Dans un avenir rapproché.

De l’observatoire international d’Alert, au Canada, Travis Walton scrute avec attention le ciel étoilé. Son télescope géant, le plus gros jamais construit, avec une lentille avoisinant les 16 mètres de diamètre, lui permet de voir à des distances inimaginables. On est loin de Hubble, cet observatoire spatial du début des années 2000 qui faisait la fierté des astronomes.

Le télescope d’Alert, nommé BB Hill Sky View, a une telle puissance que certains experts prétendent qu’en recherchant bien, très loin au fond de l’univers, on pourrait apercevoir la Terre dans sa genèse, grâce à la magie du déplacement de la lumière. Il serait ainsi possible de résoudre nombre de mystères concernant les débuts de la planète, et même enfin prouver aux croyants de ce monde que ce n’est pas Dieu qui a créé l’humain. Pour les scientifiques et autres cartésiens, c’était un magnifique rêve que le BB Hill Sky View était en mesure de réaliser. Les chercheurs du Moyen-Âge seraient enfin vengés de l’Église qui les avait bâillonnés pendant tant de temps.

Les motivations de Travis dans son travail étaient autres. Ce n’était là qu’une passion de jeunesse qu’il assouvissait, après maintes années d’études. Il réalisait son rêve de voir plus loin que tout le monde, rêve qu’il partageait avec son amie, Kelly Hopkins, une passionnée d’astronomie ayant visité deux fois la Station Spatiale Internationale. Avec eux, dans le centre d’Alert, une experte radar nommée Alexia Keck.
La jeune vient justement de découvrir quelque chose sur ses écrans digitaux haute définition.

Un signal sonore s’élève dans la grande salle, un bip à l’appel constant. Il ne s’agit pas d’un satellite répertorié, ni d’un astéroïde. Évaluant la taille de l’objet non identifié à 10 mètres de diamètre selon ses données, Alexia transmet les coordonnés à Travis, qui s’empresse de déplacer son énorme lentille dans la direction appropriée.
Quelques minutes passent, puis le télescope focalise l’objet soudainement entré dans l’espace spatial international. À première vue, il s’agit d’une sonde comme celle utilisée pour la recherche de cellules vivantes sur Jupiter et Saturne. Mais que fait-elle en direction de la terre? Ça n’a aucun sens! Alexia fait mention d’un retour des OVNIS. Travis n’en croit rien. L’objet qu’il aperçoit est bien d’origine terrestre, à n’en point douter.

Dans les haut-parleurs de l’observatoire, reliés à l’Agence Spatiale de la Nasa à Mexico, on demande l’ouverture d’une communication. Kelly débloque tous les canaux. Une voix s’élève alors, éloquente, enthousiaste :

« Ici Frederik Valentich. Demande permission d’atterrir sur Terre. S’il vous plaît, nous avons fait une longue route! »

Un grésillement.

Alexia est déjà tombée à la renverse…

***

Pour ceux qui ne peuvent endurer le mystère, voici un lien qui devrait aider : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cas_Valentich