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canaldream présente
Double reflet

joyeux anniversaire,joyeux anniversaire,Capucine!!!!  

 

Dès les dernières acclamations, elle avait soufflé les trente bougies dressées fièrement vers le plafond de la salle louée pour l’occasion.  

 

Capucine souriait. Elle ne s’attendait pas à tant d’attention de la part de ses proches surtout depuis… Non ! Elle refusait d’y penser.  

 

Elle s’approcha du seul cadeau,une enveloppe posé au centre d'une table orné de bougie,elle releva les pans de sa robe de cocktail pour mieux avancer. Le sol était glissant, ses talons beaucoup trop hauts,et elle avait l’impression de marcher sur des œufs.  

 

 

La jeune femme s’en empara cérémonieusement comme d’un objet mystique.elle paraissait très légère,elle aurait rivalisé avec une plume.  

— À quoi est-ce que vous jouez ? Je parie qu’il y a anguille sous roche !  

 

Capucine se doutait que cette mise en scène cachait un stratagème élaboré. au bout de quelques minutes,Elle l’ouvrit et sortit un papier plié, déposé dans un écrin de velours bordeaux. Elle le déplia et lut :  

 

« Capucine Dumar, Aujourd'hui, vous êtes l’heureuse propriétaire d'une boutique située 26, rue du Labrador où vous pourrez ouvrir votre pâtisserie ».  

 

Elle avait toujours été très gourmande et tout en s’interrogeant à propos du cadeaux, elle n’avait pu s’empêcher de dévorer des yeux le dessert qui l’attendait.la ganache, les macarons, et le nougat. Ils voulaient la combler. Elle en avait besoin. Tous le savaient. Elle avait servi les autres et s’était servie, resservie, copieusement, trop peut-être. Il était 4 heures du matin quand paul la raccompagna chez elle, dans son grand appartement vide.  

 

Capucine appréciait à l’excès la bonne chair,et cela se voyait.  

Sur les murs de sa salle de bain, des miroirs, témoins muets, lui donnaient l’impression qu’elle était entourée du monde qui lui manquait. Mais ce n’était pas le seul message silencieux qu’ils délivraient. Incapables de mentir, lorsqu’elle s’y reflétait, ils lui assénaient toujours le même son "Grosse"  

 

Capucine prit sa brosse en nacre qui reposait, parmi d’autres, sur les rebords du lavabo et la lança violemment en direction des miroirs. Plusieurs se brisèrent, démultipliant désormais au sol sa silhouette qui s’y reflétait désespérément.  

 

Posé dans sont lit prête à s'endormir elle s'imaginais déjà dans sa boutique à la tête de sa nouvelle enseigne "Les délices de capu" », rivalisant avec les plus grands : Fauchon, Peltier. En devanture, une queue sans fin de gourmands, jamais rassasiés.  

Le lendemain matin Paul la réveilla  

 

— Encore au lit ! Allez, debout. On a une dure journée.  

 

Capucine, couchée à plat ventre, saisit l’oreiller et le rabattit sur sa tête tandis que paul ouvrait les rideaux et qu’un soleil pénétrait dans la pièce.  

 

— Oh non, protesta Capu. Pas déjà !  

 

paul repéra des traces et des résidus de maquillage dans les plis de l’oreiller.  

 

— Tu as encore pleuré !  

 

— Non,Non..  

 

— Je refuse que tu te laisses aller. Tu ne peux rien changer à ce qui s’est passé. Tu dois tourner la page et aller de l’avant, Mathilde. À quoi bon te torturer ?  

 

Toujours cachée par le coussin, elle l’écoutait mais refusait de répondre. Il reprit :  

 

— Tu es la meilleure pâtissière qui soit, ta notoriété monte en flèche et ta réputation commence à te précéder. Pourquoi cherches-tu encore à te punir face au succès.  

 

Il la connaissait parfaitement et savait comment elle réagirait. Elle émergea, le teint brouillé, pour lui dire :  

 

— Je n’arrive plus à me maîtriser. J’avale tout ce qui me tombe sous la main et dans mon métier, c’est pire encore ! La nourriture m’entoure : les épices, les fumets, le thym, la coriandre, le gibier. Entre le piquant et l’acidité, mes papilles ne balancent pas, elles prennent tout. Les fromages m’appellent, les fruits, les lasagnes au safran, les tiramisus à la pistache, les vins, les champagnes… Je ne peux plus résister.  

 

Il s’approcha pour la consoler. Il plaqua la longue chevelure emmêlée de capucine contre lui et se mit à la caresser.  

 

— Ne pleure pas. Je suis là, avec toi. Je sais que ce que tu traverses est difficile et je ne t’abandonnerai jamais. Personne n’aurait imaginé ce qui t’est arrivé il y a huit mois, quand tes…  

 

Mathilde posa sa main sur la bouche de paul pour l’empêcher de parler.  

 

— Tais-toi ! Je ne veux pas en entendre davantage. Cela me fait souffrir et tu le sais. Mais regarde-moi, paul ! Je ne suis plus moi-même. Je suis devenue un monstre qui ne sait même plus ce que signifie déguster.  

 

— Chut, intervint-il avec douceur. Écoute-moi ! Tu vas te reconstruire mais il faut du temps et de la patience pour cela. Tous tes amis sont là pour toi. Nous ne te laisserons pas tomber, capucine. Tu détestes les miroirs, couvre-les au lieu de les cassés. N’ajoute pas du malheur au malheur ! Tu as besoin d’aide. Je vais t’aider !  

 

*  

 

— Bonjour mademoiselle. Avez-vous passé une bonne nuit ? demanda l’infirmier.  

 

— Où suis-je ? interrogea-t-elle en se redressant sur un lit étroit aux draps blancs.  

 

— Je crois qu’il va falloir réduire les somnifères que vous prenez ! Vous avez toujours du mal à émerger, le matin.  

 

— Mais de quoi parlez-vous ? Et qu’est-ce que j’ai au bras ?  

 

— Une perfusion, depuis votre arrivée, ajouta-t-il. Mais comme vous allez mieux je suis venu l’enlever.  

 

— Une perfusion, pourquoi ?Où est paul ?  

 

— Vous ne vous en souvenez pas ?  

 

— Non. Je suis totalement perdue. Que se passe-t-il ?  

 

Le soignant se posa un instant au bord du lit.et commença à lui expliquer :  

 

— Voilà. Depuis la mort de vos parents, dans un accident de voiture, vous avez déclenché une forme d’amnésie et heureusement momentanée ainsi qu’un trouble prononcé de l’alimentation.  

 

— ?a, je le sais. Je ne cesse de manger, ironisa-t-elle tandis qu’elle se rappelait l’accident qui l’avait traumatisée.  

 

Et il poursuivit :  

 

— Contrairement à ce que vous croyez, vous n’êtes pas devenue boulimique et la gourmandise vous écœure. Vous la fuyez.  

 

— comment ça ?  

 

— Vos proches ont craint pour votre santé car suite au traumatisme, vous êtes devenue anorexique. Regardez vos bras !  

 

— Justement, ils sont bien gras !  

 

— C’est un des soucis de cette maladie. Vous vous voyez énorme alors que votre maigreur vous met en danger. Vous avez l’impression d’être inachevée !  

 

— Mais…  

 

- vous avez été admise après l’accident et chaque nuit vous faites le même rêve,une soirée d’anniversaire bien arrosée...  

 

Voulez vous manger ?  

 

- Oui une tarte s'il vous plait..  

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- premier rôle Izabella Lavez-Capucine  

 

- deuxième rôle Johan Hannigan-Paul  

 

 

 

 

 

 

 

Scénario : (3 commentaires)
une série Z dramatique de Pamela Froese

Johan Hannigan

Izabella Lavez
Sorti le 13 novembre 2049 (Semaine 2341)
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