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LensmarksHeroFactory présente
Psyka

Néant ••• Lumière ••• Douleur Peur •••  

Cauchemar:  

La fuite aveugle dans un chaos de fin du monde. Les dernières images de ma planète, sa surface léchée par le feu, ses océans recouvrant ses continents. Images d'horreur,  

Je crie en revivant les derniers instants du berceau de ma race. Tant de frères morts, et moi contemplant impuissant leur fin de l'espace. Moi et quelques milliers de survivant.  

Non, je veux oublier cela.  

J'ouvre un instant les yeux. Ils me font mal.  

Je les referme aussitôt. Cependant l'image floue entrevue reste en moi. Je suis dans un tube brillant sans doute allongé sur une couchette. Je me rappelle maintenant. Notre monde est devenu invivable après la catastrophe.  

Les survivants ont décidé de partir vers d'autres étoiles chercher une nouvelle terre d'asile.  

Mais la route qui mène aux étoiles est longue, mais heureusement nous connaissons l'hibernation, et je viens de me réveiller.  

Le fond du tube s'ouvre et ma couchette glisse en dehors de l'habitacle.  

 

Personne pour m'accueillir, sauf un robot humanoïde, mais un robot ne compte pas.  

C'est normal, le commandant doit s'éveiller le premier. Des mains artificielles apparaissent, elles massent mon corps douloureux et paralysé. Pendant ce temps mon passé revient:  

Je suis jeune, et cependant la possession d'un tel grade n'est pas étonnant puisque je ne commande pas grand chose.  

Seulement cinq compagnons, cinq spécialistes qui ont beaucoup plus d'importance que moi.  

J'ai cependant une énorme responsabilité. Celle de réveiller tous les atlantes si nous découvrons une planète habitable.  

Elles sont trop rares, et il a été décidé il y a longtemps, des millénaires, mais pour moi c’était hier que seule une patrouille sortirait à tour de rôle d'hibernation dans chaque système.  

Le traitement est terminé.  

Je me redresse. Je tente quelques pas, mes jambes flageolent mais je me reprends vite.  

Tout de suite je me dirige vers le poste central de l'énorme vaisseau.  

Il est bien trop grand pour être occupé par un homme seul mais je ne m'intéresse qu'à la section détection.  

Etonnant que tout marche encore après toutes ces années.  

Je fronce les sourcils en m'apercevant que l'ordinateur n'a pas conduit les vaisseaux dans le système prévu. Le soleil est énorme et bleu. Pourtant j'ai de la chance, j'aperçois quelques planètes sur l'écran. Trop fatigué pour en analyser plus, je me dirige vers le réfectoire le plus proche pour reconstituer mes forces.  

Mon premier repas depuis des années. Un délice.  

Me rappelant enfin mes devoirs, je reviens dans ma section. Je rectifie ma tenue avant d'enclencher les systèmes de réanimation des autres habitacles. Je vois dans la glace un homme jeune grand, peut-être un peu maigre, cheveux bruns et courts, l'air martial ce que je suis en effet.  

N'ayant aucune connaissance scientifique exploitable, j'ai été affecté au corps militaire. Mon uniforme bleu qui colle à mon corps des pieds jusqu'au cou me donne fière allure.  

Des corps glissent sans bruit hors des tubes.  

Bizarre, ils paraissent encore inconscients pendant le massage, il est vrai qu'ils n'ont pas reçu un entraînement sévère comme moi.  

 

 

Un coup d'œil aux instruments me rassure. Ils sont tous vivants.  

Je les passe en revue.  

Zarros en premier. Un corps maigre plus très jeune, ses cheveux commencent à blanchir.  

C'est un de nos plus grands physiciens à ce qu'on dit. Mais nous aurons surtout besoin de ses connaissances en chimie, pour les analyses.  

Mirra, sociologue, qui à travers nos propres réactions devra présager les éventuels obstacles psychologiques à une colonisation. Elle est jeune, des cheveux blonds encadrent un visage gracieux. Une expression paisible se lit sur ses traits. La nudité de son corps me trouble soudain et je me hâte vers le suivant.  

C'est un homme Jor est un agronome mais avec quelques notions de géologie qui devraient lui permettre d’étudier les ressources de notre future patrie.  

Viens ensuite un homme entre deux ages:  

Larr notre médecin, s’il est aussi sportif que son corps musclé me le laisse deviner, il me sera précieux en cas de coup dur.  

Car il ne faut pas que je compte sur le cinquième de l'équipe, une femme. Elle n'est plus aussi jeune que Mira dont elle pourrait être la mère, mais elle est très belle encore, une beauté épanouie qu'elle a du soigner. Elle est biologiste et se nomme Kate.  

Je devrais rester pour les accueillir, mais je n'ai pas envie de répéter cinq fois les mêmes phrases creuses de réconfort.  

Je retourne au poste central où je me plonge dans l'étude de la planète.  

*  

*  

*  

- Mesdames, messieurs.  

- Mademoiselle pour moi me corrige avec amusement Mirra.  

- Aucune importance, nous devrons de toute façon nous appeler par nos noms pour cette mission, notre équipe doit être tout à fait soudée et le temps aura son rôle à jouer. J'ai pour mission de vous permettre de travailler au mieux, et je suis donc à votre service, mais n'oubliez pas que je suis responsable de votre sécurité, et que dès que j'estimerai celle-ci en danger, c'est moi qui donnerai les ordres, je suis en quelque sorte le comandant de cette expédition.J e pense que vous avez eut le temps d'étudier notre objectif. Quels sont vos conclusions et où voulez-vous atterrir?  

- Et bien d'après ce nue j'ai pu observer au télescope, il n'y a aucune plaine, la jungle recouvre tout sauf les montagnes.  

 

 

Si cette bizarrerie se confirme, atterrissons en forêt plutôt vers les pôles puisque Zarros pense que le climat de cette planète est plus chaud que sur notre mère patrie.  

Jorr a parlé et je n'ai plus qu'à suivre son avis de scientifique.  

- Bien nous ferons ainsi, pas d'objection ?  

 

* *  

*  

Notre vaisseau, en avance de quelques semaines sur les autres unités de la flotte errante s’est mis automatiquement en orbite autour de la planète choisie.  

C'est moi qui pilote la navette de débarquement. Je les sens nerveux derrière moi. Ont-ils peurs de ce qu'ils vont trouver ou ont-ils des doutes sur mes talents de pilote. Moi je les oublie pour me concentrer sur les commandes. Un énorme sentiment de puissance s'empare de moi quand je sens la navette obéissant à mes ordres plonger vers la terre. C'est tout nouveau pour moi, avant la catastrophe les vols spatiaux étaient interdits pour des raisons de politique.  

L'appareil réagit maintenant avec inertie. Nous sommes rentrés dans l'atmosphère. Le revêtement thermique me permet de conserver une allure respectable malgré les frottements avec l'air.  

Je descends.  

Ma navette est devenue avion, et je vole quelques temps à basse altitude pour voir comment se présente notre nouvelle patrie.  

Elle me rappelle Giorph. Le ciel y est également bleu mais le soleil me choque. Il est lui aussi bleu d'un bleu insoutenable. Par contre la terre est celle de Giorph, une giorph plus jeune, toute entière recouverte de jungles sauf sur les océans bien sur, mais eux aussi sont verts, et seules quelques montagnes marron tranchent avec le ton général.  

Mes coéquipiers s'impatientent mais je reste impassible. Réduisant ma vitesse à quelques dizaines de km/h je cherche un terrain pour atterrir. Ce n'est pas aisé finalement, mais j'en découvre un tout petit, juste aux dimensions du navire. Je réduis doucement la gravité.  

Mais les arbres sont plus grands que je ne le pensais et il me faut toute mon habilité de premier pilote pour ne pas accrocher un de nos ailerons stabilisateurs.  

Nous nous posons avec la légèreté de la plume et mes scientifiques derrière moi accompagnent d'un soupir le geste que je fais pour couper les moteurs. Je me tourne vers eux.  

- Bravo commandant, on dirait que vous n'avez fait que ça toute votre vie.  

Les autres approuvent d'un signe de tête la remarque de Jorr.  

Ils ont un moment de flottement, puis se rappelant leur tache, ils s'éparpillent soudain dans tous les sens vers leurs instruments respectifs. Moi je n'ai rien à faire, sauf écouter leurs conclusions lorsqu'ils auront fini, aussi je branche le téléviseur extérieur.  

Le paysage n'est guère nouveau pour moi, j'ai déjà vu des contrées de ce genre sur Giorph. Pourtant le simple fait de savoir que je suis à des centaines d'années-lumière du berceau de ma race suffit pour rendre cette banalité pleine de mystères.  

Et l'ordinaire devient spectacle étrange:  

Je vois des arbres gigantesques, mais surtout un fouillis incroyable de feuilles, de lianes, et de branches. Et tout ça grouille, remue. Certaines plantes me paraissent douées de mouvement. Ici encore la chlorophylle règne sur l'espèce végétale.  

Je n'aperçois pas d'animal mais mon détecteur me signale la présence à moins d'une dizaine de mètres d'animaux à sang chaud.  

Je ne vois rien mais c’est normal, la clairière est vraiment petite, et on ne peut plus rien distinguer à quelques mètres du vaisseau.  

Dommage.  

 

- L'air est respirable m'annonce Zarros.  

 

Un coup de veine incroyable.  

- Argiles, sables et quelques autres, rien d'inconnu dans la terre prélevée, et cela grouille de vie.  

- Comment le savez-vous Jorr, vous n'êtes pas biologiste que je sache.  

- C'est juste commandant, mais nul besoin d'un microscope pour reconnaître un ver de terre.  

- Je confirme me dit Kate et cela ne manque pas non plus de microbes.  

- Y a-t-il danger de virus?  

- Hum! je pense qu'il suffira de nous bourrer d'antibiotiques.  

 

Ils sont maintenant tous face à moi. Leur combinaison rouge de scientifique fait d'eux un groupe uni dont je me sens exclu par le simple fait de porter un uniforme bleu, couleur des militaires. Ils attendent ma décision.  

- Bon sortons mais en combinaison spatiale s'il vous plait, et tenez-vous près à y fixer la bulle casque au moindre signe étrange.  

Aussitôt sortis nous nous éparpillons pour travailler chacun sur des échantillons. Je n'aime pas ça, nous devrions rester groupés, mais je sens que je n'ai pas l'autorité suffisante pour leur commandez cela, ils grognent déjà assez pour le spatiandre ultra souple.  

Comme je n'ai rien à faire, j'observe.  

J’en profite pour analyser les environs. Beaucoup de végétaux. Une liane avance dans ma direction. Elle doit être aveugle car elle tâtonne un peu au hasard. Elle ne peut savoir que je suis là. Soudain un petit rongeur qui déboule par hasard devant moi est surpris par ma présence, et en me fuyant un peu n’importe comment, détale droit sur la liane. Dès qu'il la touche, dans un mouvement trop rapide pour être saisit par l'œil, elle se contracte et enserre le pauvre imprudent. Il a beau se débattre il n'est pas de force elle l'entraîne vers une sorte de champignon géant. Je comprends soudain que  

le champignon et la liane ne font qu'un.  

La liane soulève puis dépose sa victime sur le chapeau. Le contact doit avoir un effet paralysant, car quoique plus rien ne parait immobiliser le quadrupède, il ne cherche pas à s'échapper. Soudain les bords du champignon se soulèvent pour se refermer en une horrible boule.  

Un végétal carnivore. Celui est de taille moyenne, soixante centimètres, mais j'en aperçois un un peu plus loin de plus de deux mètres de haut. Un tel monstre ne dédaignerait pas du gibier humain.  

J'appel les autres pour qu'ils se méfient.  

*  

*  

*  

Finalement cette planète n'avait rien d'extraordinaire. Quelque plantes carnivores cherchant à tâtons leur proie qu'un peu de prudence suffisait pour les éviter.  

Quelques carnivores de taille moyenne chassant en solitaire représentait le summum du danger.  

Jorr attaqué par derrière, et malgré des réflexes de scientifiques très inférieurs aux miens avait néanmoins réussi à abattre le félin  

d'un coup de radiant bien placé.  

*  

*  

*  

*  

Mes co-équipiers sont assis en demi cercle autour de moi sous quelques arbres.  

- Compagnons, si j'en crois vos rapports, nous pouvons ouvrir cette planète à la colonisation.  

 

Il gardait un œil sur le détecteur qui lui apprendrait l'approche de tout animal dangereux.  

- Avez-vous des remarques à faire?  

- Non je crois que tout ici concourra à …  

- Un moment Mirra,il semble que nous ayons de la visite. Un animal.  

 

Mes compagnons ne se paniquent pas, ils accueillent l'interruption comme une détente dans l'austère discussion. Ils m'observent avec curiosité comme des spectateurs attendant la performance d'un sportif.  

Je fronce les sourcils.  

- Bizarre l'écho est très important! Serait-ce un nouvel animal non encore répertorié? Impossible!  

 

Leur quiétude est troublée. J'ai sorti mon pistolet radian capable de projeter un faisceau lumineux de chaleur intense.  

Sa portée destructive est de dix mètres seulement mais bien focalisé il peut blesser un animal à plus de cent mètres.  

- Non, ils sont plusieurs, il y en a tout autour de moi!  

Ils se lèvent portant leur main à leur propres armes. Je regrette d'avoir céder et d'avoir accepté de réaliser la réunion hors du vaisseau. J'ai encore le temps d'annoncer:  

- D'après les intensités, ce ne peut être que les Raggs, les carnivores.  

- Impossible, j'ai bien étudié le système nerveux du félin capturé, je suis biologiste et j'affirme que par leur nature mentale, les Raggs sont incapables de se regrouper en meute!  

 

Ils font tous face à la jungle maintenant. Instinctivement nous formons un cercle.  

- Peut-être Kate, Peut-être mais...  

 

Je n'ai pas le temps d'achever. Une vingtaine de raggs débouchent en rangs serrés devant moi.  

Je fais feu en fauchant plusieurs dans une seule rafale. Mes compagnons font de même, il n'en reste plus que quatre ou cinq, ensemble ils sautent pour nous prendre à la gorge. Quatre corps retombent morts au dernier moment. Mais Mirra a attendu trop longtemps. Ses bras en avant protègent sa gorge cible du prédateur mais je ne peux tirer sans atteindre la sociologue. Mais je suis militaire, avec charge de protéger la mission scientifique. Lâchant mon radian inutile, je m'élance en tirant de sa gaine mon poignard de combat. J'empoigne l'animal féroce l'arrachant à la jeune fille, et nous roulons plus loin, mortellement enlacés.  

C'est un fauve fait pour la lutte et accoutumé à la chasse. Mais moi aussi je suis une sorte de bête, conditionnée et pourvu de réflexes inhumains. Laissant les griffes pénétrer ma combinaison, j'écarte sa gueule aux crocs impressionnant pour plonger de toutes mes forces ma lame dans ses entrailles. Une fois, deux fois, continuellement jusqu'à ce que même les tremblements nerveux qui suivent la mort disparaissent de l'ennemi.  

Puis doucement je me relève. Je marche vers Mirra pour constater ses blessures.  

J'ai agit rapidement et les dégâts pour elle se limitent à quelques griffures. Larr parait beaucoup plus inquiets à la vue des quatre entailles profondes sur mon torse.  

Je l'écarte de la main. Je l'ai dis j'ai été conditionné et je ne sentirai nullement mes blessures tant qu'il y aura du danger. Hors il est loin d'être écarter.  

Mon détecteur me signale d'autres échos.  

- Vite, dis-je, retournons au vaisseau. Alors Kate? Jamais en meute n'est-ce pas ?  

- Je le maintiens répond-elle, butée, ils n’ont pas un esprit suffisant.  

 

Nous allons aussi vite que nous le pouvons, mais la végétation luxuriante nous retarde. Plus encore qu'avant, un vent mystérieux parait s'acharner à pousser les branches sur notre route. Je soutiens Mirra dont les jambes flageolent, tandis que Jorr surveille Kate.  

Nous ne sommes plus qu'à dix mètres du vaisseau, mais quelque chose ne va pas.  

Je confie la sociologue au médecin et je prends la tête du groupe.  

C'est un cauchemar. Devant nous un véritable rideau de liane se dresse, se tendant vers nous. J'hésite c'est ridicule, je sais qu'elles sont aveugles, qu'il suffit de les éviter. Zarros me double, obique à gauche pour contourner le massif mortel. Théoriquement aucun risque, la liane cherche toujours sa proie en tâtonnant lentement.  

Mais soudain, comme si elle pouvait percevoir le mouvement de mon collègue, le champignon carnivore lance une liane vers lui et lui attrape la cheville. Il gémit portant la main à son pied pour tenter vainement de se libérer. Je suis paralysé par la surprise, mais là encore mon endoctrinement de soldat pallie ma paralysie, je dégaine et je tire sur la corde. Zarros est libéré. Envahit par une bouffée de haine je grille le massif de champignons géants.  

Nous sommes bientôt six à nous frayer un chemin au radian. Un rideau de flamme nous précède. Malheureusement nous apercevons tout à coup devant une nouvelle harde d'au moins cinquante raggs. Impossible de les tuer tous. Heureusement le feu nous protège. Je suis pris d'un frisson. La meute est ordonnée comme une armée, presque intelligemment, ils sont comme des soldats en rangs. C'est impossible, les raggs ne sont que des animaux, l'ordinateur la certifié à partir des diagramme psi.  

C'est la panique, nous fuyons à toutes jambes. Comme si nous n'avions pas assez des plantes carnivores et de raggs féroces, voila maintenant que c’est toute la végétation qui lutte contre nous.  

 

Les hautes herbes tentent d'entourer nos chevilles.  

Les branches se détendent brusquement pour venir nous frapper violemment.  

J'entends Larr crier. Je me retourne. Un arbre plus gigantesque qu'un baobab l'enserre de ses branches. Je pulvérise le tronc, et le bois de nouveau inerte relâche le médecin.  

Il suffoque:  

- Elles serraient, serraient  

- Pas le temps. Continuons.  

 

Nous fuyons à l’aveuglette dans un enfer vert peut fois plus terrible que l'Amazonie parce que luttant intelligemment contre nous. Les rongeurs s'attaquent à nos bottes, les araignées s'unissent pour nous tendre des toiles de plusieurs mètres carrés.  

Seul le règne minéral reste neutre, heureusement, sinon nous serions fichus.  

Curieusement, depuis quelques minutes, je ne sens plus d'obstacle dans les jambes.  

Je stoppe. Les autres m'imitent sans comprendre encore. Je m'approche d'un arbre. Les autres frémissent de peur. De ma main je suis l'écorce inerte. Ce géant pourrait m'écraser dans ses bras puissants, il ressemble parfaitement à celui qui a faillit avoir raison du médecin. Mais il ne se passe rien. Seul le vent agite ses feuilles.  

Je caresse de la main la mousse.  

Je cours,n1osant trop croire au calme retrouvé, vers le premier champignon mortel. Jorr dégaine son arme, mais c'est inutile, je joue sans difficulté à cache-cache avec les lianes.  

- Aurions-nous été victime d'une hallucination?  

Suggère le médecin sans grande conviction.  

Je hausse les épaules.  

- Mettons nos casques, respirons en circuit fermé, cette précaution nous protégera d'un hallucinogène, mais je doute qu’une suggestion de l’esprit ait pu occasionner ça, dis-je en désignant mes entailles. Voyons, il faut réfléchir. Larr, postez-vous à cent mètres derrière, et prévenez-nous si Les raggs nous rejoignent.  

- D'accord mais ils ont un sacré détour à faire s'ils ont évité nos flammes.  

Il part peu rassuré  

- Zarros, pouvez-vous s expliquer cela ?  

- Ces phénomènes me semblent plutôt du ressort de Mira. Nous semblons en présence d'intelligence.  

- Ici Larr,les choses deviennent bizarre  

Le silence puis un bruit de pas. Le docteur arrive essoufflé.  

- Des raggs?  

- Non commandant, c'est l'expérience la plus curieuse que je n’ai jamais vécu.  

 

- Je me tenais mollement appuyé contre un brave chêne, ou plutôt ce oui en tenait lieu sur cette planète de cauchemar, j'entends par brave le fait que comme un brave chêne il restait immuable et immobile. Brusquement, devant moi l'animation usuelle de la jungle se modifia. Ce fut d'abord les végétaux qui de plus en plus près de moi cessèrent leurs mouvements anarchiques pour se tourner dans ma direction. Puis à moins de dix mètres, une armée de cauchemar, des araignées, des serpents, de petits rongeurs , des vers, en rangs serrés. Ils étaient en demi-cercle devant moi, marquant un temps d'arrêt. Puis j'eus la plus belle peur de ma vie lorsque les branches de mon chêne (plus du tout normal) se resserrèrent sur moi. Je lui ai échappé, et suis venu aussitôt.  

 

- Vite, je hurle, brûlez toute la végétation dans un cercle au plus grand rayon possible.  

 

C’est difficile au début, nous nous brûlons les pieds. Ensuite agrandir le cercle est plus facile.  

Certains ont compris mais pas Kate.  

- Mais pourquoi tout détruire?  

 

- Toute cette verdure qui nous parait si inoffensive actuellement va dans les secondes devenir notre plus mortelle ennemie.  

 

- Tout en étendant notre surface de sécurité et en maintenant un rideau enflammé, veuillez me donner vos conclusions par radio.  

- Ici Zarros, il y a ici une force capable de diriger les formes primitive de la vie. Une force intelligence, bien sûr.  

 

- Ici Kate, je n'ai jamais rencontrée rien de tel, mais il faut se rendre à l'évidence.  

 

- Hum! Pas tout à fait, en tant que médecin je sais que le monde psychique est une réalité, certains humains n'ont-ils pas des capacités télépathiques. Je me demande si une entité capable de domination possède encore un corps!  

 

 

- Vous en doutez? Cessez de rêver Larr!  

 

- Cette entité dont vous parlez ne me semble pas très civilisé.  

 

- Pourquoi Jorr ?  

 

 

- Voilà Commandant, je ne parlerai même pas des traces inexistantes de machines de science  

- Et vous feriez bien, il ne faut pas confondre technique et civilisation.  

- Mais cet être, s'il unit ne fait guère preuve de ruse. Il aurait pu facilement nous détruire sans cela en endormant notre méfiance.  

- C'est ce qu'il a fait.  

- Non il n'était pas encore là lors de notre atterrissage, sinon il eut attaqué aussitôt.  

- Dis-moi Larr, comment t'es-tu débarrassé de ton chêne? Je sais que tes muscles sont puissants mais tout de même.  

- Bien deviné comandant, un accident m'a sauvé. En tentant de m'étouffer l'arbre à endommagé mon équipement dorsal incorporé à notre uniforme. Il a prit tout le jus de la batterie et j'imagine que cela à annulé toute emprise et il est redevenu un brave chêne. Aucun mal donc pour me défiler. Mais je ne pensais pas que c'était important !  

 

- C'est capital, l'arbre ne pouvait être troublé par les quelques volts de votre batterie, c'est son h6te qui en a été chassé. Il nous suffira à l'avenir d'un écran d'électricité statique pour nous isoler.  

 

 

- Mais nous ne pouvons malheureusement pas le créer ici commandant.  

 

- Exacte Kate, et c'est pourquoi il faut qu'au moins l'un d'entre nous atteigne le vaisseau. Larr, vous êtes très sportif, vous m'accompagnerez.  

 

 

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Ils couraient, de tout leur désespoir, de toute leur peur. Ils avaient sauté le rideau de flamme, plongeant dans le cauchemar vert.  

Préférant ignorer les créatures qui tentaient Préférant ignorer les créatures qui tentaient de les entraver, ils couraient encore plus vite, ne sortant de leur torpeur que pour lancer de temps en temps un coup de radian, quand leurs attaquants se faisaient trop pressant. Comme des bêtes traquées, renonçant depuis longtemps à toute intelligence.  

 

- Mirra? Kate? Vous tenez le coup?  

 

- Oui répond Mirra mais on sent qu'elle suffoque.  

 

- Bien sur renchérit Kate, mais sa voix est trop rauque pour sonner juste.  

 

- Et toi le grandissime Physicien ?  

 

- Ne t'inquiète pas pour moi Jorr, je' tiendrai  

 

Bizarrement la voix de l’homme ne trahit pas son age. Il semble calme. La panique ne l'a pas atteinte.  

Il manie son radian comme un lance-flammes, le faisceau le plus largement ouvert possible. Il grille méthodiquement la végétation.  

Et dans la fumée suffocante, lui seul voit arriver le danger.  

- Des oiseaux!  

Les autres l'ont entendu, mais sans comprendre encore. Ils n'en ont pas le temps.  

Soudain une horde aux becs crochus s'abat sur eux.  

Quelques cris. Quelques coups de radians tirés au hasard. Ce n'est pas encore l'écrasement, le cercle de feu les protège encore de la curée finale.  

Chacun tente de se protéger de ses bras contre la marée d'ailes battantes et de becs mordants des oiseaux de proies. Kate, malgré l'horreur ne peut empêcher son subconscient d'identifier les assaillants comme des sortes de faucons, elle les trouve beaux.  

La beauté de la mort.  

Larr s’est fait attraper par un ragg. C’était convenu d’avance, ils ne devaient en aucun cas se porter mutuellement secours. Le temps importait trop. Mais je ne peux m’en empêcher. J’affine le faisceau de mon radian et je tire en arrière sans pour autant ralentir.  

J’ai raison de faire confiance en mon talent de tireur. Dans la masse indistincte de l’homme et de la bête entremêlés, j’ai touché le ragg.  

Dans un grand rugissement de douleur Il meurt.  

Espoir déçu. Larr reste emprisonné par les grandes herbes sur lesquelles il est affalé. Plus possible de le secourir. Son visage me souriant amèrement est la dernière image que e garde de lui. J'entends le rugissement d'un autre ragg.  

J'oublie le médecin pour ne plus penser qu'à ma propre vie.  

*  

*  

*  

*  

Finalement je n'aurai pas du l'emmener, malgré son splendide corps d'athlète il n'avait pas mon entraînement.  

Dans la jungle impitoyable, mon conditionnement fait de moi un animal sauvage.  

Ma vitesse me protège des herbes, mais il faut cependant que j'évite les lianes des champignons. Les arbres eux sont trop lents et mes réflexes me sauvent de leurs branches.  

Mais il y a les raggs, les raggs qui n'ont pas comme moi à contourner de tels obstacles, les raggs qui vont tout droit à une allure folle, habitant ces lieux depuis des centaines de générations, chaque pouce de terrain leur est favorable, et il ne faut absolument pas qu'ils me rattrapent sinon je suis fichu.  

Mais moi aussi je suis une bête rapide et je maintiens l'écart nous séparant. Parfois cependant, au détour de quelque souche un ragg m'affronte de face. Sans doute un de ceux que nous avons combattu près du vaisseau et qui a réussi à passer.  

Je suis le plus rapide et je l'efface d'un coup de radian.  

Mais soudain en voila deux. J'abat le premier mais il est trop tard pour le second qui me saute à la gorge.  

*  

*  

*  

- Ah! Mes Yeux!, crie Mirra, au milieu des piaillements assourdissants de la horde ailée.  

*  

Vais-je échouer si près du but?  

S'ils m'atteignent, je suis perdu.  

Tous mes muscles se tendent vers la silhouette noire du vaisseau.  

Le sas s'ouvre automatiquement en détectant mes ondes biologiques, sésame d'entrée.  

Dix mètres, cinq, trois, deux.  

Deux rapaces s'abattent sur moi. Leurs serres pénètrent profondément dans mon dos.  

Je trébuche, tombe dans le sas d'entrée, tandis que la porte extérieure se referme derrière moi.  

Mais ce n'est pas fini. Je dois encore combattre au couteau les deux oiseaux.  

Pas au radian, je pourrai endommager le vaisseau et de toute façon, ils sont trop près.  

Mes réflexes de soldat jouent une fois de plus et me sauvent tandis que tout commence à se confondre dans un brouillard rouge.  

Il ne faut pas que je m'évanouisse. Pas encore. Mon conditionnement me tient éveillé alors que toutes les fonctions biologiques en moi aspirent à un repos réparateur.  

Il faut que je programme d’abord l’ordinateur.  

J’ai du mal à retenir les idées qui s’envolent hors de mon esprit. J e programme un plan d’action, introduisant les coordonnées de mon équipe. Si elle tient le coup encore une minute, elle sera sauvée.  

Voilà, c’est fini ! Le reste est indépendant de moi. Mon cerveau n’est plus en alerte rouge et mon conditionnement se met hors circuit.  

A nouveau, il permet aux nerfs de transmettre au cerveau leur message de douleur, et je sombre dans un océan de souffrance.  

Inconscience.  

*  

*  

*  

Un rêve. Les robots sortant insouciants des attaques qui se heurtent inutiles à leur ferraille.  

Mes compagnons recueillis dans un tourbillon d’ailes. Entrée dans le sas. Ejection des indigènes. Fermeture de la prote extérieure, entrée dans le vaisseau. Mise sous contrôle médicale.  

*  

Réveil, Douleur.  

Je parviens cependant à ouvrir les yeux. L’ordinateur de bord n’attendait que cela.  

*  

Rapport du cerveau de la nacelle de débarquement 12 au commandant Steel.  

Les scientifiques Zarros, Jorr et Kate sont hors de danger. Pour une cicatrisation plus rapide et des retouches d'ordre esthétique il serait nécessaire de les conduire à la section médicale du vaisseau en orbite. Mes équipements sont insuffisants.  

La sociologue Mirra est malheureusement décédée des suites de ses blessures. Le corps du médecin Larr a été retrouvé sans vie. Vos blessures sont pansées commandant, cependant un séjour au bloc médical vous est également conseillé.  

- Merci, boite de conserve, je lui réponds assez furieux.  

 

Un choc en moi. Je connaissais très peu hirra, mais il me semble que certaines choses auraient pu se développer entre nous.  

tristesse.  

- Prenez acte de mes ordres. Ordonnez au vaisseau spatial d'atterrir. Conduisez les scientifiques au bloc médical, mais pas moi. Que le physicien soit soigné en priorité et me soit aussitôt envoyé. Pas de cure de sommeil. Je veux mon équipe sur pied aussitôt que possible.  

Tout en moi aspire à un repos réparateur.  

 

 

 

 

- Vous ne vous êtes pas fait soigné commandant?  

 

- Non, pas le temps, il y a un dossier à préparer, vous savez que je suis responsable de cette mission, et que je vais en entendre de belles.  

 

 

J'ai deux questions à vous poser: Est-il possible d'envelopper une superficie d'une coupole immatérielle support d'électricité. Et ensuite, est-il possible d’en chasser peu à peu ces êtres?  

- Pour la coupole, pas de problème, ce n'est qu’une question d'énergie qui limitera ses dimensions. Je crois qu'en installant le foyer près d'un volcan, l'énergie géothermique devrait suffire pour plusieurs centaines de kilomètres carrés. Quant à nos adversaires, kate les a identifié. Ce sont des purs esprits psychiques qui dirigent un nombre limité de vies primaires. Les individus grandissent en multipliant le nombre des dominés. Ils peuvent également passer d'un hôte à l'autre par simple touché de l'un à l'autre. Si l'hote meurt, ils perdent une fraction de leur pouvoir. Si tous leurs hôtes meurent alors c'est leur destruction totale. Aucun danger qu'ils nous dominent, leur texture mentale est différente et notre psychisme est trop fort. Je crois que nous pourrons les repousser.  

- Transmettez mes ordres aux autres. Qu'ils constituent un dossier en vue d'une colonisation. Qu'ils dégagent également une certaine superficie. Quant à vous Zarros, étudiez ce projet de coupole. Ensuite essayez de trouver un moyen de communiquer avec les psychiques. Ah j'oubliais, ordinateur, m'entends-tu?  

- Oui Commandant.  

- Donne l'ordre de réveil  

 

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Contrairement à ce que je craignais, aucun reproche ne m’est adressé. Tous les efforts sont concentrés sur la nouvelle planète. Après étude de notre rapport, la colonisation a été décidée.  

Un seul des quatre continent sera occupé. Les psychiques sont les indigènes et ils ont priorité, eux aussi doivent se développer. Dans ces conditions et vu le travail qu'il faudra fournir pour chasser les psychiques, la coupole à édifier et l'énergie à y engloutir, vu l'énorme labeur de déchiffrement nécessaire, seul 20% des équipages désirent descendre.  

Jorr et Kate sont du nombre. Ils fonderont un foyer car ils s'aiment. Je leur souhaite bien du bonheur. Zarros n'a guère d'attache et tant de mystères peuvent attendre un physicien dans le cosmos. Pour lui Psyka, le nom de la nouvelle planète atlante, Psyka n'est plus que du passé.  

Moi, je serais peut-être resté, mais Mirra est morte, et je ne suis au fond qu'un aventurier.  

 

La trajectoire que nous suivrons sera courbe, ainsi les descendants des colons pourra nous envoyer des renforts et peut-être que notre exploration durera éternellement.  

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Sur Psyka une nouvelle histoire commence.  

Une ère d'une dizaine de kilomètres carrés a été libérés, un premier dôme a été édifié. C'est l'an zéro.  

En l'an deux, un biologiste a réussi à établir une conversation rudimentaire avec un psychique. Ca n'a guère été loin. Les psychiques sont très peu évolués. Ils n'ont pas de sociétés, ils restent des individus souvent se combattant entre eux. Mais ils ont accepté de quitter le continent et de le laisser aux atlantes.  

Une nouvelle civilisation est née sur le continent Mi de Psyka. Des cités dorées où rient des enfants sans complexes le parsème.  

En l'an 98, ce fut la grande conférence entre les Psychiques et les hommes.  

Les premiers demandaient aux seconds d'arbitrer leur divisions intestines.  

Ils proposaient d’habiter les objets, les maisons des hommes. Ceux-ci leur donneraient une étendue de domination justement répartie entre les psychiques. En échange, ceux-ci animeraient ces objet en matière biologique pour les servir. Les premiers essais étant positif, ce fut une étrange civilisation de symbiose qui s'épanouie sur Psyka.  

Les psychiques et les terriens amis, agissant de concert. Les êtres intelligents sur Psyka vécurent par couple. Un psychique avec un homme, chacun s'occupant des besoins de l'autre. Civilisation bizarre mais harmonieuse.  

FIN

Scénario : (1 commentaire)
une série Z de science-fiction de Özge Stilman
Sorti le 24 mars 2051 (Semaine 2412)
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