Ceci est la triste histoire de Michel Jamet (Raoul Berger), fan de cinéma et amateur de grosses productions qui souhaitait faire son trou dans la profession ou devenir lui aussi un nabab de Gerardmerveille.

Tout commence plutôt bien quand, à peine arrivé en ville, il déclare ses ambitions aux autres producteurs qui le prennent en affection : Michel prods est né.
Très vite, la compagnie se lance dans une ambitieuse politique de sorties, se fait connaître malgré des moyens limités et quelques ratés, parvient à trouver sa voie et le succès. Mieux : elle rachète certaines licences de ses concurrents et envisage de remaker certains succès passés. Une précipitation qui ne suscite guère d'inquiétude face à ce téméraire outsider tellement enthousiaste.

Las, Michel a cambriolé la maison familiale pour parvenir à débloquer les fonds de la banque, et la Police ne tarde pas à remonter la piste. Pour cette erreur de jeunesse, Michel est enfermé aux Baumettes six jours et ne doit sa libération qu'au zèle exceptionnel de son avocate, Marlène (Lisa Chusid) qui devient sa compagne peu de temps après. Michel doit payer une forte somme pour sortir de prison et purge toujours sa liberté conditionnelle.

Qu'importe : il décide de revenir, plus motivé que jamais avec sa nouvelle compagnie et de nouveaux collaborateurs plus efficaces : NextWave est fondé dans la foulée.
Mais la guigne le poursuit : alors qu'il croit être tiré d'affaire (succès critiques et publics), son montage financier s'écroule et un de ses financiers part dépenser l'argent durement acquis dans une pétromonarchie douteuse. Les dédommagements de ses employés finissent par vider les caisses. Exit NextWave.

Michel change de nom, se fait désormais appeler UpZero dans le milieu ("au dessus du zéro, toujours...") et décide de renommer sa compagnie de la sorte. A chaque fois, c'est un combat un peu plus épuisant - mais le jeu, pour lui, en vaut toujours la chandelle... La compagnie sort des films meilleurs, les performances s'améliorent, l'équilibre revient.
Et puis, c'est le doute : Marlène, lassée de ses errances, le quitte pour les bras musclés d'un bûcheron québécois. Des problèmes familiaux et logistiques (le vol crapuleux de sa table de montage - sa dernière, en leasing) finissent par avoir raison de sa troisième compagnie et de sa santé mentale...
Pendant ce temps-là, la vie continue.

Seul, abandonné de ses créanciers et regardé de plus en plus curieusement par ses concurrents (qui évitent de tirer sur l'ambulance - comme quoi le capitalisme Gerardmerveilleux est une sorte de fantasme), Michel/UpZero se remet d'aplomb, se force à puiser dans ses dernières réserves avec...
Mortal Fight ! Une dénomination guerrière pour une compagnie sensée à nouveau tout casser. A peine son second film sorti (un succès), la presse l'éreinte, fatiguée par l'indiscipline et les tergiversations de cet entrepreneur, ex-"Wonder Boy" de la ville autrefois considéré comme un de ses plus grands espoirs, relégué au rang de has-been.
Cette fois, c'en est trop : Mortal Fight ne survit pas à un coup de sang de son créateur qui plaque tout et résilie son abonnement à la "Gazette de Gérardmerveille" !

Dans ces conditions, Michel parviendra-t'il à se relever de ses échecs répétés, successifs et de plus en plus rapprochés dans le temps ? Restera-t'il à jamais "l'Arlésienne de Gerardmerveille" ? Ou parviendra-t'il - enfin ! - à se concrétiser et à relever le défi ultime : celui de la constance ?

(Script original, inspiré de faits réels - spécial dédicace à Mike)