Aujourd’hui, 23h 40

Laure est fatiguée. Touchée à l’épaule d’une balle de pistolet, à bout portant, elle a l’impression qu’il ne lui en reste plus pour longtemps. Devant elle, un ponceau. Aucune voiture ne circule sur cette route perdue dans les bois. Laure se précipite maladroitement dans le creux et s’installe sous la structure de béton, à l’abri de la pluie, et d’éventuel regard. Elle sort de son coupe-vent un paquet de cigarette extra-forte. Il lui en reste deux. La nuit sera longue. Si seulement elle pouvait contacter Steven, son partenaire. Lui viendrait la chercher. Il ne poserait pas de question. Il l’emmènerait dans sa demeure, la soignerait, lui offrirait un lit douillet. Elle refuserait, mais il ne la forcerait pas
Malheureusement pour Laure, celui qui a tiré le coup de feu n’est pas un débutant. Il ne lui a laissé ni son cellulaire, ni ses papiers d’identités, ni d’indication concernant l’endroit exact où elle se trouve.
Sa cigarette fumée à moitié, elle décide de l’éteindre et de dormir un peu. Avec de la chance, elle se réveillera le lendemain, et ce sera une plus belle journée.

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Laure Finley (Shannon Neil), 28 ans, est l’une des meilleures employées de l’IDT, l’Institut de Défense Technologique nord-américaine. Son talent dans l’informatique et son ambition démesuré l’ont rapidement mené à un poste respectable, malgré son jeune âge. En effet, les autres membres de l’institut ont en moyenne la quarantaine bien sonnée, une sagesse collée à la peau et un sens du devoir et de l’honneur indéfectible. Laure est l’enfant rebelle du groupe, on la surnomme même, presque qu’affectueusement, La Fouine, du fait de sa tendance irréversible à farfouiller partout dans les dossiers informatisés supposément secrets de l’IDT. Par trois fois déjà, son patron l’avait surpris en flagrant délit, alors qu’elle surfait discrètement sur son serveur protégé par pas moins de trois mots de passe de 15 lettres.

Laure est depuis six mois affectée à un dossier de suprême importance. La mise en marche d’un nouveau réseau de communication ultra-confidentiel destiné à relier les trois pays de l’ALENA entre-eux, dans les circonstances les plus catastrophiques. Guerre nucléaire, astéroïde, bouleversement climatique, tremblement de terre, inversement des pôles magnétiques, etc. Avec son partenaire, Steven Jones (Joel Miller), Laure est cependant bloqué en fin de course dans son projet. Il lui manque un algorithme informatique d’importance, une séquence complexe capable de prendre en contrôle automatiquement le système afin qu’il ne requiert aucune surveillance. Ainsi, le nombre de personne au courant de son existence serait diminué au minimum, comme voulu.
Steven Jones est un maniaque informatique. Âgé de 33 ans, il ne fait pas réellement parti de l'équipe IDT, étant plutôt un employé de soutient fourni par une firme indépendante suédoise.

Un soir, malgré la dure journée, Steven et Laure décide de rester au bureau pour continuer à travailler tranquillement. Après quelques heures de fouille et de test infructueux, l'homme demande à Laure de rechercher des données sur le système de défense américain, croyant y trouver l’algorithme rêvé qui donnerait à chacun d’eux une intéressante promotion. Avec une légère hésitation, la jeune femme se lance, excitée par l'opération. Seulement, peu de temps après son entrée dans le système sur-protégé, elles tombe à tout hasard sur un mot de passe, bloquant l'accès de quatre silos nucléaires situés aux environs de Washington. Sous le choc, Laure supprime de suite toute trace de son passage sur le réseau. Si la moindre personne apprend qu'elle et Steven ont piraté la défense américaine, c'est la prison à vie pour eux, ou bien pire... Qui sait ce que pourrait faire des gens mal attentionnés avec un tel mot de passe.

C’est ce soir là que Laure Finley, après avoir pactisé le silence avec Jones, rencontre un homme nommé Alexis Lifeson (Alan Keith) sur le trottoir. L'Homme à l'air sérieux lui donne une lettre, lui demandant de se rendre à la station de métro la plus proche, le lendemain matin, où un homme lui indiquerait un lieu de rendez-vous. Il en allait semble-t-il de son poste et de sa sécurité personnelle. Laure décide d'obtempérer à la première demande de cet Alexis.

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Aujourd’hui, 8h 25

Sur la banquette arrière d’une Mercedes rutilante, Laure Finley, les yeux bandés, se laisse conduire elle ne sait où par un homme de grande taille, très peu loquace. Quelqu’un veut la rencontrer, quelqu’un qui souhaite faire un échange d’intérêt avec elle. Laure n’a pas oublié le mot de passe des silos américains, cependant, toute la nuit, une phrase lui est restée en tête : «Demain sera une belle journée pour mourir.»

Dehors, il pleut à verse.

(Titre repris de la chanson A Fine Day to Die du groupe suédois Bathory)