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MMP présente
Hell0
"- Tu vas voir, ça déchire..."

Le jeune homme aux cheveux péroxidés qui harangue ainsi Kosuei (Bruce Erotas) est sûr de son fait : sa drogue fait entendre des voix : des voix d'hommes, de femmes, d'enfants... Lui pense dur comme fer que ses cachetons ouvrent les portes de la conscience et de l'esprit et permettent de se fondre "dans le Grand Tout Universel".
Il n'est pas créateur de ses pilules mais en tout cas, il défend bien sa marchandise. Kosuei lui en achète donc une tablette... Le laboratoire pourra toujours décortiquer cette saloperie plus tard.

Lotz, Pologne - 2009. Première nuit de la cinquième "Ravefest" : 110 000 jeunes et moins jeunes viennent se citronner l'esprit et le corps aux sons des basses techno et à grands coups de drogues dures et plus dures encore dans un ancien camp d'entraînement de l'armée (qui encercle la manifestation afin qu'elle ne se "propage pas", dixit les autorités).

Kosuei lui, est en infiltration. Membre des Stups européennes, il recherche parmi la foule son contact, se faisant passer pour un new-ager japonais - ce qui lui va comme un gant : un esprit sain, dans un corps sain (mais "fait quand même tourner le spliff brother"). Oui, le métier impose des sacrifices mais pour rien au monde il ne retomberait dans la coke dure.
Le contact, c'est un jamaïcain avec lequel il doit effectuer un fructueux échange. Le gars est détenteur d'un mini-CD porteur d'une base de données copiée sur les serveurs de la mafia russe. 110 000 fêtards - un bon endroit pour dissimuler un tel forfait (ou pour se faire assassiner).
Pour l'occasion, l'agent est accompagné d'Agneszka (Demetra Wryn), une fille sortie de la rue et de l'enfer de la drogue de Mannheim par ses collègues, dévouée corps et âme au service. Mais surtout une fille de l'Est née en Pologne qui connait comme sa poche le circuit "rave" et parle le local.

Durant leur recherche au coeur de ce gigantesque happening chimique, Kosuei remarque le petit manège de "ravers" qui reviennent des salles souterraines la démarche chancelante et le regard halluciné. Les salles de dessous sont destinées au chill-out et aux backrooms pour les plus chauds - un endroit où traditionnellement on se pose et où les rythmes sont plus tranquilles (disons que les nappes survolent un peu plus le beat). Le couple décide de poursuivre leur recherche de ce côté-là.
Arrivés en bas d'immenses escaliers, la vue qui s'offre à eux pourrait être issue des visions de Dante : du béton à perte de vue dans la pénombre, une voûte de fumigènes colorés par des lasers et des spotlights, des ombres qui se meuvent en silence et au ralenti dans des salles combles au son d'une rythmique tribale électronique mid-tempo. Ils se séparent, histoire d'augmenter les chances de trouver leur bonhomme.
La moitié des personnes présentes ici semble sous l'effet d'un narcotique puissant ; il remarque même des revendeurs racolant le chalant avec le même produit que le jeune (cyber)punk de tout-à-l'heure. Histoire d'être donc au diapason, il s'assied et décide d'ingérer un cachet.

Toujours confortablement installé, il ferme les yeux. Ses potes du labo ne vont finalement peut-être pas rigoler quand ils sauront ça... Son corps rejette désormais les drogues, il devrait vomir d'ici à un quart d'heure. D'ici là, son état devrait lui permettre de retrouver son gars : rester conscient dans un tel bazar est le meilleur moyen de se perdre.

Boooooom.
Quelque chose vient de le faire tomber. De son mètre 76, alors qu'il était assis. < OK - distorsion de l'espace et du temps : classique. Je me suis levé, quelqu'un m'a bousculé, je suis tombé.>
Il ouvre les yeux. Le noir absolu. Il les referme. Les réouvre. Toujours l'obscurité. < Modifications des perceptions, centre nerveux chamboulé, jusque là tout va bien > Il se tâte : rien à signaler, il est toujours maître de ses mouvements. Plus rien ne semble l'entourer, le public grouillant a disparu - les odeurs, les sons, même les infra-basses ne sont plus là.
Cool - un moment de répit et de silence au milieu d'une rave. Il se met à sourir bêtement, il piquerait bien un petit somme... s'il était sûr d'être toujours éveillé. Il exprime ses doutes à haute voix.
"- Quoi ?! C'est tout ? 100 euros pour CA ?"

Il a perçu sa voix, avec une légère réverb' - bizarre, et pas tout-à-fait ce à quoi il s'attendait.
"- C'est parce que vous n'y mettez pas assez du vôtre..."
Il a sursauté : cette voix au timbre chaud et grave vient de derrière lui - il se retourne, prêt à voir débouler un leader charismatique "à-la-Morpheus-sorti-de-Matrix".
Déception : c'est un petit bonhomme qui le toise. La quarantaine, bedaine en avant, bouc, guitare en bandoulière, chapeau ridicule, cheveux longs et attiffé comme un beatnick des 60's.
C'est alors que l'obscurité fait place à une brume qui se dissipe et dévoile...
... une prairie au clair de lune < OK, j'hallucine - je ne voudrais pas être témoin de ma "descente" tout-à-l'heure, je suis sorti du bâtiment et je trippe >, au coeur de laquelle se trouve un campement. Des caravanes, un feu de bois, des hommes, des femmes, des enfants qui mangent, chantent, jouent et s'amusent. Le petit homme et Kosuei sont accueillis avec des vivas par la communauté. On leur tend un bol de soupe. Kosuei déclare que ça le branche bien :
"- C'est encore une hallu... Mais ça me botte, je joue le jeu - et c'est assez formidable que mes capacités de raisonnement ne soient pas affectées. Je suis au milieu de vous comme je le serais dans la réalité - mais où suis-je exactement ?"
Et le petit homme de répondre :
"- Vous êtes chez vous Kosuei. En Enfer. Bienvenue"

(Script original)
Scénario : (2 commentaires)
une série Z fantastique de Lisa Chant

Bruce Erotas

Demetra Wryn
Sorti le 11 avril 2009 (Semaine 223)
Entrées : 8 732 903
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