Le décalage démographique entre le Nord et le Sud a été pris en considération par les plus hautes instances gouvernementales dès 1986, lors de la conférence de Rio (qui réunissait alors - une première ! - Europe, USA, Russie, Chine, Inde et Brésil) donnant lieu à ce que l'on a appelé plus tard "Le Rapport 37". C'était un plan ambitieux - et secret - afin de maintenir les équilibres et éviter toute destabilisation politique et sociale.
Le plan était simple : il consistait pour l'Occident à accueillir, quel que fut le gouvernement en place et ses opinions sur le sujet, un million d'immigrés par an et par pays de plus de 50 millions d'âmes, et de permettre un quota de 500 000 clandestins appelés "population tampon". Un habile procédé de transfert de capitaux permettait alors aux pays du Sud de se désendetter massivement en échange d'une gestion, par les organismes internationaux, de leurs affaires intérieures. Les immigrants étaient, eux, pris en charge par des "Relocateurs" dirigés par l'ONU, le FMI et la Banque Mondiale. Le tout chapeauté par le grand instigateur du rapport, Oswald G. Assonitis (Adrian Kordic).

Vingt années plus tard, le succès de cette opération invisible est patent sur le continent le plus visé par elle : 250 millions d'africains ont migré, les guerres endémiques tribales et inter-ethniques se sont résorbées - faute de combattants et dans l'espoir d'un avenir meilleur ailleurs. La famine a disparu. Les conglomérats américano-sino-européens ont pu faire prospérer les ressources naturelles. L'instabilité politique est de l'histoire ancienne, remplacée par des gouvernants fantôches (toujours à l'insu des populations), ceux qui sont restés et ne sont pas partis sont éduqués... Certains même commencent à s'interroger de vive voix.
Des interrogations relayées par une poignée d'occidentaux. Parmi eux, Mohammed Katonic (Pavel Feild), spécialiste des déplacements de populations à l'Université de Berne. Le sujet sur lequel il potasse semble particulièrement tabou au sein-même du corps universitaire, mais lui prépare sa thèse dessus au grand désarroi des ses collègues. Katonic trouve extraordinaire que seuls quelques individus (et militants d'extrême-gauche disséminés sur la toile) se posent ses questions.

Car ses études sont formelles : en 20 ans et selon ses calculs, l'Afrique a perdu plus de 200 millions d'individus. C'est trop, se dit-il, mais il a beau refaire ses équations, il tombe toujours sur des chiffres approchants, même en modifiant les paramètres. Comment un continent - au-delà des pandémies, des guerres et des taux de mortalités habituels - peut-il perdre (et CONTINUER à perdre) ses habitants, sans que l'on retrouve ces derniers ailleurs, quelque part dans le monde où ils auraient trouvé refuge ?
D'autres chiffres, corroborés par l'Office des Migrations Internationales, font état d'une installation extra-territoriale d'africains pour environ 40 à 45 millions d'individus pour l'ensemble des vingt dernières années...
Hypothèse basse : 150 millions d'africains ont migré. Hypothèse haute : on en retrouve 50 millions un peu partout dans le monde. Question : où sont passés les 100 autres millions ?!!?
Déplacement massif de populations ? Oui, mais où ?
Génocide de 100 millions d'individus ? Oui, mais comment ?
Des régions, des villages entiers déplacés ? Oui, mais dans quel but ?
Où sont passés ces gens ??!!? Et si les chiffres "optimistes" lui donnent déjà le vertige, il n'exclue pas d'être très loin de la réalité !
Mohammed est de surcroît persuadé que cette aberration ne touche pas que l'Afrique : d'autres continents pourraient avoir subi de tels déplacements massifs : l'Asie, l'Amérique du Sud, et l'Europe pourquoi pas ? Voire l'Australie, qui sait...

Alors qu'il continue ses investigations, il ne remarque pas qu'il est pris en filature par une jeune femme (Shannon Neil). Chez lui, il reçoit un mail de "Fonz" (Alan Keith), derrière lequel se cacherait (d'après ses dires) un ancien fonctionnaire de l'Unesco. Proche du mouvement anar allemand, il a suivi de loin ses travaux avant de se décider "enfin" à se confier.
"Vous me paraissez la personne la plus sérieuse à s'être penchée sur l'extraordinaire manipulation dont le monde entier a été la victime" écrit Fonz "la plus à même de comprendre l'irréversible suite d'évènements qui a abouti à la situation actuelle. Je ne peux bien sûr, rien vous révéler par écrit ni même ne connaît personnellement tous les détails. J'en sais pourtant suffisamment pour affirmer avoir été suivi plus d'une fois - méfiance : vous êtes probablement vous-même 'filé'."
Le délire paranoïaque "X-filesque" classique - Mohammed en a vu d'autres. Pourtant, cette fois, quelque chose le titille ; quelque chose de plus subtil, plus que de la curiosité. Comme si au plus profond de son être, il savait que son correspondant avait une vérité impie à dévoiler...

(Script original)