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MaNyla Productions présente
Le chant des âmes

Assise près de la fenêtre, Élise (Berenice Bloom) observait les flocons de neige tourbillonner doucement dans l’air froid, se posant délicatement sur le sol déjà recouvert d’un épais manteau blanc.  

La nature offrait un silence paisible, un instant suspendu dans le temps.  

Ce calme l’apaisait, lui rappelant les jours heureux de son enfance, quand elle écoutait son père lui parler de musique, des heures qu’ils passaient ensemble à jouer dans cette même maison, un violon entre ses mains, ses doigts encore maladroits sur les cordes.  

C’était lui qui lui avait fait découvrir la beauté des notes, le pouvoir des harmonies. Elle se souvenait encore de son sourire, du regard plein de fierté lorsqu’elle jouait sa première mélodie correctement. Il lui avait transmis sa passion, un héritage qu’elle avait fait sien, et qui, depuis, avait guidé chaque aspect de son existence. À ses côtés, elle avait rêvé de devenir une grande musicienne, de partager cette musique qui les liait si profondément.  

 

Mais après la mort de son père, ce rêve s’était transformé en obsession. L’ambition de devenir l'une des meilleures musiciennes de son temps était devenue le centre de sa vie. Elle avait sacrifié beaucoup de choses pour y parvenir.  

D'abord, sa relation avec son frère.  

Leur lien, autrefois si fort, s'était effrité au fil des années, au point qu'ils étaient devenus des étrangers l'un pour l'autre. Ensuite, il y avait les amitiés.  

Elles avaient été reléguées au second plan, trop de distractions inutiles, pensait-elle alors.  

Et enfin l'amour.  

Elle l'avait connu avec un homme rencontré en Italie mais elle n'y avait jamais trouvé de place suffisante dans cette course effrénée vers la reconnaissance. Il avait été patient durant plusieurs années avant de mettre un terme à une histoire reléguée au second plan. Elise avait eu des nouvelles il y a quelques années, ce dernier était marié et avait deux enfants maintenant.  

 

Élise ferma les yeux un instant, bercée par les souvenirs. Elle se revoyait, jeune, pleine d’espoir, sacrifiant des moments précieux pour la perfection de son art. Ses doigts saignaient parfois à force de pratiquer, mais elle continuait, encore et encore.  

Rien d'autre n'avait d'importance à l'époque que la musique.  

Et elle avait réussi.  

Son nom avait résonné dans les plus grandes salles de concert, les critiques la couvraient d’éloges.  

Mais à quel prix ?  

Elle avait tout donné, tout perdu en chemin.  

Aujourd’hui, dans ce silence imposé par la neige, elle se retrouvait seule avec ses regrets.  

 

Là, devant la fenêtre, alors que la neige continuait de tomber en silence, Élise comprit à quel point elle s’était éloignée des choses simples, des moments précieux qu'elle avait négligés pour poursuivre son rêve.  

La maison était vide, tout comme sa vie.  

La carrière d'Élise s'était arrêtée brutalement à cause d'un accident qui l'avait privée de l'usage de sa main droite, rendant impossible la pratique du violon. Cet accident avait eu lieu lors d'un concert important, l'un des plus attendus de sa carrière, où elle devait jouer devant une audience prestigieuse. Le soir même, alors qu’elle se rendait à la salle, son taxi fut percuté par un autre véhicule. La violence de l'impact brisa plusieurs os de sa main, rendant une récupération complète impossible, malgré plusieurs opérations et des mois de rééducation.  

 

Ce coup du sort avait anéanti tout ce pour quoi elle s’était battue. Plus qu’un accident physique, c’était une déchirure psychologique profonde.  

Toute son identité, construite autour de la musique, s’effondra en un instant.  

Depuis, elle vivait dans l'isolement, incapable de trouver un autre sens à sa vie. La douleur de la perte de son art l'avait poussée à se couper du monde, à éviter tout ce qui lui rappelait ce qu'elle avait perdu.  

Son âme était devenue aussi froide que l’hiver qui l'entourait, gelée dans un silence oppressant. La neige qui tombait doucement à l’extérieur semblait refléter les larmes qu’elle n’avait jamais versées, les larmes de son âme brisée. Chaque flocon, léger mais implacable, représentait une douleur silencieuse, une érosion lente de son être intérieur. Depuis cet accident, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, figée dans une existence qui n'avait plus de sens.  

 

Les premiers mois après l'accident, elle avait tenté de garder espoir. Les médecins parlaient de rééducation, de récupération partielle, mais la vérité était cruelle : sa main, son outil le plus précieux, ne serait plus jamais la même. L'angoisse de ne plus pouvoir jouer l’avait lentement consumée, jusqu’à ce qu’elle n'ait plus la force de lutter.  

Elle avait abandonné, non seulement la musique, mais tout le reste.  

Désormais, elle vivait dans cette maison solitaire, loin du monde et de ses attentes, prisonnière d’un hiver sans fin. Le violon, enfermé dans son étui poussiéreux, était rangé sous le lit, comme un souvenir trop douloureux à affronter. Chaque jour ressemblait au précédent, un cycle sans fin de solitude et de regret, où la seule compagnie qu’elle trouvait était celle du silence et du froid.  

Elle regarda à nouveau les flocons tomber, s’imaginant qu’ils étaient les larmes de son âme, des larmes qu’elle ne pouvait plus pleurer.  

 

 

Au même moment, Gabriel (Ezio Mallatore) luttait contre les éléments à bord de son véhicule, un modèle quasiment neuf mais qui peinait face aux routes enneigées et gelées. Le vent sifflait autour de la voiture, soulevant la neige en tourbillons qui réduisaient sa visibilité à quelques mètres à peine.  

Il serra le volant, concentré, les phares du véhicule perçant difficilement le rideau blanc qui s'épaississait à mesure qu'il avançait.  

Il avait reçu un appel d’urgence plus tôt dans la soirée. Un patient, isolé dans une ferme en périphérie du village, était tombé gravement malade et avait besoin de soins immédiats. Gabriel savait que l’état de santé de cet homme ne pouvait pas attendre, malgré les conditions météorologiques extrêmes. Il n’avait pas hésité une seconde, enfilant son manteau épais et récupérant sa trousse médicale avant de prendre la route.  

 

Mais cette tempête d’hiver ne faisait pas de cadeau. Chaque kilomètre parcouru semblait plus ardu que le précédent. Les pneus de sa voiture patinaient parfois sur le verglas, rendant la conduite encore plus périlleuse.  

Les essuie-glaces balayaient la neige sans relâche, mais le paysage n’était qu’un brouillard blanc sans fin.  

Gabriel murmura quelques mots d’encouragement à lui-même, essayant de maintenir sa concentration. Il connaissait bien ces routes, mais en cette saison, elles devenaient des pièges mortels, surtout dans ces conditions. Pourtant, il ne pouvait pas abandonner. Son devoir l'appelait, comme toujours. En tant que médecin du village, il avait déjà traversé bien des tempêtes, des inondations, et même des incendies.  

L’hiver, dans toute sa brutalité silencieuse, avait toujours une façon particulière de tester ses limites.  

Il jeta un coup d'œil au tableau de bord, inquiet de l'heure. Le temps passait, et chaque minute perdue pouvait aggraver l’état de son patient. Mais alors qu'il accélérait légèrement pour gagner du terrain, le véhicule dérapa soudainement, glissant sur la chaussée verglacée.  

Le cœur de Gabriel s’emballa.  

Il se cramponna au volant, redressant d'un coup sec pour éviter de perdre le contrôle. Le véhicule retrouva son adhérence, mais Gabriel savait qu'il devait être encore plus prudent. La route devant lui n'était plus qu'une ligne incertaine sous la neige, et il était encore loin d’être arrivé.  

 

Soudain, un mouvement fugace attira l'attention de Gabriel.  

Un grand cerf émergea des bois, surgissant sur la route, ses bois majestueux se découpant dans la tempête de neige.  

Par réflexe, Gabriel appuya brutalement sur les freins.  

Les pneus crissèrent sur la glace, incapables de trouver la moindre adhérence.  

L'espace d'un instant, tout sembla s'étirer.  

Gabriel sentit la voiture glisser hors de contrôle, sa trajectoire devenant imprévisible. Il essaya de corriger le volant, mais c'était inutile. Le véhicule dérapa et s'enfonça lourdement dans un fossé enneigé sur le bas-côté de la route. Le choc fut relativement doux, amorti par la neige épaisse, mais assez brutal pour secouer Gabriel dans son siège.  

Un instant de silence suivit.  

Le souffle court, Gabriel réalisa qu'il n’était pas blessé.  

Mais lorsqu'il tenta de relancer le moteur et de faire avancer la voiture, celle-ci ne bougea pas d’un centimètre.  

Il essaya à nouveau, mais les roues patinaient, s'enfonçant de plus en plus dans la neige accumulée.  

Il relâcha enfin le volant et poussa un profond soupir. Il n'y avait plus aucun doute : il était bloqué.  

Le véhicule, presque enseveli, ne pouvait pas être dégagé sans l’aide d’un autre engin ou d’un treuil. Il n’y avait aucune chance qu’il parvienne à rejoindre son patient. Gabriel jeta un regard autour de lui, mais la tempête avait transformé le paysage en un vaste désert blanc. Pas un signe de vie, pas un bruit autre que celui du vent rugissant.  

Se rendant à l’évidence, il attrapa son sac et sortit du véhicule. Le froid mordit immédiatement son visage, pénétrant jusqu'à ses os. Il avait besoin d'un abri, et vite. Le village était trop loin pour tenter un retour à pied par ce froid mordant, mais il se souvenait d'une maison située non loin de là. Celle d'Élise.  

Serrant les dents contre le froid, Gabriel se mit en marche, espérant que la maison d'Élise lui offrirait un refuge contre la tempête qui ne cessait de se renforcer.  

 

 

Élise était assise dans son fauteuil près de la cheminée, un livre ouvert sur ses genoux. Depuis son accident et l’impossibilité de jouer du violon, la lecture était devenue son unique échappatoire. Elle dévorait les livres avec une ardeur qui, autrefois, était réservée à la musique. Chaque nouvelle histoire, chaque personnage rencontré, lui permettait de s'évader, d’éteindre, ne serait-ce qu’un instant, le chant mélancolique du désespoir qui résonnait en elle depuis si longtemps.  

 

Les jours s’étiraient, rythmé par le silence de la maison et le crépitement du feu. La solitude, autrefois une amie, était maintenant une compagne envahissante. Ce n’était plus un choix mais une condition qu’elle avait acceptée, résignée à ne plus retrouver la vie qu’elle avait perdue. Au début, elle avait entretenu l'espoir. Les premières opérations lui avaient donné un semblant de foi en une possible guérison. Elle imaginait ses doigts reprendre leur agilité, ses mains courir à nouveau sur les cordes de son violon, mais après chaque échec, l’ombre du désespoir s’était installée un peu plus profondément dans son âme.  

 

Désormais, elle ne comptait plus les livres qu’elle avait lus, ni les heures passées à tenter d’échapper à sa réalité. Le silence de la maison, loin d’être un réconfort, était devenu une cage, où les seules voix étaient celles qu’elle trouvait dans les pages de ses romans. C’était là, dans les mondes fictifs, qu’elle parvenait à calmer cette amertume qui grondait en elle.  

 

Alors qu’elle était plongée dans sa lecture, perdue dans les lignes d’un roman, un bruit soudain retentit, un son inattendu dans le calme de l’hiver. Élise sursauta, son livre glissant presque de ses mains. Elle n’avait pas eu de visite depuis des mois, peut-être même des années. Qui pouvait bien venir toquer à sa porte par une tempête pareille ?  

Le cœur battant, elle hésita une seconde, fixant la porte. Ce bruit si banal l’avait déstabilisée, la ramenant brutalement dans le présent. Elle posa lentement son livre, se leva, et se dirigea vers l’entrée.  

 

 

Gabriel attendait devant la porte, ses pieds enfoncés dans la neige épaisse. Le froid mordait sa peau malgré ses vêtements épais, et chaque rafale de vent semblait s’infiltrer à travers ses couches de protection. Il tapa des pieds pour tenter de raviver un semblant de chaleur dans ses membres engourdis, mais rien n'y faisait. Le froid était implacable, le pénétrant jusqu'à la moelle.  

 

Les quelques secondes passées devant la porte lui paraissaient interminables. Il se demandait si quelqu’un l’avait entendu ou si Élise était là.  

La neige tombait toujours plus fort, et il commençait à se demander s’il devait repartir chercher un autre abri quand il entendit enfin des bruits venant de l'intérieur. La porte s'ouvrit, timidement, révélant le visage d’Élise à demi caché par l’ombre de l'entrée.  

Gabriel sentit un étrange mélange de soulagement et de gêne. Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas vue, et les circonstances rendaient ce moment encore plus incongru. Élise, surprise et réservée, le fixait sans un mot. Il ne savait pas si c’était la surprise ou la réticence à voir quelqu'un qui la paralysait.  

 

"Élise... je suis désolé de te déranger." commença-t-il d'une voix légèrement tremblante, en grande partie à cause du froid.  

"Mon véhicule est coincé dans la neige, je ne peux pas rejoindre mon patient et la route est complètement bloquée. Je n’ai nulle part où aller dans cette tempête."  

Élise le regardait, son visage impassible, comme si elle pesait chaque mot qu’il avait dit.  

Elle fit un pas en arrière, laissant une ouverture pour qu'il entre. Elle se sentait maladroite, presque étrangère dans cette interaction, mais elle ne pouvait pas le laisser dehors par ce froid glacial.  

"Entre..." murmura-t-elle, d'une voix à peine audible.  

 

 

La chaleur du feu enveloppe Gabriel dès qu'il franchit le seuil, comme une couverture réconfortante. Après avoir lutté contre la tempête glaciale, sentir cette douce autour de lui était une véritable chaleur apaisante. Il ferme les yeux un instant, laissant la sensation le pénétrer jusqu'aux os, et pousse un soupir de contentement.  

#Merci, Élise, vraiment…" dit-il doucement, sa voix pleine de gratitude.  

Élise lui adressa un sourire timide, comme une ombre furtive sur ses lèvres, avant de l'inviter à s'asseoir dans l'un des fauteuils du salon. Sans dire un mot de plus, elle se dirigea vers la cuisine, lui offrant un moment de répit.  

 

Gabriel, toujours un peu engourdi, s'assit dans le fauteuil qu'elle lui avait indiqué, se laissant enfin aller après les épreuves de la route.  

Il jeta un coup d'œil autour de lui, observant le salon avec une curiosité grandiose. Ce qui le frappa immédiatement, ce furent les immenses bibliothèques qui couvraient presque tous les murs. Elles étaient garnies de livres de toutes sortes, du sol au plafond, créant une atmosphère de calme et d'introspection. Gabriel n'avait jamais imaginé Élise entourée de livres de cette manière, mais cela éveilla en lui une certaine connivence. Lui aussi aimait lire, c'était devenu une passion au fil des années, un moyen de s'évader des réalités du quotidien.  

 

Ses yeux se posèrent ensuite sur le fauteuil qu'Élise avait quitté, où un livre était ouvert, laissé sur l'accoudoir. Le titre, gravé en lettres argentées sur la couverture, attira son attention : Le chant des âmes. Ce titre lui fit froncer les sourcils. Il ne l'avait jamais lu, mais quelque chose dans ces mots résonnait profondément en lui. Était-ce un simple hasard ou une sorte de métaphore pour la vie d'Élise, autrefois si vibrante et désormais en sourdine, comme un chant qui s'était éteint ?  

 

 

Dans la cuisine, Élise restait immobile derrière la porte fermée, le souffle court, les pensées en désordre.  

La visite soudaine de Gabriel avait secoué son monde silencieux et ordonné. Elle n'était plus habituée à la compagnie, encore moins à des visites imprévues. Jadis, elle vivait sous les regards d'une foule immense, jouant devant des salles combles, mais aujourd'hui, la solitude lui servait de rempart. L'arrivée de Gabriel, si imprévisible, avait tout chamboulé.  

 

 

Gabriel contemplait le livre Le chant des âmes , un titre qui semblait résonner à la fois avec Élise et avec lui-même.  

Tout au long de sa vie, il avait toujours rêvé d'explorer le monde, de s'évader au-delà des frontières familiales. Dans son adolescence, il parcourait la France avec ses parents, visitant des régions enchanteresses, découvrant l'histoire et les légendes qui imprégnaient chaque lieu. Chaque voyage était une aventure, une quête d'émerveillement, mais cela avait pris fin trop tôt.  

 

La maladie de sa mère avait bouleversé ce bonheur insouciant. Elle était si douce, si juste envers les autres, et son décès l'avait laissé avec un sentiment d'injustice qui le rongeait. Gabriel avait alors décidé de devenir médecin, pensant que chaque vie sauvée serait une manière de rendre hommage à la bonté de sa mère. Il voulait être celui qui apporterait un peu de lumière dans l'obscurité, qui tendrait la main à ceux qui souffraient. Mais au fond de lui, la rancœur envers la vie persistait, et le poids de la responsabilité pesait lourdement sur ses épaules.  

 

Le décès de son père, survenu quelques années plus tôt, avait ravi en lui une envie de partir, de sillonner le monde pour honorer la mémoire de ses parents, qui avaient tant aimé voyager. Les dernières paroles de son père résonnaient encore dans son esprit, comme une mélodie lointaine, une incitation à vivre pleinement. Mais il n’avait jamais eu la force de tout abandonner. Les visages de ses patients, leur vulnérabilité, l'avaient ancré dans son rôle de soignant. Il ne pouvait pas laisser ces personnes sans quelqu'un pour s'occuper d'elles, sans quelqu'un pour leur offrir le soutien dont elles avaient tant besoin.  

 

Pourtant, le doute le rongeait.  

Était-il égoïste de penser à lui-même ?  

Ne devait-il pas, à un moment donné, chercher à vivre pour lui ?  

Le voyage dont son âme avait besoin se présentait comme une douce promesse, une échappatoire au désespoir qui menaçait de consommer son être. Les morts, les souffrances qu'il côtoyait chaque jour lui laissaient une impression persistante de fatalité. Peut-être que voir le monde, explorer de nouveaux horizons, pourrait l'aider à guérir sa propre âme meurtrie.  

 

Alors qu'il s'enfonçait dans ses pensées, il sentit un élan d'envie, une sorte de flamme vacillante, qui l'encourageait à envisager cette aventure. Gabriel leva les yeux vers Élise, qui revenait de la cuisine, portant une tasse fumante dans ses mains. Peut-être que cette rencontre était un signe, une opportunité de redécouvrir la beauté de la vie et de retrouver un sens à son existence.  

 

Élise tendit la tasse de café à Gabriel, remarquant son regard perdu, chargé d'une tristesse qu'elle connaissait bien. Il semblait absorbé par ses pensées, probablement préoccupé par ce patient qu'il n'arriverait jamais à rejoindre.  

Le médecin avait le cœur lourd, conscient de l'urgence de la situation et de la fatalité qui planait sur ce pauvre homme, piégé par la tempête. Le sentiment d'impuissance le dévorait.  

En le voyant ainsi, perdu dans cette bataille intérieure, Élise sentit un élan d'empathie qu'elle n'avait plus de ressentiment depuis longtemps.  

"Est-ce que tout va bien ?" lui demanda-t-elle d'une voix douce en posant une main sur l'épaule de Gabriel.  

 

Cette question simple, pourtant si banale, fait s'effondrer ses dernières barrières. Il ne met pas retenir ce qu'il avait sur le cœur. Il explique la situation à Élise, la gravité de l'état de son patient et son incapacité à le sauver. Il ne voulait pas l'embarrasser avec ses problèmes, mais parler, se libérer de cette angoisse qui l'oppressait, lui fit un bien fou. C'était comme si le poids qui pesait sur sa conscience s'allégeait, ne serait-ce qu'un instant. Il s'excuse rapidement, conscient de la solitude d'Élise, pensant qu'il ne devrait pas lui imposer ses tourments.  

 

Élise l'écoutait en silence, troublée par cette confession inattendue. Elle n'était plus habituée à ce que quelqu'un s'ouvre à elle de cette manière. Ce n'était plus une salle comble qui écoutait ses mélodies, mais un homme perdu dans ses tourments. Elle réalise soudain que Gabriel, comme elle, n'était pas à l'abri des misères de la vie. Lui aussi, en tant que médecin, portait le fardeau du malheur, de la douleur des autres. Chaque jour, il devait affronter la mort, l'injustice de la maladie, et faire face à des situations désespérées.  

 

Pour la première fois depuis longtemps, Élise ressent une profonde connexion avec quelqu'un. Elle comprit que même si leurs souffrances étaient différentes, elles étaient en quelque sorte similaires.  

Dans le calme de la pièce, avec seulement le crépitement du feu pour accompagner leurs pensées, leurs douleurs intérieures se mirent à former une étrange harmonie, un chant mélancolique tissé des regrets, des pertes et des rêves brisés.  

Était-ce le destin qui avait orchestré cette rencontre, rassemblant deux âmes en peine au cœur de cette tempête glaciale ? Gabriel et Élise, chacun portant son propre fardeau, semblaient réunis par une force invisible, comme si leurs chemins étaient destinés à se croiser en ce lieu isolé, au milieu du silence hivernal.  

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique de Adam Geller

Ezio Mallatore

Bérénice Bloom
Musique par Orianna Cave
Sorti le 14 décembre 2069 (Semaine 3389)
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