- 28 Octobre 1520, extrait du journal de voyage d'Antonio Pigafetta -  

Ca y est, nous avons enfin pu admirer le passage vers l'Ouest que Magellan (Sean Huang) voulait atteindre depuis tant de temps et que nous allons bientôt tenter de traverser. Le détroit de la Toussaint, c'est ainsi qu'il a décidé de le nommer. Le voyage n'a pas été de tout repos pour arriver jusque là, et nous accusons déjà beaucoup de pertes.  

Voilà plus d'un an que l'on a levé les voiles depuis Sanlúcar de Barrameda, au sud de l'Espagne, avec près de 240 hommes d'équipages répartis sur les cinq bateaux que le gouvernement espagnol a mis à notre disposition pour notre expédition. Une expédition importante, donc, qui a pour but de rejoindre les îles aux Epices par l'Ouest. Et voilà que nous approchons d'une étape très importante de notre voyage, en passant ce détroit qui nous mènera à l'ouest des Amériques.  

Le moral de l'équipage serait au beau fixe, s'il n'y avait pas ce risque de mutinerie qui pesait sans cesse au dessus de nos têtes. Car parmi les cinq capitaines dirigeant les bateaux de l'expédition, certains n'ont pas les mêmes vues que Magellan, et ont déjà tenté de l'éliminer. L'un d'eux a été fait prisionnier dans un premier temps, mais un autre l'a libéré et ils ont lancé une première mutinerie qui a beaucoup affaibli notre expédition. L'un des deux capitaines mutins a été abandonné en Patagonie tandis que l'autre a été exécuté.Et le naufrage il y a peu du Santiago a réveillé une fois de plus la rancoeur des membres de l'équipage.  

Alors que nous approchons du détroit, mon ami Magellan m'a fait part de ses craintes. D'après lui, d'ici quelques jours à peine, une nouvelle mutinerie risque fort de naitre, et l'expédition pourrait bien ne pas en ressortir. Le San Antonio menace de faire sédition et de repartir pour Séville. Dans pareille condition, il ne resterait donc plus que le Trinidad, dirigé par Magellan. Mais son équipage est à fleur de peau, et la moindre contrariété pourrait d'un moment à l'autre mettre le feu aux poudres et déclancher la révolte que mon capitaine craint tant.  

Moi-même (Conor Vrana), j'ai bien entendu ces murmurs entre différents membres de l'équipage se plaignant des conditions du voyage. Après les différents incidents survenus pendant le voyage, ils ont perdu tout espoir de réussite et craignent de s'échouer, comme l'a fait le Santiago, sur les récifs qui parsèment le détroit. Déjà, un membre de l'équipage (Barry Lynch) a pris la tête d'un petit groupe qui menace de se révolter. Alors que je suis assis dans ma cabine, j'entends déjà des hommes gronder sur le pont.  

La mutinuerie semble désormais inévitable...