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Morcar Prod présente
Tears of Innocence

Au milieu des balles qui fusaient autour d'elle, Caterina avait l'impression d'avancer au ralenti dans cet immense et luxueux palais vénitien qu'elle ne connaissait que trop bien, là où tout avait commencé. Elle n'entendait pas les balles siffler à ses oreilles, pas plus qu'elle n'entendait celles que ses deux revolvers tiraient sur tous ceux qui avaient le malheur de se mettent en travers de son chemin. Seul le "Dies Irae" de Mozart résonnait dans sa tête, comme si elle se trouvait dans un rêve, dans lequel, de manière presque automatique, elle flingait, tuait, se mettait à couvert, et recommençait ce balet mortel... Rien ne pouvait plus la stopper aujourd'hui, pas même la Mort elle-même. Aujourd'hui était le jour qu'elle avait attendu toute sa vie durant, celui où il allait enfin payer, où ce type allait payer pour tout ce qu'il avait fait ! Elle n'accomplissait pas ça pour une "nation", des "valeurs" comme la liberté ou la démocratie, non, elle ne faisait ça que pour Rosaria, pour elle et toutes les victimes de cette ordure...  

Elle était presque aux portes des appartements où ce monstre, ce porc abject, se trouvait. Caterina abattit les hommes chargés de l'empêcher de passer, d'un violent coup de pied, elle ouvrit la porte et se jeta au sol sur le dos, vidant ses chargeurs sur les derniers "protecteurs" du Signore Vitali. Alors que les balles pleuvaient, elle se mit à couvert, rechargeant ses revolvers, s'apprêtant à enfin se confronter à lui...  

Elle se leva et ouvrit le feu, élimina le dernier garde du corps et glissa au sol lorsque Orso Vitali (Maximo Velasquez) tira avant de se mettre à couvert dos à un mur de séparation. Caterina fila se mettre dos au même mur. Elle pouvait presque sentir sa respiration et les bâtements de son coeur, comme s'ils étaient dos contre dos et qu'il n'y avait pas de mur pour les séparer. Elle était fébrile, elle avait envie de lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, lui cracher toute sa haine, tout ce qui l'avait rongée, années après années. Encore plus depuis qu'elle savait...  

 

- "Vous ne vous en sortirez pas... Qui que vous soyez."  

 

Rien que sa voix mettait Caterina hors d'elle.  

 

- "Dommage, j'aurais adoré une petite réunion de famille..."  

 

Le dernier mot peina à sortir de sa bouche tant il lui donnait la nausée...  

Mais elle voulait qu'il sache avant qu'elle ne le tue ! Elle le cracha alors, de telle manière qu'il sonna comme une insulte.  

 

- "Papa !"  

 

Orso resta silencieux, lui aussi était armé, il savait, il comprenait qui était cette folle furieuse qui le traquait, et surtout pourquoi. Il comprenait qu'il n'y avait rien à dire de plus, plus rien à faire, il n'y avait qu'une seule issue à cette situation. Comme si Caterina comprenait ce que signifiait ce silence, elle aussi se tint prête... - "Qu'il en soit ainsi..." déclara-t-il en se propulsant du mur, se retournant et tirant, Caterina faisant de même...  

 

***  

 

TEARS OF INNOCENCE, écrit par Simon Tang et réalisé par Stacy McColly  

 

***  

 

- Islande, Trois mois plus tôt -  

 

Assise sur le perron de sa luxueuse maison, Caterina Sbrizi (Emma Adams) regardait la mer du Groenland, une tasse de thé brulante dans les mains. Elle laissait son esprit divaguer sur les flots, repensant au passé qu'elle avait abandonné derrière elle depuis un moment maintenant, aux missions qu'elle avait accomplies pour l'agence, à son enfance... Comme elle se sentait bien là aujourd'hui, loin du monde et de sa folie, dans cette maison au milieu de nulle part. Elle lisait, se reposait, et se plaisait dans cette nouvelle vie. La dissolution du MR-4, l'agence pour laquelle elle travaillait, avait finalement été la meilleure chose qui lui soit arrivée, car cela lui avait permis de disparaître de la circulation, de vivre pour elle, et uniquement pour elle. Ou presque...  

Elle adorait lorsque son amie Rosaria, celle dont elle était la plus proche en ce monde, venait lui rendre visite dans sa "forteresse de solitude". Caterina avait toujours su qu'elle vieillirait ici, loin de tout, raison pour laquelle elle avait acheté et fait construire, à grands frais mais via de multiples sociétés écrans basées dans des paradis fiscaux pour qu'aucun services de renseignement ne connaissent ce refuge, cet endroit où elle pouvait vivre tranquillement.Lorsqu'elle avait parlé de son projet à Rosaria, cette dernière avait vendu la galerie d'art qu'elle possédait à Londres pour en ouvrir une ici, à Reykjavik, à moins de cinq heures de route. Depuis qu'elle était officiellement "morte", ou tout moins que la plupart des services le croyaient ou faisaient mine de le croire, Caterina était contente de pouvoir passer du temps dans ce cadre merveilleux et surtout, avec Rosaria, son amie, sa soeur, sa confidente, son "Âme soeur" en quelque sorte.  

 

Caterina but une gorgée de thé lorsqu'elle vit la Porsche Cayenne de Rosaria engagée dans le chemin de terre menant jusqu'à la maison. La Porsche s'arrêta à quelques encablures du perron. Rosaria (Ellein Morcar) en descendit. Posant sa tasse, Caterina la rejoignit et l'enlaça.  

 

- "Contente de te voir !"  

 

 

Son amie ricana, sachant qu'elle appréciait surtout le ravitaillement qu'elle lui apportait. S'apercevant qu'elle était découverte, l'ex-agent secret admit :  

 

- "OK, je le reconnais..."  

 

Elle ne termina pas sa phrase, jugeant qu'il était inutile de le faire. Les deux amies commencèrent alors à décharger les courses avant de préparer un bon diner. Caterina aimait ces moments avec son amie, ces moments trop rares où toutes les deux baissaient leur garde et étaient juste elles-mêmes. La discussion fut enjouée, légère mais Caterina sentait que son amie n'était pas comme d'habitude, comme si elle avait quelque chose à lui dire, à lui avouer, mais qu'elle ne savait pas comment le glisser dans la conversation. Lorsqu'il y eut un moment de silence, Rosaria finit par se lancer.  

 

- "Tu sais, cela fait un moment que j'y pense... Et j'ai passé le pas !"  

 

Elle sortit son smartphone et montra à son amie les photos d'un bébé d'à peine un an, une petite fille au vu de ses vêtements. Rosaria expliqua que lorsqu'elle l'avait vue à l'orphelinat à Prague, beaucoup de chose étaient remontées en elle, cette envie d'être mère mais aussi, et surtout, cette envie de "sauver" cette petite fille. Caterina comprenait cela et lui assura qu'elle avait raison, qu'elle même ferait pareil si l'occasion se présentait.  

 

- "Et elle se nomme Rosaria, comme moi... Ca doit être un signe du destin, non ?" conclut son amie, des trémolos dans la voix.  

 

Caterina hocha la tête. Après avoir discuté de tout et de rien au coin du feu, Rosaria, épuisée, se décida à aller se coucher, rejoignit la "chambre d'amis" qui en réalité était "sa" chambre, Caterina ne recevant personne d'autre qu'elle et n'ayant pas vraiment d'amis, elle exceptée. Les rares fois où Caterina lui avait parlé de certains de ses anciens équipiers, de l'époque où elle était agent secret, Rosaria ressentait bien que ceux-ci étaient pour son amie bien plus que de simples collègues de boulot, mais depuis qu'elle avait abandonné son ancienne vie, Cat n'avait plus jamais eu de contact avec eux.  

Partie se coucher elle aussi, l'ex-espionne peina à trouver le sommeil, repensant à ce que Rosaria lui avait dit, à cette petite orpheline qu'elle envisageait d'adopter, chose qui lui faisait forcément remonter bien des souvenirs enfouis au plus profond d'elle même. Des souvenirs qu'elle préfèrerait oublier...  

 

Les petites filles, malheureuses pensionnaires de cet orphelinat Milanais, étaient alignées, têtes basses et mains derrières le dos, ne faisant pas un bruit. Certaines connaissaient déjà le manège, savaient ce qu'il allait se produire. Dans une pièce attenante, la directrice était en pleine conversation avec un gros type au teint olivâtre, entourés de ses sbires. Il jetait un oeil aux dossiers des enfants puis, comme à chaque fois, il filait du fric à la directrice qui, un sourire aux lèvres, le conduisait face aux fillettes. Les deux petites nouvelles ne comprenaient pas, Rosaria tremblait mais Caterina, son amie à peine plus vielle, lui attrappa la main, comme pour lui dire de ne pas s'en faire.  

Elles allaient être adoptées ! Rosaria reprit courage, un peu, malgré ses larmes. Le gros type et la directrice passèrent en revue les orphelines. L'homme s'arrêta devant Caterina et Rosaria, la directrice confirma qu'il s'agissait bien des nouvelles dont il avait pu consulter les dossiers juste avant. Le gros type eut un sourire mauvais et hocha la tête, confirmant son choix des deux.  

Une vague de joie envahit les deux petites filles, heureuses de quitter ce lieu maudit pour trouver une vraie famille...  

 

Caterina se réveilla en sursaut. Il lui fallu quelques secondes pour comprendre où elle se trouvait. Elle poussa un soupir de soulagement en constatant qu'elle était chez elle et qu'elle n'était plus une enfant. Jetant un oeil à l'horloge, elle décida de se lever et d'aller préparer le petit-déjeuner, après être allée s'assurer que Rosaria était toujours endormie. Moins de deux heures plus tard, son amie reprit sa Porsche pour rentrer sur Reykjavik.  

 

- "La prochaine fois qu'on se verra, j'aurais mon bébé avec moi !"  

 

Caterina lui assura que le bébé aurait son petit lit qui l'attendrait dans la chambre d'amis. A peine Rosaria partie, Caterina descendit dans son immense sous-sol aménagé, salle de musculation, sac de frappe et stand de tirs, pour passer ses nerfs. Se rappeler son passé si dur, si violent, l'avait tant secouée qu'il lui fallait extérioriser tout ça. Ce qu'elle fit de la manière la plus violente et la plus extrême qui soit en passant du temps sur les machines de musculation, à frapper comme une dingue sur le sac de frappe, à vider des chargeurs. A chaque fois, le même visage qui lui revenait en tête, à chaque fois c'était la même rage qui l'envahissait.  

 

Les jours s'écoulèrent, les semaines aussi et Caterina continua de profiter de sa vie d'ermite, entrecoupée de coup de téléphone à Rosaria. Alors qu'elle regardait le soleil se coucher un soir, son portable sonna. Elle décrocha, mais lorsqu'elle entendit la voix de Rosaria à l'autre bout du fil, elle sentit immédiatement que ça n'allait pas. Rosaria éclata alors en sanglots, peinant à trouver ses mots pour expliquer ce qui l'avait mise dans cet état, malgré les tentatives de Caterina pour la calmer.  

 

- "Je l'ai vu... Je l'ai vu dans ma galerie !"  

 

Ne comprenant pas de quoi ou qui lui parlait son amie, et voyant qu'elle ne parvenait pas à la calmer par téléphone, l'ex-agent prit alors une décision qu'elle n'avait pas prise depuis longtemps.  

 

- "Reste calme, j'arrive, promis !"  

 

Tout en gardant son amie en ligne, Caterina fila jusqu'à son garage, sauta dans son Infiniti QX70, et fonça sans perdre de temps en direction de la capitale, sans se soucier de la vitesse. A l'autre bout du fil, Rosaria ne parvenait toujours pas à se calmer, et marmonait des bouts de phrase que Cat n'était pas sûre de bien comprendre. "Il m'a retrouvée. Tout va recommencer. Ca ne s'arrêtera jamais..." Il restait encore un peu moins d'une heure de route à l'ancienne espionne lorsque la voix de son ami changea. Tout à coup, elle sembla peiner à respirer, suffoquer, en pleine souffrance. L'état de panique dans lequel elle se trouvait était-il tel qu'elle n'en arrivait plus à respirer ?  

Comprenait que la situation était très grave, Caterina contacta les services d'urgences et leur donna l'adresse de son amie, leur décrivant ce qui lui arrivait.  

Moins d'une heure plus tard, lorsqu'elle stoppa sa voiture devant la maison de son amie, Caterina comprit immédiatement qu'il était trop tard. Les services de secours étaient sur place, mais ne semblaient pas pressés par le temps. La police avait été dépêchée sur les lieux. Tout indiquait que c'était fini...  

Des larmes coulèrent le long de ses joues, elle se précipita vers le brancard que les secours s'apprétaient à embarquer dans leur fourgon, et sur lequel se trouvait la dépouille de Rosaria. En observant son corps sans vie, Caterina se sentit défaillir. Son seul point d'attache encore en ce monde n'était plus, balayé tel de la poussière par le vent...  

 

- "Ne retient pas tes larmes... Les Larmes de l'innocence sont délicieuses..." assurait l'homme en entrainant Rosaria vers le lit. Non loin de là, la jeune Caterina aimerait faire quelque chose mais elle était menottée à l'un des meubles. Son amie pleurait, suppliait mais cela semblait amuser leur bourreau, rien de plus.  

- "Profite du spectacle, ton tour vient juste après!"  

 

Le coeur de son amie n'avait pas résisté, la peur qu'elle ressentait depuis des années l'avait littéralement terrassée en revoyant leur bourreau après tout ce temps... Caterina se tenait devant le cercueil de son amie, ignorant le discours du prêtre, et ne prêtant aucune attention à ce que les employés des pompes funèbres murmuraient. Les deux employées de la galerie d'art de Rosaria étaient silencieuses et émues. Cat se sentait seule, seule dans un monde où elle n'avait plus d'attache, plus de point d'ancrage. Elle était seule face au cercueil de son amie, elle semblait entendre dans le vent la mélodie de "Dust in the Wind" de Kansas, une chanson que Rosaria adorait.  

Le prêtre alla directement à l'essentiel, ne faisant pas s'éterniser la cérémonie à laquelle peu de monde était venue. Rien de surprenant à cela, Rosaria n'ayant elle aussi aucune autre amie que Cat, et sa vie sociale en dehors de ça se résumant aux relations professionnelles qu'elle entretenait pour sa galerie d'art. Au cours de sa vie, elle n'avait eu aucune relation amoureuse, le traumatisme de ce qu'elle avait vécu étant jeune l'empêchant d'imaginer toute intimité avec quiquonque, homme ou femme. C'était comme un système de défense pour elle. Caterina de son côté avait multiplié les aventures au cours de sa vie, comme pour gommer ce qui leur était arrivé, comme pour gommer de sa mémoire ce qui ne pouvait l'être, mais n'était jamais parvenue à construire quoi que ce soit de sérieux avec personne.  

Son boulot dans les services de renseignements, les risques inconsidérés qu'elle avait prit durant toutes ces années, étaient aussi des signes que la vie, sa vie, n'avait aucune importance, que la mort ne lui faisait pas peur. Au contraire, elle pouvait mettre un terme à ses souffrances. Une sorte de "suicide assisté" en prenant le plus de risque possible.  

Silencieuse, elle resta face au cercueil de son amie en pensant à tout cela. Elle aurait aimé que ce moment ne cesse jamais, qu'elle ne soit pas séparée de son amie, car lorsque ce cercueil allait être mis en terre, ce serait définitivement fini, terminé...  

 

Caterina marchait dans la galerie d'art de Rosaria, regardant les tableaux accrochés... Lorsqu'elle aperçut les caméras de vidéosurveillance. Elle avait envie de savoir. Qui donc Rosaria avait-elle vu dans sa galerie, qui l'avait mise dans cet état ? Caterina savait que son amie avait parfois des peurs qui ressurgissaient comme ça, sans raison et qu'elle croyait voir des choses qui n'existaient que dans sa tête. Mais avec les caméras de surveillance, Caterina avait l'opportunité d'éclaircir toute cette histoire.Elle visionna toutes celles de la journée fatidique, celle où Rosaria l'avait appelée en pleurs. Et tandis qu'il ne lui restait plus beaucoup d'images à visionner, qu'elle commençait à penser que son amie s'était encore une fois fait des idées, Caterina eut soudain le souffle coupé en apercevant le visage de cet homme, un visage qu'elle aurait voulu pouvoir oublier mais qu'elle n'était jamais parvenue à effacer de sa mémoire, celui de leur bourreau. Déambulant dans la galerie, il semblait s'intéresser à plusieurs tableaux, discutait avec l'une des employées.  

Le temps d'un instant, l'ex-espionne crut qu'elle aussi avait des visions. Ce n'était pas possible ! Ca ne pouvait pas être lui ! Mais après avoir bien pris le temps de voir et revoir les images, malgré la souffrance que cela lui procurait, Cat n'eut plus aucun doute : c'était bien lui. Elle comprit alors avec effroi pour quelle raison Rosaria avait été à ce point terrifiée !  

Après avoir fait un arrêt sur image, là où on pouvait le mieux voir son visage, elle observa longuement ce salopard, toujours bien vivant et bien portant. Mais autre chose retint son attention : l'un des hommes qui l'accompagnait. Si leur bourreau semblait avoir des gardes du corps, il était surtout accompagné par un homme d'affaire véreux réputé à Reykjavik, dont Cat reconnut immédiatement le visage. Et elle savait où le trouver, car il possédait un bar dans la ville.  

 

Caterina observait le bar depuis sa voiture, un bouge sordide qui devait sans aucun doute être la plaque tournante de différents trafics. Mais ce n'était pas son problème, elle n'était là que pour une chose, obtenir des informations. Apercevant le type qu'elle cherchait, entouré de quelques hommes de mains, qui se glissaient dans une ruelle voisine pour rejoindre le bar par une porte arrière, elle descendit de voiture et marcha dans cette direction. Stoppée par un videur guère amical qui lui indiqua que l'entrée était de l'autre côté, elle sourit sans rien dire au bonhomme plein de muscles qui lui barrait le chemin dans cette ruelle silencieuse, sans se douter à qui il avait affaire.  

Une fois à l'intérieur, elle n'eut aucun mal à trouver le bureau du taulier. Elle ouvrit la porte, abattit sans sourciller les deux porte-flingues avant de foncer vers le mec qu'elle avait vu avec son bourreau. Elle le plaqua sur le bureau, face contre le bois et lui demanda des infos sur l'homme qu'il avait accompagné à la galerie.  

L'autre assura qu'il ne savait pas de quoi elle parlait. Sans la moindre état d'âme, Caterina visa la main gauche du gars et tira. Il hurla de douleur et elle reposa sa question, mais comme il ne se montra pas encore coopératif, son genou droit eut droit au même traitement que sa main. Hurlant de douleur, il finit par céder et accepta de parler : l'homme qu'elle cherchait se nommait Orso Vitali. C'était quelqu'un d'important... et d'intouchable ! Mais il était inutile de le chercher en ville, car il avait déjà quitté l'Islande pour rejoindre les Pays-Bas, Amsterdam pour être précis. Satisfaite de ces infos, Caterina abattit l'homme d'affaire véreux sans aucun scrupule : un type qui frayait avec une ordure comme ce Vitali ne méritait pas de vivre. Et elle ne voulait pas courir le risque qu'il prévienne son collègue.  

 

 

 

- Pays-Bas -  

 

Caterina avait récupéré des infos sur ce Vitali. Il semblait adorer les jeux d'argent et selon certains contacts, il devait se trouver au casino ce soir là. Une occasion à ne pas louper. Vêtue d'une sublime robe de soirée, l'ex-espionne ne déparaillait pas dans cet établissement des plus chics d'Amsterdam. A peine entrée, Caterina chercha Vitali du regard en parcourant la salle de casino, et l'apperçut après quelques minutes de recherche attablé à une table de Blackjack. Elle s'apprêta à le rejoindre lorsqu'un jeune homme l'aborda et lui proposa un verre.  

Plutôt bel homme, mais Cat n'avait clairement pas la tête à ça pour le moment, si bien qu'elle l'envoya gentiment paitre pour restée concentrée sur son objectif. L'homme insista pourtant :  

 

- "Excusez-moi d'insister, Mademoiselle Sbrizi."  

 

En entendant son nom, elle comprend évidemment qu'il ne s'agissait pas d'un simple dragueur. Elle hocha alors la tête, curieuse de savoir qui était cet homme. Viktor Karelin (Giuseppe Lederman) la toisait du regard alors qu'ils s'étaient assis dans une alcôve, à l'égard du brouhaha de la salle de jeu. Caterina lui sourit, attendant qu'il dévoile son jeu. Viktor décida de lui expliquer la situation. Le Signore Vitali était quelqu'un d'important, un homme avec des amitiés très larges et qui, surtout, était essentiel pour nombres d'affaires de par le monde. La jeune femme dégaina son sourire le plus charmeur pour répondre à son bel interlocuteur :  

 

- "Je suis en affaire avec ce Vitali. Nous devons régler des comptes."  

- Vous savez parfaitement que je ne vais pas vous croire. D'ailleurs comment croire une morte ? Car nous sommes bien d'accord que vous êtes officiellement morte, n'est-ce pas Mademoiselle Sbrizi ? Par ailleurs, je doute que vos supérieurs prendraient très bien le fait de s'en prendre au Signore Vitali. Quoi que vous ayez à régler avec lui, oubliez ça."  

- J'ignore qui vous êtes exactement, Monsieur Karelin, mais sachez que je n'ai pas de conseil à recevoir de vous. Cependant, je vais tout de même être raisonnable et suivre celui que vous venez de me donner."  

 

Voyant que Viktor semblait soulagé par sa décision, l'ancienne agent secret se leva et alla rejoindre la salle de jeu, jetant un dernier coup d'oeil en direction de Vitali. Elle enleva alors ses talons, attrappa l'arme dissimulée sous sa robe et fonça vers la table de Blackjack en ouvrant le feu dans la direction de celui pour qui elle était venue. La panique envahit dans le casino. Les gardes du corps de Vitali tentèrent de la stopper en ouvrant le feu sur elle, mais ils tombèrent les uns après les autres dans une sarabande mortelle. Cependant, Vitali eut le temps de se faire évacuer tandis qu'elle se débarassait des derniers gardes du corps. Venu au secours de son patron, Viktor lui aussi tenta de s'interposer face à Caterina qui était bien décidée à ne pas laisser échapper sa cible.  

A court de munitions, elle engagea avec lui un combat au corps à corps, mais son adversaire semblait parfaitement maîtriser l'art du combat lui aussi. Néanmoins la rage qui animait la jeune femme lui fit rapidement prendre le dessus. Un violent coup de pied l'envoya s'écraser sur une table de roulette. Sa tête frappa violemment le rebord et l'homme de main s'écroula inconscient à terre, laissant ainsi Caterina reprendre sa course.  

Tandis qu'elle rejoignit l'extérieur, des voitures de police arrivèrent de partout. Apercevant Vitali et ses sbires qui grimpaient à bord de deux hors-bord qui démarrèrent en trombe, Caterina sauta dans un autre qui se trouvait là, et entama une course poursuite dans les canaux d'Amsterdam. S'apercevant qu'ils sont suivis, les gardes du corps ouvrirent le feu, mais Caterina poussa la moteur de manière à très vite se trouver à leur hauteur. Dégainant son arme, elle abattit l'un des tireurs tandis que celui qui pilotait se déporta violement et percute le hors-bord de la jeune femme. La poursuite était intense et extrême sur les canaux. Sachant que si elle loupait le coche ce soir, il lui serait plus compliqué d'éliminer ce type qui semblait bien informé et bien entouré, Caterina était bien décidé à ne pas lâcher ! Elle s'abrita lorsqu'une pluie de balles s'abattit sur son bateau, mais le moteur commença à prendre feu...  

Sans hésiter, elle sauta sur l'autre hors-bord et balança par dessus bord le dernier type encore debout. Elle se débarrassa ensuite du pilote et accéléra pour filer loin de son précédent véhicule juste avant qu'il n'explose en percutant un bateau qui stationnait là. Remontant sur le hors-bord où se trouvait Vitali, elle essuya à nouveau des tirs, de nombreux tirs...  

Alors qu'elle se trouve presque à portée de tir de son ancien bourreau, elle crut enfin pouvoir en finir une bonne fois pour toute, prête à en assumer les conséquences, lorsqu'une vedette de la police illumina la nuit, filant droit vers les deux hors-bord qui filaient à vive allure. Le bruit des moteur l'empêchait d'entendre ce que les policiers prononcèrent dans un mégaphone, mais elle en devinait le sens. Le hors-bord où Vitali se trouvait tapa alors violement contre celui où se trouvait Caterina, lui faisant perdre le contrôle. Voyant l'impact inévitable avec le quai vers lequel elle se dirigeait, l'ancienne espionne sauta du bateau juste avant que celui-ci n'aille s'écraser violemment, et disparut dans les profondeurs du canal...  

 

Dans le train qui la menait à Bruxelles, Caterina essayait de bien comprendre la situation. Ce Vitali était-il protégé par des services de renseignement ? Le FSB probablement, ce Viktor avait beau cammouffler son accent, Caterina avait sans aucun doute reconnu ses origines Russes. Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que sa vendetta personnelle risquait de lui couter la vie. Après le bordel monstre qu'elle avait déclenché à Amsterdam, elle allait avoir Interpol aux trousses et personne pour la couvrir. Pas de MR-4 pour effacer ses traces ou faire disparaître les éléments pour remonter jusqu'à elle. Elle ne pouvait compter que sur elle-même. Observant le paysage qui défilait à grande vitesse sous ses yeux, et elle s'interrogeait sur le bien fondé de ce qu'elle avait entrepris. Mais elle restait convaincue que malgré les risques, elle devait continuer. Sa meilleure amie était morte par la faute de ce type, et elle devait, ne serait-ce que pour elle, débarasser le monde de cette ordure. Mais pour ça, il lui fallait savoir qui elle affrontait. Elle repensait à Rosaria, à son bonheur lors de leur dernière rencontre à l'idée d'être maman, elle repensa à la photo de cette petite orpheline, et retint avec difficulté les larmes qui affluèrent à ses yeux.  

"Ne retient pas tes larmes... Les Larmes de l'innocence sont délicieuses..." En repensant à ces mots, elle passa hâtivement sa main sur son visage, comme pour se dire que non, elle devait retenir ses larmes, elle ne devait pas penser à tout cela sinon, elle ne pourrait pas aller au bout de sa quête vengeresse, elle abandonnerait avant d'avoir tué celui qui avait détruit la vie de Rosaria et la sienne...  

 

Dans un cybercafé situé à quelques encablures de la Gare de Bruxelles-Midi, Caterina inséra une clé USB, lançant Tor pour pouvoir accéder au dark web. Elle envoya un message sur une boite mail anonyme, puis attendit. Moins d'une demi-heure plus tard, elle reçut un message codé de la part de Yên Xian, l'experte informaticienne de l'ancien MR-4 qui, comme Caterina, avait disparue de la circulation lorsque l'agence avait été dissoute, et n'avait pas refait surface malgré la disculpation grâce à Mark Reed de tous ses membres qui avaient été accusés à tort de complot. Bien que s'étant toutes les deux évaporées totalement dans la population, Yên avait donné à Cat un moyen de la contacter "au cas où".  

L'ex agent expliqua à son ancienne collègue qu'elle recherchait des infos sur un certain Orso Vitali. Elle voulait tout savoir sur lui, qui il était, pour qui il bossait, tout ce qu'elle pouvait se rapprochant de près ou de loin. Yên Xian lui assura par message qu'elle s'en chargeait, et que d'ici quelques heures seulement elle pourrait lui envoyer déjà de premières infos. Lorsqu'elle sortit du cybercafé, Caterina apperçut Viktor qui se tenait sur le trottoir d'en face, accompagné de plusieurs types. Loin de se laisser impressionner, elle lui indiqua un café situé de son côté de la rue, l'invita à la rejoindre. Lorsqu'il vint s'assoir face à elle, un long silence pesant régna jusqu'à ce que Caterina le brise, lui demandant comment il l'avait retrouvée. La question amusa Viktor. Il n'était pas un policiers, et avait à sa disposition des moyens bien plus efficaces que toutes les polices du monde.  

 

"Nous savons tous que le FSB est puissant..." s'amusa la jeune femme. Son interlocuteur hocha la tête, content de voir qu'elle ne le prenait pas pour un idiot. La serveuse vint leur servir les deux cafés qu'ils avaient commandés, puis ils attendirent qu'elle se soit éloignée pour reprendre leur conversation, un dialogue en apparence courtois mais empli de menaces à peine dissimulées. Viktor voulait comprendre pourquoi Caterina était prête à mettre à feu et à sang la moitié de l'Europe pour s'en prendre à Vitali. Elle lui assura que c'était tout à fait personnel, ce qui amusa beaucoup Viktor : lorsqu'un agent lié aux USA s'en prenait à une personne importante pour la Russie, cela ne pouvait pas être uniquement "personnel". Ses actes allaient inévitablement avoir des conséquences.  

-"Je ne peux vous laissez faire," lança Viktor sans plus masquer son accent, ce qui amusa Caterina. Elle avait bien compris cela, or comme elle était fin décidée à ne pas lâcher l'affaire, leur affrontement paraissait inévitable. Et à en juger par la détermination de son interlocuteur, il apparaissait évident que l'un d'entre eux ne s'en sortirait pas vivant. Sans se soucier de la foule qui les entourait, Caterina dégina son arme qu'elle pointa sur Viktor, mais dans le même mouvement il en fit de même, si bien qu'ils se trouvèrent en plein "Mexican Standoff" assis à leur table, au fond d'un café Bruxellois. Une impasse, voila où ils se trouvaient.  

Aussi étonnant que ça pouvait paraitre, Caterina baissa son arme, assurant ainsi qu'elle n'avait rien contre son interlocuteur. Seule comptait sa cible. Mais elle n'aurait aucun scrupule à abattre tous ceux qui voudraient l'empêcher de l'atteindre. Viktor fit de de même et rangea lui aussi son arme, surpris et troublé. Elle se leva et quitte le café sans se retourner, sous le regard ébahis des clients qui avaient observé la scène terrorisés.  

 

Avant d'aller à l'hôtel, elle s'arrêta dans un autre cybercafé, pour voir si Yên lui avait obtenu des infos sur Vitali. Elle fut surprise de découvrir tout le travail que son ancienne collègue avait abattu en si peu de temps ! Elle connaissait les talents de Yên, mais n'imaginait pas qu'elle puisse faire aussi vite que lorsqu'elle avait à sa disposition tous les moyens du MR-4. En consultant les infos qu'elle avait reçues, Cat comprit à quel point l'homme qu'elle pourchassait était un gros poisson.  

Vitali oeuvrait pour le FSB depuis presque quarante ans, et s'était tissé un réseau d'influence énorme au Moyen-Orient. Il était essentiel pour les services Russes dans les négociations et les accords que nouaient ces différentes factions avec la Russie. Vitali avait aussi des contacts en Amérique du Sud, au Venezuela notamment. Il était très important pour l'Etat Russe qui ne le laisserait pas se faire tuer sans réagir. Son attrait pour les petites filles semblait tout à fait connu des personnes haut placées pour qui il oeuvraient, mais ceux-ci ne semblaient pas vouloir s'en soucier. Au contraire, les services russes couvraient même son penchant, mais pas seulement !  

Anglais comme Américains ayant voulus eux-aussi, à un moment ou à un autre, "négocié" avec lui, ils avaient également préféré ignorer ce qu'ils savaient à son sujet, et même lui mettre parfois à disposition certains "services" dans l'espoir d'obtenir de lui ce qu'ils espéraient en retour. En vérité, Vitali avait servi d'intermédiaire également pour des nations Occidentales, lorsque cela n'allait pas à l'encontre des intérêts Russes.  

En découvrant ceci, Caterina en eut presque la nausée, et comprit à quel point elle s'attaquait à un gros morceau. Mais l'informaticienne ne s'était pas contentée de trouver tout son dossier, elle avait également déjà loclisée la cible qui était d'après elle actuellement en Syrie, pour le compte du FSB.  

Tandis qu'elle s'appêtait à fermer tous ces dossiers et partir en direction de la Syrie, une dernière information estomaqua cependant Caterina, une information que Yên avait gardé pour la fin, comme si elle avait hésité à la révéler à son ancienne collègue. D'après elle, Vitali avait une fille, sa seule famille, une fille qu'il avait eut avec une certaine Marisa Sbrizi...  

 

Le monde de Caterina s'effondra. Ca n'était pas possible ! C'était un cauchemar ! Ce type ne pouvait pas être son père !  

Et si tel était le cas, savait-il qu'elle était sa fille, lui qui lui avait fait subir toutes ces horreurs lorsqu'elle était enfant ? Il l'avait forcée à faire ces choses avec Rosaria, il les avait détruites !  

S'il arrivait encore à Caterina de douter et d'envisager d'abandonner sa vendetta face à ce type ultra-protégé, il n'en était à présent plus question ! Pour Rosaria, pour elle, pour toutes les victimes de cette ordure, elle se devait d'aller au bout de son combat !  

Elle le traquerait jusqu'à l'autre bout du monde s'il le fallait mais elle le tuerait ! Et qu'importe qu'il s'agisse de son "père", non, au mieux de son "géniteur" !  

Elle n'aurait aucune pitié et quiquonque se dresserait sur sa route serait impitoyablement tué jusqu'à ce qu'elle en ait finit avec Orso Vitali...

Scénario : (1 commentaire)
une série A d'action de Stacy McColly

Giuseppe Lederman

Emma Adams

Maximo Velasquez

Ellein Morcar
Avec la participation exceptionnelle de Lou Muller, Margot Nicotero
Musique par Dave Hemmings
Sorti le 19 septembre 2048 (Semaine 2281)
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