Ahah, on peut dire qu'elle ne s'y attendait pas, cette garce !

Clovis Fenouillac (Joel Sbrizzi) est un vrai lover : une fille par soir, minimum, des relations sensuelles, glamour, un peu thrash aussi parfois... mais ne jamais laisser son numéro de téléphone : "On se rappelle". Mouais, c'est sûr : éviter aussi de refiler ses identifiants MSN ou Skype, histoire de parer aux malentendus. Clovis - comme il le dit si bien, "il y a love dans ce prénom" - a une bonne situation dans une entreprise du BTP. Harrassé par son travail, il se "déchire" (dixit lui-même) en discothèque, décompresse en club et cherche la (ou les) fille(s) de la soirée, de l'heure, du moment.

Et aujourd'hui, voilà qu'il tombe nez à nez avec Caroline Dampierre (Sandrine Dias), minette dont il était follement amoureux au lycée et qui n'a jamais vu en lui "qu'un bon copain". Caro est accompagnée de son ami Franz (Charles Hardy), jeune professeur stagiaire fan de raves et de coke.
Et Caroline le dévore des yeux... C'est que Clovis a une forme de revanche à prendre. Il papillonne aujourd'hui mais était autrefois un grand romantique amoureux.

Et moche. Enfin, ce qu'il pensait avant qu'Amélia Pariss (Carrie Tager) ne lui révèle sa beauté non seulement intérieure, mais aussi le fait qu'avec quelques efforts (vestimentaires de bon sens), il pouvait être capable d'attirer quiconque dans son lit, et de séduire lui aussi. Pendant des années, le "Syndrôme du Meilleur Copain" (SMC) à cause duquel il avait accumulé les "gentils" râteaux ("Tu seras toujours mon meilleur ami", "Tu veux pas qu'on se quitte pour ça ?", "L'amitié, c'est plus fort que l'amour"), à cause duquel on pensait parfois - et de bonne foi - qu'il était gay ("Ce qu'il y a de bien avec toi, c'est que je peux avoir de vraies conversations de fille", "Avec toi au moins, je ne crains rien") et à cause duquel il était resté puceau jusqu'à un âge avancé... Et bien, ce syndrôme, grâce à Amélia, avait volé en éclats !
Finis les complexes, disparue la timidité maladive, envolée la peur du rejet : Amélia avait révélé un homme nouveau. Sans le savoir, elle avait même créé un monstre d'égoïsme et de froideur. D'ailleurs, Clovis, une fois rassuré sur ses talents, était sorti avec elle et l'avait virée comme une vieille chaussette le lendemain.

Il passait donc son temps à récupérer de ses années de frustration. Son caractère intellectuel et mélancolique (lunettes, Baudelaire et Cocteau Twins) s'en était allé et il considérait désormais les jeunes filles de son adolescence comme d'immondes manipulatrices, toutes "réservées" face à lui mais totalement dépravées avec leur copain. Et voilà que LA première d'entre elles venait s'enquérir de sa situation, la bouche en cul de poule... L'occasion était trop belle.
Caroline allait déguster, comme les autres. Il allait la séduire, même s'il fallait prendre du temps : il éloignerait son junkie de copain, et elle finirait comme les autres : dans un lit anonyme, loin de ses amis, seule et abandonnée. Parce qu'elle le méritait. Parce qu'il lui fallait une bonne leçon.

Mais à se rapprocher d'elle, ne risquait-il pas de réveiller d'anciennes blessures, et laisser percer l'ancien Clovis ?

(Script original)