait un peu d’effet ?  

En se concentrant, il arrivait à "écouter" les battements de cœur des différents clients présents.  

Soudain, des pulsations beaucoup plus fortes et beaucoup plus rapides que les autres résonnèrent dans sa tête. Il se retourna et vit un jeune homme en jogging (René Duncan), l’air anxieux, quelques gouttes de sueur perlant sur son front. De son jogging, le jeune sortit une arme et tira un coup en l’air.  

Une multitude de bruits assourdissants emplirent le cerveau d’Edward. Des battements tellement forts et tellement nombreux qu’ils l’empêchèrent même de réfléchir.  

« Tout le monde à terre, c’est un hold-up !... Tout le monde à terre ! » cria le jeune à la cantonade.  

Vent de panique général. Le bruit assourdissant dans le crane d’Edward le paralysa. Comme un réflexe il parvint néanmoins à s’allonger sur le sol, comme le reste des clients.  

Le bandit se dirigea vers une des guichetières : « Donne-moi tout ce que tu as, salope, et appelle ton Directeur, vite, sinon t’es morte ! »  

Toujours allongé, Edward se tenait la tête entre les mains tellement les battements venant de toutes parts envahissaient son cerveau.  

La guichetière s’exécuta fébrilement, donna les quelques billets qu’elle avait à portée d’elle et prit le téléphone pour appeler son Directeur.  

Chaque seconde semblait durer des heures. Et soudain, quelque chose se déclencha dans l’esprit d’Edward. Il se leva lentement.  

Le jeune malfrat se retourna et pointa son arme sur lui : « Toi, rallonge-toi ou je te bute ! »  

Edward paraissait être en transe. Il parvint à se concentrer sur les battements de cœur du bandit. Battements très intenses et très rapides. Les deux hommes se fixèrent les yeux dans les yeux.  

« Rallonge-toi, putain, je vais te buter ! ».  

Mais ses battements de cœur s’accélérèrent encore et devinrent encore plus forts en intensité. Cet effet s’amplifia encore. Edward parvenait à commander la manière dont le cœur du délinquant battait.  

Ces pulsations commençaient à devenir si importantes et rapides que le jeune homme commença à suffoquer, le visage prenant une couleur écarlate. Comme s’il était en train de se noyer à l’air libre.  

Il baissa son arme et tomba à genou. Il ne parvenait que difficilement à respirer.  

Edward était comme dans un état second, commandant à distance les battements de cœur de l’agresseur.  

Et soudain, dans un effort ultime, le jeune bandit parvint à remonter son arme et à tirer, une balle toucha la jambe de Edward qui s’affala au sol.  

L’étreinte autour du délinquant se desserrant, il parvint à se relever, et fit demi-tour pour s’enfuir.  

Avant de quitter la banque en marchant, le souffle encore coupé, il se tourna vers Edward : « Je vais te retrouver toi enculé… » Et il franchit la porte.  

La jeune femme blonde se leva et vint vers Edward pourvoir l’état de sa blessure. Il s’évanouit.

Scénario : (2 commentaires)
une série A fantastique de Chazelle DeBlois

Alex Laxman

Lucy Hooper

Rene Duncan

Emmannuelle Keith
Avec la participation exceptionnelle de Maximo Velasquez
Sorti le 17 septembre 2044 (Semaine 2072)
Entrées : 15 477 192
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