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Firewolf 2.0 présente
The Last Journey

- Reema, tu as fini ton enseignement.  

Le jeune homme n'avait pas du tout écouté. Ses yeux courraient sur les murs de la salle d'audience du grand prêtre. Il n'était jamais venu dans ces parties du monastère et ne s'était jamais douté de la hauteur de ces murs. Des tapisseries de prophéties centenaires habillaient les énormes pierres grises. Le plafond n'était pas visible, les murs se perdaient dans l'obscurité à la hauteur de dix hommes. Cette idée d'abysse céleste l'impressionnait autant qu'elle l'effrayait. Il frissonna en se demandant que cachaient cette pénombre.  

 

- Reema !  

Le garçon rabaissa son regard sur le vieil homme pieux.  

- Tu as fini ton enseignement. Aujourd'hui tu deviens un homme des Dieux. Mais plus que les autres, tu es l'élu de notre ère. Sais-tu ce que cela signifie?  

Reema acquiesce.  

- Ton pèlerinage débutera dès demain. Tu prieras dans les six églises de cette terre. Tu devras obtenir l'approbation des six prêtres et te rendras au delà de l'ultime frontière.  

Les secondes de silence qui suivent font prendre conscience au jeune homme du destin qui lui est donné.  

- Tu seras accompagné dans ton périple.  

- Quel frère m'accompagnera?  

- Il n'est pas un frère. C'est un... C'est un soldat.  

Un soldat. Ce mot fait comprendre à Reema que le pèlerinage sera dangereux.  

Le grand prêtre le remercie et sans plus de cérémonie l’envoie dans sa chambre. En sortant, il lève les yeux une dernière fois en espérant voir le sommet des murs ancestraux, vainement.  

 

 

Ça n'est pas le soleil qui réveille Reema, mais une main vieille et fragile. Son précepteur lui indique qu'il est temps.  

Il enfile ses chausses et se dirige sans autre artifice que sa toge au milieu du cloître où les frères déjà réveillés l'attendent pour lui donner leur bénédiction.  

Deux choses le frappent.  

La présence d'un homme d'une tête plus grande que l'assemblée, portant des pièces d'armures en cuir usées, couvertes par endroits de plaques d'acier et d'un long manteau d'un tissu épais fixé sur ses épaules et retombant jusqu'au sol.  

Et l'absence du grand prêtre. Il avait imaginé la présence de sa sainteté pour le début du pèlerinage de cette ère.  

En s'approchant du soldat, il remarque son impatience.  

- Allons-y  

Avant même d'arriver à sa hauteur, le soldat donne le départ du voyage d'une voix sourde et caverneuse, sans fioritures, se retourne et avance vers la grande porte du monastère, les moines s'écartant de son passage. Sans y réfléchir, Reema accélère sa marche pour lui emboîter le pas.  

 

En passant la grande porte, il se retourne une dernière fois vers le cloître. Les autres s'en sont déjà retourné à d'autres occupations sans au revoir.  

 

 

Le soleil s'était levé depuis plusieurs lieues, et si la route était agréable, elle était également silencieuse. Pas un mot ne fut échangé entre les deux voyageurs depuis le départ et Reema commençait à sentir une gêne de marcher à côté de cet inconnu.  

- Et comment vous vous appelez ?  

…  

- Moi c'est Reema, c'est le nom que le grand prêtre...  

Le soldat attrapa le jeune garçon par le col de sa robe monastique et se jeta avec lui derrière un amas de végétation. Reema tenta de protester.  

Tais-toi ! murmure t-il.  

Au loin, des voix d'hommes se font entendre en aval du chemin. Reema a les yeux rivé sur le soldat. Celui-ci scrute au loin l'origine des voix, et inspecte autour de lui le terrain trop dégagé pour fuir. La forêt à la sinistra du chemin est beaucoup trop loin pour être un point de fuite ou une menace. Les hommes s'avancent par ici. Le soldat attrape le visage de Reema de sa seule main droite et plonge son regard vert dans le sien, terrorisé.  

- Tu ne bouges... pas!  

Il sort des buis, se dirige auprès du chemin, s'assied sur une pierre plus grosse que les autres, et observe du coin de l’œil les quatre silhouettes.  

Quelques instants plus tard, les voix se taisent, et les silhouettes s'immobilisent. Il les voit du coin de l’œil. Ils calculent. Ils observent et ne voient rien d'autre qu'un homme esseulé sur le bord de la route. Pas un marchand mais quelques pièces potentielles. Ils se dirigent vers lui.  

 

- Fatigué?  

Le soldat lève les yeux vers son interlocuteur. Le premier est à moins d'une toise de lui, les trois autres derrière. Tous ont une mauvaise épée à la ceinture sauf un qui n'a qu'un bâton de marche. Ayant récupéré les informations qu'il voulait, il ramène son regard devant lui, scrutant l'horizon, sans réponse.  

- Écoutez monsieur, je vois que vous êtes préparé au voyage, mais nous sommes quatre... Et vous êtes seul... Donc sortez votre bourse.  

 

A la fin de sa phrase, le bandit pose sans main sur la poignée de son arme, et sans qu'il ai eut le temps de la tirer de sa ceinture, le soldat se rue sur lui et enfonce une lame dégainé de sous son manteau dans le ventre du brigand. Il retourne la lame et l'arrache du corps de son assaillant. Des livres d'entrailles flasques tombent au sol dans une mare de sang épais, suivi du corps inerte de leur propriétaire. Relevant les yeux vers les trois autres, il ne voit qu'une lame arriver sur lui. Par réflexe il tend son avant-bras gauche au dessus de son visage et la lame qui l'attaque est stoppée net. Il se relève alors et offre le même sort à celui ci. Les deux restants reculent, craintifs. Le soldat se remet en position, légèrement accroupi, face à eux. Le dernier avec une épée jette son arme au sol et lève les mains en signe de reddition. Le soldat se jette sur lui et lui enfonce sa lame dans la gorge, tombant au sol sur sur le corps de sa proie.  

Reema sort des buissons et hurle de stopper, prétextant la capitulation des bandits. Le soldat n'y prête pas attention et relève les yeux sur le dernier, qui a prit ses jambes à son cou. Il empoigne l'épée abandonnée de son adversaire, se relève. Il jauge le poids en la soupesant, et la lance vers le fuyard. L'épée tourne sur elle même dans un arc de cercle parfait et finit son vol dans l'aine de sa cible, qui tombe au sol sans pouvoir se relever.  

 

Reema frappe des deux poings le dos du soldat.  

- Vous êtes un assassin! Un meurtrier! Un criminel! Vous êtes le pire pêcheur sur cette terre!  

Le soldat finit d'essuyer brièvement sa lame, la retourne sous son manteau et se retourne vers le jeune garçon. Le regarde gesticuler quelques instants et l'empoigne de sa main droite dans ce qui paraît devenir une habitude.  

- Je n'ai tué... personne! Je n'ai fais que défendre ton petit cul béni! Tu ne connais que tes livres comme les autres, tu n'as aucune idée de ce que les gens peuvent faire!  

Ses yeux verts perforent l'esprit du gamin, il subit ses mots comme des attaques de poignards.  

- Ma tâche, c'est de te tirer derrière la dernière frontière. Si tu renonces, point d'or. Si tu changes de voie, point d'or... Si tu meurs... point d'or...  

- Vous n'êtes... qu'un mercenaire?...  

- Quoi d'autre pour vos délires? Il y a des guerres partout.  

- C'est justement pour raisonner les hommes que j'accomplis...  

- La ferme! Raisonner?! Les hommes?! Sais-tu contre quoi se battent les hommes?  

- Les démons de la tentation.  

 

Le soldat relâche Reema en soupirant. Il rassemble ses idées et fait retomber l'adrénaline.  

- Reprenons. La première étape est à trois jours de marche.  

 

Les deux voyageurs reprirent la route vers la première des six églises.  

 

 

Éloignés de la route, le mercenaire rassemble des feuillages à l'orée de la forêt tandis que le jeune moine le regarde faire.  

- Je ne ferai pas ta paillasse, gamin.  

- Comment vous appelez-vous?  

- … Qu'est ce que ça peut bien te foutre de savoir comment...  

- S'il vous plait!  

- Reevak...  

Reema fais les gros yeux.  

- Vous êtes orphelin? Je m'appelle Reema, je suis orphelin aussi!  

- Houa, quelle surprise... Le monastère recrute ses soldats parmis les orphelins...  

Reevak pose ses dernières branches et s'allonge sur sa couche de fortune.  

- Il n'y a pas de soldat au monastère.  

- Écoutes... Je n'aime pas discuter vainement. On va fermer les yeux et se reposer, et plus tard, dans ton pèlerinage, tu changeras d'avis... Et tu fermeras ta grande petite gueule.  

 

Le mercenaire ne dira pas un mot de plus ce soir. Il dormira d'un œil alors que Reema ne dormira pas, l'esprit perturbé par la découverte du monde réel, de la cruauté et du pêché de sang accompli devant ses yeux. Il essayait de se convaincre que la fin de son pèlerinage apporterait la paix dans le cœur des hommes. Entre ses idées d'espoir, il se questionna sur les remarques de son gardien.  

 

 

La suite du pèlerinage fut beaucoup moins mouvementé que les premières heures. A mesure que les deux hommes se rapprochaient de Deus Pes, ils y rencontraient de plus en plus d'autres voyageurs, de locaux qui cultivaient leurs terres, de mendiants. Et au grand étonnement de Reema, tout ces gens venaient à sa rencontre pour le saluer brièvement. Certains pour le remercier.  

- Quand le monastère envoie un élu accomplir le pèlerinage, c'est, selon eux, pour redonner la foi dans le cœur des hommes. Mais l’intelligence populaire comprend ce qu'elle veut bien. Et d'histoire en prophétie, d'idée en certitude, chacun s'est approprié la définition du pèlerinage. Et pour beaucoup, l'élu mettra fin aux guerres, aux famines et aux maladies. Alors pour ton bien, ne contredis jamais quelqu'un qui vient t'aborder, et gardes toi d'expliquer ta vision de la chose.  

Reema voyait de ses yeux ce que quelques marchands lui avaient raconté quand il leur demandait – C'est comment le monde? -  

Et s'il était conscient que la cruauté avait recouvert certaines âmes, il fut surprit de la pauvreté omniprésente autour de lui.  

 

 

Deus Pes était plus un grand village qu'une ville à proprement parler. La région comportait beaucoup de champs et Deus Pes était à peine plus grand que le monastère. Mais au cœur des quelques bâtiments et rues en terre se dressait une église faisant loi sur les toits.  

- Le curé de ce patelin est correct.  

Reevak était plus causant depuis l'incident du premier jour. Ils avaient échangés quelques banalités et observations pendant le voyage. Et parfois, le mercenaire expliquait comment aller se dérouler les différentes étapes qui suivraient.  

- Les prêtres le sont tous!  

Reevak éclata de rire.  

- Le prêtre de Mercator, faut l'arroser pour obtenir sa bénédiction. Celui d'Agitur, tu le trouveras plus facilement au bordel que dans sa chapelle... Et celui de Sodrecas... Il se retourne vers le jeune homme et le scrute brièvement. Tu es un peu trop vieux à son goût mais il devrait se satisfaire de toi...  

 

Alors qu'ils franchissent l'arche d'entrée de l'église, Reema est toujours perturbé par ce qu'il vient d'entendre. Le peu de choses que Reevak lui a dit s'était avéré être juste.  

Que la cruauté viennent des impies, c'était logique. Mais pourquoi les ecclésiastes le serait aussi... envers lui? Pourquoi profiteraient-ils de celui qui accomplit le pèlerinage? Celui qui redonnerai la foi aux hommes?  

Celui dont l'âme pure et innocente sacrifierai sa vie pour le salut de tous?  

L'accueil du prêtre le sortit de ses pensées.  

- Mon doux enfant. Bienvenue chez toi.  

 

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The Last Journey, un film d'Alessandra Gira.  

Avec Daniel Egger dans le rôle de Reevak  

Chris Donaggio dans le rôle de Reema  

Joel Hoenig dans le rôle du Grand Prêtre.  

Un voyage épique au cœur d'une terre fantastique.  

 

Musique de Demetra Beck

Scénario : (1 commentaire)
une série A fantastique de Alessandra Gira

Daniel Egger

Chris Donaggio
Avec la participation exceptionnelle de Joel Hoenig
Musique par Demetra Beck
Sorti le 29 avril 2045 (Semaine 2104)
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