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Morcar Prod présente
The reversed betrayal

28 octobre 1993, Tokyo. Tandis qu'une foule de développeurs attendent la démonstration qui doit leur être faite d'un prototype d'un nouveau genre dans l’auditorium n°10 de Shinagawa, dans les coulisses Ken Kutaragi sent la pression monter. Voilà dix ans que ce passionné de nouvelles technologies rêve de ce jour, depuis ce jour où il avait découvert le System G, un calculateur graphique capable d’afficher un visage généré par ordinateur. Pendant toutes ces années, il avait tout donné pour son projet. A présent, il sait qu'il est à un tournant de sa carrière, que tout va se jouer maintenant, devant cette foule curieuse qui ignore encore vraiment ce à quoi ils vont assister.  

Après un dernier un regard à son accolyte Terry, Ken ferme les yeux et prend une dernière respiration, pour garder son calme au maximum, puis entre en scène. Caché sous des draps blancs, les six prototypes dont il s'apprête à faire la démonstration attendent patiemment de montrer ce qu'elles ont dans le ventre, sous le regard inquisiteur des professionnels qui se sont déplacés nombreux pour l'évènement.  

 

20 ans plus tôt...  

 

Dans le couloir de l'université, Ken Kutaragi (Ariake Sato) attend son tour pour rencontrer le conseiller d'orientation. Son prédécesseur quitte la salle, et Ken se lève pour aller à la rencontre de l'homme avec qui il va discuter du choix qui sera déterminant pour son avenir. Comme tous les étudiants qui se succèdent face à lui, le conseiller d'orientation s'attend à ce que Ken lui fasse part de son désir d'intégrer l'un des grands groupes tels que la compagnie de téléphone NTT ou Mitsubishi, mais le jeune étudiant de vingt ans le surprend en lui annonçant son choix. En grand passionné d'électronique et d'informatique, il à l’intention de prendre un chemin différent, et souhaite intégrer la firme Sony, qui n’est pourtant que cinquantième sur la liste des établissements les plus prisés par les étudiants.  

Lorsqu'il ressort de son entretien, Ken est plus motivé que jamais par son choix. Soutenu par son père, il postule chez Sony et est embauché peu après au centre de recherche du traitement de l’information à Atsugi. A peine a-t-il intégré l'entreprise, il se met au travail sans perdre de temps. Les jours passent, les heures s'enchainent, et en véritable touche à tout, Ken multiplie les idées et concepts d'appareils d'affichage, se perfectionnant au fil du temps dans les techniques d'imagerie, qu'il présente les uns après les autres à ses supérieurs, mais essuie de nombreux refus, se heurtant parfois violemment à la rigidité et au manque d’ouverture de ses supérieurs. Trop onéreuses, trop ambitieuses, trop irréalistes, incompatibles avec une production de masse... les avis fusent sur ses créations et le jeune homme encaisse, mais sans se laisser abattre.  

Ken continue d'imaginer sans cesse de nouveaux appareils, jusqu'à la maison où son épouse (Dae Min-Ji) le voit griffonner sans cesse sur des blocs de papier des idées qui fusent sans cesse de son esprit. Les seuls moments où il semble cesser de penser au travail sont ceux qu'ils passent avec son fils Hayato à jouer à la Famicom de Nintendo, une console de salon qui le fascine.  

 

Un jour, apprenant que Nintendo cherche un nouveau gestionnaire sonore pour sa nouvelle console de jeu 16 bits, Ken décide de travailler en secret sur un projet, dans le dos de ses patrons qui ne portent aucun intérêt au jeu-vidéo. Une fois encore, son épouse le voit passer ses journées entières à travailler sur son projet, et il conçoit alors le SPC700, un véritable bijou de technologie. Mais son projet est découvert par ses supérieurs qui, furieux, menancent de le licensier.  

Ken doit alors faire face à un conseil qui lui demande de lui rendre des comptes, et finit par convaincre le Président de Sony, Norio Ôga, qui lui accorde le droit de terminer son projet. Le SPC700 est intégré à la Super Famicom et permet à la console de surpasser toute la concurrence en matière de son. Kutaragi peut souffler, mais son esprit en perpétuelle ébulition ne va pas tarder à imaginer un autre projet plus grand encore.  

 

Un soir, alors qu'il rentre du travail, il fonce vers sa femme, plus surexité que jamais par une découverte qu'il vient de faire, à tel point qu'elle ne le reconnait pas.  

 

- Chérie, je viens de découvrir une chose totalement révolutionnaire, et j'ai eu une idée de dingue !  

- De quoi tu parles, Ken ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Calme toi !  

- Comment veux-tu que je sois calme après ce que je viens de voir ! On m'a présenté aujourd'hui un calculateur graphique capable de modéliser un visage totalement en 3D, tu imagines ?  

 

Ne partageant pas du tout les connaissances ni la passion de son époux pour ces technologies, l'épouse de Ken n'arrive pas à comprendre pour quelle raison il se met dans cet état, mais lui se met alors à rêver les choses en grand. Lui qui passe des heures à jouer avec son fils sur la Famicom, imagine alors ce que cela pourrait donner s'il parvenait à implanter cette technologie 3D dans une console de jeu. Mais si les idées se multiplient encore dans sa tête, il sait que tout cela aura un coût. Et ayant déjà fait face à de très nombreux refus de ses prototypes, et ayant récemment failli perdre son emploi à cause de son précédent projet, il préfère cette fois ne pas prendre de risque et prendre son temps.  

Heureusement pour lui, Nintendo va lui offrir l'opportunité de faire murir son projet. L'entreprise souhaite offrir à sa dernière console une extension permettant de lui offrir un support CD, et pour ça elle se tourne vers les deux inventeurs du support, à savoir Sony et Philips. A nouveau grâce à l'appui du Président Norio Ôga, et malgré l'avis des autres cadres de Sony, Ken se lance dans un nouveau projet pour offrir à Nintendo cette extension CD-ROM. Il s'investit une fois de plus totalement dans ce projet, jusqu'au jour où tout s'écroule...  

 

29 mai 1991, Ken attend son train sur le quai de la gare de Tokyo, pour se rendre à un rendez-vous à Kyoto afin de discuter avec Nintendo de la date de sortie du CD-ROM pour la Super Nintendo. Alors que le train va entrer en gare, Nobuyuki Idei arrive à sa hauteur avec un courrier à lui remettre.  

 

- Bonjour Nobuyuki, que fais-tu ici ?  

- On m'a demandé de vous remettre cette note en urgence, répond le directeur des relations publiques.  

- A en juger par la tête que tu fais, ça ne doit pas être une bonne nouvelle, s'inquiète Kutaragi.  

- C'est sûr ! Apparemment, Nintendo a déchiré son contrat avec Sony et s’est allié avec Philips.  

 

La nouvelle est une véritable onde de choc, que Ken se prend en pleine figure. Comment est-ce possible, alors même qu'il s'apprête à prendre le train pour discuter de son projet avec Nintendo ?! C'est une véritable trahison pour Ken qui affectionnait particulièrement la société avec qui il s'apprêtait à collaborer une nouvelle fois, et grâce à laquelle il imaginait pouvoir réaliser son rêve depuis qu'il avait découvert cette technologie 3D. Totalament abasourdi, Kutaragi sent le monde s'écrouler sous ses pieds. Ses jambes peinent à le tenir debout et tout semble s'assourdir autour de lui. La voix de Nobuyuki, qui lui demande si ça va, semble s'éloigner de plus en plus.  

Après avoir du lutter comme il l'avait fait pour imposer au sein de Sony son projet que beaucoup voyaient d'un mauvais oeil, perdre ce contrat avec Nintendo sonne comme un coup de grâce, et Ken craint alors de ne pas réussir cette fois à sauver sa place au sein de la société.  

 

De retour au bureau, Ken est encore sous le choc, et redoute sa rencontre à venir avec ses supérieurs. Son jeune collègue Teruhisa Tokunaga (Jian Wei) vient à sa rencontre. Lui aussi a appris la nouvelle, et devine dans quel était se trouve Ken. Le téléphone sonne, et Kutaragi répond. Il est convoqué dans le bureau du Président Norio Ôga. Cette fois, s'en est fini de sa carrière au sein de Sony. Après des années à avoir imaginé tant de prototypes, l'entreprise Nintendo pour qui il avait pourtant une telle affection lui aura planté un couteau dans le dos qui mettra sans doute fin à sa carrière.  

Avant de quitter son bureau, Ken tente de reprendre ses esprits, ne souhaitant pas se montrer abattu face à son patron. Après un dernier regard échangé avec Terry, il quitte la pièce pour se rendre dans les locaux de la direction. Un silence pesant règne dans les bureaux du service, car même si Ken est souvent très dur avec ses collègues, l'homme étant un perfectionniste dans l'âme, tous ont conscience de la gravité de la situation.  

 

Lorsqu'il revient à son bureau, tous les regards sont suspendus aux lèvres de Ken, attendant le verdict du grand patron. Mais la nouvelle qu'il annonce à ses collègues les surprends tous, au point que pas un ne semble y croire :  

 

- Pour le Président Ôga, il est hors de question de jeter par la fenêtre le travail dans lequel nous nous sommes investis. Il est même furieux que le contrat signé avec Nintendo ait été ainsi déchiré, et nous demande de réfléchir au concept d'une nouvelle console qui mettra à genou la Super Nintendo...  

 

En annonçant cela à ses collègues, Ken Kutaragi n'en revient pas lui-même. La trahison qu'il vient de subir de la part de Nintendo, va peut-être s'avérer pour lui être une opportunité. Le projet est risqué, mais à présent qu'il est totalement dans les mains de Sony, peut-être parviendra-t-il à en faire ce dont il a rêvé depuis ce jour où il avait découvert ce nouveau procédé 3D...

Scénario : (2 commentaires)
une série B dramatique (Biopic) de Lyndsy Martinelli

Ariake Sato

Dae Min-Ji

Jian Wei

Courteney Campbell-Seasong
Musique par Jodie Hammer
Sorti le 23 octobre 2049 (Semaine 2338)
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