Stanley Cameron (Peter Vrana) est un flic dangereux. Son objectif premier n’est pas de protéger et servir, mais bien de punir et d’asservir. Il en a marre de cette justice mollassonne qui prend des années à foutre un gamin en tôle pour avoir volé une Kit-Kat. Pour lui, la loi doit être un modèle d’efficacité. Prompte à agir, exempte de pitié et capable de soumettre les plus dangereux criminels. Nombreux sont les membres du service à s’interroger sur les raisons de sa présence dans la police. Avec ses techniques douteuses menant plus souvent qu’autrement à la mort d’un suspect, ou à son suicide, les occasions de le mettre à la porte sont légion. Pourtant, il est toujours là, inflexible, investi des enquêtes les plus cruciales. Seule restriction: les affaires d’homicides. Peu lui importe, il y a bien suffisamment de racailles à coincer qui ne sont pas des meurtriers.

Justement, le dossier qui lui tient le plus à cœur actuellement est celui de Zack White (Ronald Camacho). Certains se moquent ouvertement de ce cas bidon, mais Cameron, lui, en a fait une affaire personnelle. Il avoue même à qui veut l’entendre être prêt à mourir pour cette cause.

Zack White fait dans la contrebande de lunette.

Ce commerce est étonnement lucratif au centre-ville de Trois-Rivières, ex-capitale du papier journal, où une population vieillissante totalement investie dans la lecture de la presse locale a vue sa vision décrépir considérablement dans les dernières années. White avait dès le départ flairé la bonne affaire, montant habilement un réseau clandestin hautement organisé afin d’importer d’Italie des montures de qualités à bas prix et des verres de toutes sortes. Les optométristes de la région, notamment la Clinique d’optométrie de Trois-Rivières, rue Bonaventure, en souffraient atrocement, d’autant plus que White demeurait rue Hart, tout près de ses concurrents légaux, en plein cœur de ce que l’on appelait «le quartier presbyte».

Pour Stanley Cameron, il est temps d’agir. Des minutes d’enquête attentionnée lui ont apporté toutes les preuves nécessaires pour une inculpation aux plus hautes instances de la Cour Suprême. Il aimerait cependant prendre le malfrat sur le fait, afin de faire un coup d’éclat. Il a une image à redorer, et une arrestation spectaculaire filmée par TVA-CHEM aux heures de grande écoute aiderait grandement sa carrière. Mais il doit faire vite, car les associations facultaires de l’Université du Québec à Trois-Rivières sont sur le point de se lancer en grève, et cela risquerait grandement d’accaparer toute l’attention des trois journalistes de la station locale.

Cameron contact donc sans attendre Émilie Perrot (Julia Hartnett), brillante reporter prête à tout pour réussir, et se dirige plein pot rue Hart, accompagné de l’escouade tactique trifluvienne. Le mot d’ordre : pas de quartier!