L'inspecteur Freeman (Ronald De La Boulaye) aimerait bien qu'il en soit autrement mais les faits sont là, têtus : il se trouve dans un sacré merdier. Seul, dans un appartement, entouré de cadavres... et tout semble l'accuser de ce massacre. Les ennuis, dans la Nouvelle-Orléans d'après Katrina, on est un peu habitués. Mais là, Freeman pense qu'on l'a particulièrement gâté...

Tout avait (mal) commencé une semaine plus tôt quand son District Attorney, la procureur Sally Redfield (Ruth Gilstrap) - faisant fi de toute procédure - lui avait refilé une sale affaire : l'assassinat en moins de quinze jours d'une dizaine de clients de prostituées du quartier Français de la ville. Au moment où la ville essayait de se remettre debout par tous les moyens, ça faisait plutôt tâche... Pas tant que ce genre d'activités fut plutôt mieux toléré après qu'avant le cyclone, mais la cité n'avait pas besoin d'un tueur en série de plus à mettre à sa liste de malheurs déjà bien chargée par ailleurs. Et si le sexe vendait et faisait en sorte de redresser à son niveau l'économie et bien... Et bien les notables n'y voyaient rien de choquant : doulos et maquereaux bénéficiaient ainsi d'une semi-légitimité... Temporairement.

Toutes les victimes avaient été proprement exécutées la nuit tombée, en pleine rue, d'une balle de silencieux en plein front. C'était clean et sans bâvure, froid et méthodique, dénué de témoins (aucun qu'on avait retrouvé en tout cas), les balles ne sortaient d'aucune usine connue. Problème : le gars chargé de l'affaire avant Freeman, Fairbanks, avait un poil trop fricoté avec ces dames. Résultat : il faisait aussi partie des victimes. D'ailleurs, c'était le dernier refroidi en date.

Et voilà que Freeman se retrouvait sur l'affaire. Lui, dont tout un chacun au commisariat connaissait les penchants clairement homos. Lui qu'on ne pourrait pas accuser d'être juge et parti. Ni courir le risque qu'il se retrouve sur la liste des victimes.

Durant son enquête, Freeman avait découvert un certain nombre de points communs à l'ensemble des victimes : quelle que fut leur identité, leur statut social ou leur ethnie, ils dénotaient un comportement violent vis-à-vis des femmes et si aucun d'entre eux ne se connaissait, ils partageaient tous une aversion paradoxale pour le sexe faible et le refoulement guettait.
Après avoir exclu la piste des religieux et de ces tarés de nazis, Freeman se retrouvait dans de sales draps : aucun mobile, cette vague de crimes ne profitait visiblement à personne.

Il décidait de s'accorder un break, allait dans son club favori et passait du bon temps avec un jeune gars, Lewis (Christopher Caine), petit nouveau dans le secteur.
C'est le lendemain qu'il s'apercevait que son arme avait disparu. Ce gars, ce Lewis, l'avait berné : suivi, séduit puis volé. Il était convaincu d'un rapport avec son enquête.

Les choses ne s'amélioraient pas quand le contact de Fairbanks, une tapineuse du nom d'Aria (Tamara Salmon) lui téléphonait pour lui indiquer une adresse. Elle recommandait une "extrême discrétion".
Freeman avait débarqué, seul, le pompe à la main, version "old school" comme il l'affectionnait particulièrement du loner rendant la justice, gonflé à bloc d'amphét' et prêt à en découdre.
C'est là qu'il tombait sur le charnier. Quatre cadavres et son arme, posée au sol en évidence au milieu de la pièce.
Autant dire que les méninges de Freeman tournaient en sixième vitesse afin de prendre une décision : appeler ses collègues ? Risqué. Retrouver Lewis ? Oui. Mettre Aria en sécurité ? Aussi. Faire le ménage dans sa vie ? Pareil, c'était sur la liste. Retrouver ce taré de tueur en série le plus rapidement possible ? Incontestablement, il n'avait désormais plus le choix. (Script original)