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Zero Degree Ent. présente
Lilliputiens

« Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, les enfants, les chiens, les chats, les grenouilles, les canards, les cafards, enfin, tout ce qui bouge, ouvrez grand vos yeux, ouvrez grandes vos oreilles » Leyland (Alain Soap) se tourne vers une dame un peu hautaine : « Oui, vous aussi Madame, ouvrez vos grandes oreilles ! » et il reprend sa présentation : « Apprêtez-vous vous à avoir mal aux mains à force d’applaudir, à avoir mal au derrière à force de vous taper le cul par terre, à vous décrocher la mâchoire à force de rire, apprêtez-vous à découvrir les plus petits, mais les plus talentueux artistes de la région, que dis-je …de France, ou plutôt devrais-je dire… du monde ! Applaudissez bien fort les "Lilliputiens Volants" !!!! »  

Et Lila (Margot Grusin), pourtant d’habitude si timide, pose son violon sur l’épaule et entame un morceau Celtique bien rythmé. Leyland et Lilian (Michel Couscous) se lancent dans un numéro endiablé de claquettes pendant que Lilou (Lydia Jenson), avec sa bonne humeur habituelle, tape des mains pour battre la mesure.  

Visiblement, le spectacle plait aux badauds qui s’attroupent de plus en plus nombreux pour voir ce quatuor de minuscules personnes faire leur show.  

On ne peut pas dire qu’ils sont particulièrement doués, Lila égraine quelques fausses notes, les claquettes, surtout celles de Lilian, ne sont pas toujours dans le tempo, mais le charme de ces petits artistes est ailleurs. Voir ces petits êtres s’agiter pour divertir le public, ravit aussi bien les adultes que les enfants.  

Le numéro de claquettes terminé, Leyland et Lilian se lancent dans un numéro d’acrobaties, pendant que Lila continue à jouer et Lilou fait la quête. A son passage, certains tournent le dos et quittent les lieux pour ne pas avoir à payer. Comme ils l’ont pourtant répété de nombreuses fois, Lilian met son pied sur les mains de Leyland et tente un saut périlleux arrière. Mais le pauvre loupe son coup et se retrouve à terre, les quatre fers en l’air.  

L’assistance éclate de rire, malgré que Leyland fasse une grimace de mécontentement à l’égard de son partenaire.  

Un petit garçon d’environ 6 ans s’écrie : « Ils sont marrants les nains ! »  

Leyland se tourne vers l’enfant et s’approche de lui. Il plaque son nez si près de celui du gamin qu’il peut sentir l’odeur d’un chewing-gum à la fraise mâché il y a peu. Puis, fronçant les sourcils, avec des mitraillettes dans les yeux, il lâche : « Ecoute, espèce de sale gniard, on n’est pas des nains, ON EST DES LILLIPUTIIIIIIEEEEENNNNNNSSS !! ».  

Le gosse, effrayé, se met à pleurer et vient se blottir contre la jambe de sa mère. La mère est clairement en colère, elle attrape son fils par le bras, et avant de partir, lance, folle de rage : « Vous êtes vraiment très malpoli, petit monsieur ! Vous mériteriez plutôt d’être dans un zoo que dans la rue ! ».  

Leyland est écroulé de rire. Il se tourne vers ses trois compères qui eux, ne trouvent pas la scène aussi drôle que lui, car tous les spectateurs tournent les talons et s’en vont. En voyant cela, Leyland réalise qu’une fois de plus, il a peut-être fait une bêtise. Et que le plus dur reste à venir.  

Plus dur qui ne se fait pas attendre. Monsieur Edouard sort de l’ombre, une colère froide peut se lire sur son visage. Il attrape leyland par le bras, et l’entraîne vers le vieux combi Volkswagen. « Ramassez vos accessoires et suivez-moi, bande de bons-à-rien ! ».  

Lila, Lilou et Lilian s’exécutent et rejoignent sans un mot la camionnette à l’arrière de laquelle ils rejoignent Leyland.  

Arrivés chez Monsieur Edouard, les quatre Lilliputiens savent à quoi s’attendre. Ils vont directement dans la cage qui leur sert de chambre, sans passer par la case repas. Edouard referme la porte à clés, et les balayant du regard les uns après les autres : « Vous n’êtes qu’une bande de petits minables, je me demande bien pourquoi je vous garde. Les quatre pattes d’un même âne, d’un même bourricot, voilà ce que vous êtes ! ». Et il quitte la cave humide où est installée la cage.  

Un grand silence s’installe lorsque le gros homme est enfin sorti. Leyland regarde ses comparses les uns après les autres : « Quoi, j’y suis pour rien, c’est ce sale mioche qui a commencé ! ». Les trois autres ne disent rien, ils sont habitués depuis bien longtemps à ce traitement, et aux bévues de Leyland.  

« Ah, si on pouvait être ailleurs, si on pouvait trouver le moyen de rejoindre "Miniland", le paradis des Lilliputiens ! » dit-il avec un air rusé au coin de l’œil.  

Lila lève la tête, elle adore cette histoire, ce pays dont leur mère leur a si souvent parlé. Un pays lointain, situé tout au nord du monde, si merveilleux pour les gens de petite taille comme elle et ses trois frères et sœurs. Un pays dirigé par un bon gros géant tout de rouge vêtu, et où les lilliputiens comme eux, fabriquent toutes sortes d’objets en bois, et principalement des jouets. C’est un vrai paradis.  

Les yeux de Lila brillent rien que de penser à ce pays de rêve.  

Un petit sourire éclairant son visage, Leyland continue : « Ça vous direz, les zéros, de rejoindre Miniland ? » Et il sort de sa poche une grosse clé qu’il tend bien à la vue de ses trois compagnons.  

« C’est quoi ? » demande Lilian ?  

« Tu ne devines pas ? Ah non, c’est vrai, tu ne devines pas… » Et il se lève, place la clé dans la serrure de la cage, et ouvre la porte. Lilou se jette à son cou : « tu es trop formidable mon grand frère !! » et elle lui écrase un gros baiser sur la joue.  

« Calme-toi, calme-toi, et on n’est pas encore dehors ! mettez le maximum d’affaires dans vos valises et suivez-moi ! ».  

Discrètement, le quatuor monte les marches jusqu’à l’étage. Personne. Monsieur Edouard doit être en train de dormir, ou plus probablement encore de cuver le litre de vin qu’il a avalé pendant le repas.  

Ils ouvrent la porte donnant vers l’extérieur et sortent à pas feutrés de la maison.  

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » demande Lilou ?  

« Deuxième surprise ! » répond Leyland, et il sort un nouveau trousseau de clés. Celui du combi Volkswagen.  

« Tu veux que j’aille chercher Monsieur Edouard pour qu’il nous conduise ? » Demande Lilian.  

« Mon pauvre frangin, tu es encore plus débile que je ne le croyais ! » Répond Leyland en soufflant. « Non, on va se débrouiller tous seuls ! ».  

« Mais aucun de nous ne sait conduire! » s'exclame Lilou.  

« T’inquiète sœurette, j’ai vu le vieux faire des milliers de fois, il y a juste à passer de la théorie à la pratique ! ».  

Leyland ouvre la porte et vient s’asseoir sur le siège du conducteur. Ah, un problème auquel il n’avait pas pensé. Sa tête n’arrive pas au niveau du pare-brise, il ne peut pas voir la route. Qu’à cela ne tienne, Leyland attrape la valise de Lilian, la pose sur le siège et s’assoit dessus. Voilà qui est beaucoup mieux !  

Seulement il y a un autre problème. Ses pieds sont loin d’atteindre les pédales…  

Il va falloir utiliser les grands moyens. Leyland demande aux deux filles de s’asseoir sur les sièges passagers, et à Lilian de se positionner sous le volant, au niveau des pédales. Et il donne ses instructions : « Appuie avec tes mains sur la pédale de gauche jusqu’à ce que je tourne le démarreur, et quand je te le dirai, tu relâcheras la pédale de gauche et appuieras sur celle de droite ! ».  

Il faut plusieurs tentatives au duo pour réussir à faire avancer la camionnette sans caler. Mais après un quart d’heure (heureusement, la chambre de Monsieur Edouard est située à l’opposé du garage), ils parviennent enfin à s’engager sur la route. Le combi fait bien quelques Zigzags, mais à cette heure tardive de la nuit, il n’y a pas un chat, donc personne pour admirer cet étrange style de conduite.  

Et la petite équipe prend la route, direction le nord, vers "Miniland", le pays des Lilliputiens.  

 

La route se poursuit ainsi, Lilian se plaignant régulièrement de la position inconfortable dans laquelle il est. Quand soudain, au détour d’une petite départementale, le combi croise une voiture de police. Leyland a le temps de les voir dans son rétroviseur faire demi-tour.  

Ils ont un problème. Il décide de garer la camionnette sur le bas-côté.  

 

Les gendarmes descendent de leur véhicule. Un des deux a eu un petit pressentiment en croisant le Volkswagen. Le chauffeur avait quelque-chose d’inhabituel. Et maintenant le véhicule est arrêté, c’est bien étrange. Il s’avance vers la portière conducteur et dit à son collègue de passer par l’autre côté. La camionnette est vide. La porte côté passager est ouverte, sûrement des délinquants qui se sont enfuis par le bois avoisinant.  

Les deux gendarmes ouvrent la portière arrière. Pas grand-chose, à part quatre valises empilées. Un des gendarmes monte à l’intérieur et en ouvre une, elle ne contient que des vêtements. Il la referme. Les deux hommes referment la portière et remontent dans leur véhicule. Un appel au service d’enlèvement qui passera d’ici une heure. Pas la peine de rester. Ils redémarrent leur voiture de police et quittent les lieux.  

Leyland sort avec difficulté de sous le siège conducteur, Lila faisant de même du passager. Cachée derrière un rideau séparant l’habitacle de la partie arrière du combi, Lilou apparait.  

On entend quelques coups sourds taper à l’intérieur d’une des valises : « Sortez-moi de là, j’étouffe ! ». C’est Lilian qui a eu beaucoup de chance. Le gendarme n’a pas soulevé les vêtements de la valise sous lesquels il était caché. Le petit homme en sort en râlant, tout ébouriffé. C’est toujours lui qui a les plus mauvaises places.  

Pas de temps à perdre, chacun reprend sa position et le combi Volkswagen redémarre.  

 

 

Les kilomètres s’enchainent ainsi, jusqu’à ce qu’un miracle survienne. Ils arrivent aux abords une petite plage.  

La mer.  

Aucun des quatre ne l’a jamais vue. On applaudit, on chante, seul Lilian continue à râler car il ne voit rien d’où il est. Après plusieurs mètres, ils décident de s’arrêter.  

Il n’y a pas un chat ici. La plage est déserte à cette période de l’année. La mer est d’un bleu sombre, le vent balaye le sable gris, mais les quatre frères et sœurs n’en reviennent pas. Il y a même deux poteaux et un filet de volley-ball.  

Ils descendent tous les quatre en courant de la camionnette. Les deux filles installent les serviettes contre les rochers environnants, alors que les garçons sont déjà partis se tremper les pieds dans l’eau.  

Brrr, elle est glacée. Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils se baigneront. Mais après tout ce qu’ils ont vécu, cet instant est magique. Moins magique que lorsqu’ils atteindront "Miniland", mais magique quand même.  

Après avoir trempé leurs pieds, le petit groupe retourne sur les serviettes. Mais trois jeunes se sont installé sur le terrain de volley et ont commencé une partie.  

Un des jeunes aperçoit les quatres Lilliputiens : « La vache, Omar, mate-moi qui arrive, wouah, j’ai jamais vu quelqu’un si petit ! ».  

Omar se tourne, et à la vue des quatre, éclate de rire : « Ahh j’en crois pas mes yeux, hey, les keums, votre mère vous a pas donné à manger, ou quoi ? » et les trois lascars éclatent de rire.  

Il renchérit : « Hey vous voulez faire une partie avec nous ? Promis, on vous fera que des balles basses !! ».  

« Oui si vous voulez ! » répond leyland « Mais méfiez-vous on est petits, mais on est des pros ! ».  

Lilian dévisage Leyland, ils n’ont jamais touché un ballon de volley de leur vie. Mais si Leyland le dit, c’est que cela ne doit pas être si dur...  

Alors que Lila reste en arrière, l’air inquiet, Lilou s’avance sur le terrain, elle qui a toujours rêvé de faire ce sport !  

Un des autres jeunes, Kevin, la regarde se positionner, prête à recevoir le ballon : « Attend, tu rêves ma petite, t’as du mal comprendre, c’est pas en tant que joueuse qu’on a besoin de toi, mais en tant que ballon ! ». Et les trois éclatent à nouveau de rire. Visiblement, l’affaire tourne mal.  

Kevin se saisit de Lilou, qui tente sans succès de se débattre et il se met en position pour la lancer à son compère. Voyant cela, Leyland accourt vers lui, prêt à l’attaquer, dans la mesure de ses moyens. Mais il est attrapé par le col par le troisième larron, qui le maintien, gesticulant, quelques centimètres au-dessus du sol. Derrière, des larmes commencent à perler sur le visage de Lila, et Lilian reste prostré, n’ayant aucune idée comment réagir.  

Kevin, dans un grand geste, lance Lilou à Omar qui la réceptionne tant bien que mal, tant il rit. Il entreprend de la relancer une nouvelle fois, mais, la jeune fille se débattant, il rate son coup. Lilou est projetée sur le côté contre les rochers. Sa tête heurte un rocher et elle s’évanouit. Doucement, un filet de sang commence à s’écouler sous sa tête et à imprégner sa chevelure.  

Lila pousse un cri et se précipite vers sa sœur. Le jeune laisse tomber Leyland qui lui aussi coure rejoindre Lilou. Lilian ne peut toujours pas bouger.  

« Putain, tirons-nous les gars ! » et les trois loubards se sauvent en courant.  

Leyland pose sa main sur le cou de Lilou pour détecter un battement. Les yeux emplis de larme il se tourne vers Lila.  

L’âne aura beaucoup plus de mal à avancer sur trois pattes à présent.

Scénario : (1 commentaire)
une série B dramatique de Virginia Horn

Alain Soap

Margot Grusin

Michel Couscous

Lydia Jenson
Musique par Renee Dessau
Sorti le 01 octobre 2044 (Semaine 2074)
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