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MMP présente
Une Prime sur Spade

Souffler. Respirer. Respirer. RESPIRER !!!  

 

Burkina Faso, région des Cascades frontalière de la Côte d'Ivoire - date inconnue - la nuit, sous la pluie  

 

Wayne 'Doc' Spade (Howard Huang) était resté caché une grosse partie de la soirée dans son trou, attendant que les jeeps des miliciens veuillent bien débarasser le terrain, ou soient chassées par les burkinabais eux-mêmes (ce qui risquait d'être plus coton) : ces derniers jours avaient été plutôt rudes et se retrouver plusieurs heures dans un bassin de boue au coeur d'une savane en pleine saison humide avait eu au moins quelques vertus curatives inattendues sur le corps meurtri de l'homme : le repos et un stade de semi-sommeil qui lui permettaient de reprendre force et esprit : il venait de planter coup sur coup des ripoux de l'ONU, ses anciens collègues de la CIA et ces frenchies de merde qui se croyaient encore en pays conquis. P*tain, ça avait été dur mais finalement gratifiant : il pouvait sentir dans un des replis de sa veste la valisette de diamants dérobés. Maintenant, si les 4x4 voulaient bien décarrer, ça lui ferait des vacances.  

 

A vue de nez, il avait franchi la zone frontalière et s'était enfoncé de 4-5 kilomètres - les ivoiriens surarmés faisaient du zèle, ils se sentaient en sécurité - presque chez eux à tirer de partout à l'aveuglette - pas sûr que leur patron aurait apprécié un tel barouf. La meilleure chose à faire était encore de passer entre les véhicules, - il y en avait au moins une dizaine, soit quasiment 40-50 hommes à ses trousses - il avait plus ou moins chronométré leurs passages, ça lui laissait un gap suffisant pour s'enfoncer encore plus dans la savane ou essayer de rejoindre la route pour... C'était quoi la Province, ici ? - Comoé ? - ça voulait dire atteindre la capitale régionale Banfora à 60-70 kilomètres au Nord-Ouest d'ici. Ca, il pouvait le faire en une demi-journée à toute berzingue ; et s'il pouvait trouver un village entre-temps, c'était bonus : mais ça voulait dire sans jeeps et mercenaires sous crack au cul. Maintenant, il ne sentait plus ses jambes, il devait s'être suffisamment décontracté, prêt à repartir - à moins que...  

Profitant d'un répit il sortit de la vase en s'aidant de l'épaisse végétation ambiante, pour s'apercevoir que ses jambes en fait lui étaient extrêmement douloureuses - et - relation d'effet à cause - infestées de sangsues. La pluie et les nuages rendaient la savane impénétrable et lui-même ne pouvait que sentir la morsure de ses hôtes sans la voir, mais le spectacle promettait d'être peu ragoûtant. Il se désapa et entreprit un long travail de désinfestation. Il sentait le long de ses membres inférieurs les plaies béantes laissées par ces valeureuses petites bêtes en quête de survie - c'était vilain, il faudrait traiter ça dans les meilleurs délais. Il ne pouvait plus se permettre un voyage au pas de course - il lui fallait un véhicule. Au bout de 5 minutes, il suait déjà à grosses gouttes et était trempé des pieds à la tête. Il se re-badigeonna de boue, prenant garde cette fois d'éviter les invités suceurs de sang.  

 

Il s'était disposé de manière à ce que les miliciens passent à côté de lui sans le voir - il avait rejoint tant bien que mal une zone où il les avait vu s'arrêter pour se poser et fumer une de leurs saloperies qui les rendaient sauvages comme des lions affamés. Au prochain passage, ils ne rateraient pas l'occasion de tirer une nouvelle taffe.  

Ca ne manqua pas. Bientôt, les phares d'un pick-up japonais défraîchi transpercèrent l'obscurité. Le véhicule s'arrêta à ses côtés, quatre passagers en descendirent, profitant d'une accalmie passagère de la pluie, lampes torches à la main - plutôt jeunes et fluets avec un grand costaud comme chef, il pouvait presque sentir leur musc et leur respiration tellement ils étaient proches de lui. Ils parlaient fort un dialecte du cru mais il n'était pas difficile de sentir leur démotivation : pour eux, il était mort et ne se sentaient pas de rester dans la savane toute la nuit - s'il n'y avait eu l'obscurité, ça fait longtemps qu'ils auraient entrepris une battue et retrouvé son cadavre.  

Un bruit éveilla la curiosité de Spade - la sonnerie caractéristique d'un téléphone satellitaire. Un Motorola à la mélodie. Le "chef" du groupe, qui s'était affalé sous un grand arbre avec une lampe à gaz et une bouteille d'un alcool fort quelconque, décrocha, murmura quelque chose et se mit à parler un français hésitant entrecoupé d'insultes tribales. Sacrée Emilie (Alisa Kinworthy) : elle n'abandonnait jamais. Elle qui lui avait servi de caution dans sa quête pour retrouver les assassins de sa famille, elle qui pratiquait l'art consommé du sado-masochisme extrême comme d'autres respirent, elle qui...  

 

Minute : quelque chose d'incongru se déroulait sous ses yeux.  

Un cri d'homme - un cri de bête : une sorte de petit singe (Zezette) venait de proprement chourer le téléphone du gars et sautait de branches en branches se réfugier dans la végétation sous le regard hilare de l'assistance. C'était le moment d'intervenir... Alors que le chef commençait à aboyer ses ordres et à tirer dans la direction du petit voleur, Spade passa à l'action.  

Sortant rapidement de son buisson, il attrapa le premier soldat à la volée et lui brisa le cou - bruit largement couvert par les rafales du mercenaire furieux. Les deux autres gars n'avaient même pas encore dégainé et continuaient à lui tourner le dos, se faisant passer un joint en se moquant de leur boss dans leur dialecte. Deux balles dans la tête plus tard (cela faisait longtemps qu'il n'avait plus de scrupules à tirer dans le dos de soldats de fortune africains désarmés), Spade était prêt à soutenir la conversation avec deux semi-automatiques et une kalash' rouillée - mais toujours fonctionnelle : les russes, c'était décidément la surpuissance absolue en terme d'armes de poing.  

Epuisé par une course-poursuite vaine, le "chef" revenait vers le véhicule quand il aperçut Spade. Sa stupeur resta marquée sur son visage quand la rafale le découpa en deux. Spade savait pertinemment que les hommes de main ignoraient toujours tout à tout : le garder en vie eût été une perte de temps.  

Le singe était revenu à son point de départ. Il faisait face à Spade. A l'autre bout du fil, on avait raccroché. Le téléphone désormais silencieux ne présentant plus grand'intérêt il le jeta par terre et partit fouiner dans le véhicule, au sec, à la recherche de nourriture. Spade avait déjà trouvé leur planque de bouffe et se rassasiait comme il pouvait sur le siège conducteur. Il finit par récupérer le portable, les clés du pick-up sur le cadavre du "chef" et démarra. Il ne prit même pas la peine de cacher les corps : vu la faune et l'humidité ambiante, ils feraient bientôt partie du paysage.  

 

Curieusement, il ne rencontra personne sur la route - peut-être ses poursuivants étaient-ils de l'autre côté de la plaine et ceux qu'il avait éliminés les derniers de la caravane ? Il prit plein Nord et veilla à réduire la distance entre lui et Banfora. Au bout d'une dizaine de kilomètres, il ouvrit le portable à la lumière de son tableau de bord, ajusta sa propre carte SIM à celle déjà présente, composa un code de sécurité connu de lui-seul et le numéro d'une proche...  

A l'autre bout, on décrocha immédiatement.  

"- Spade, qu'est-ce que tu fous ?"  

C'était Juliette Stravinsky (Tamara Buchanan), une hacker allemande rencontrée sur un chat. Fan de contre-espionnage et de rap hardcore.  

"- Je suis au Burkina Faso, j'ai les diamants - tu m'as localisé ?  

- Oui - comment l'ont pris tes ex-collègues ?  

- Mal je crois - enfin, ils ont surtout été surpris de me voir vivant, ou mon fantôme peut-être. Sinon j'ai ENCORE ruiné une de leurs tentatives de corruption d'un état du Sud, ai mis des bâtons dans les roues à la diplomatie Française et je crois que deux ou trois cols blancs des Nations-Unis pour l'Afrique vont devoir se chercher un nouveau job. Hourra pour Spade.  

- J'ai eu des infos supplémentaires sur les diamants.  

- Ceux qui sont dans la valise - tu as repéré la valise alors que j'ai enlevé tout l'électronique qu'il y avait dedans ?  

- Pour les GPS, OK - mais ils émettent un autre signal, je ne peux pas dire ce que c'est, c'est sur une fréquence que seuls les animaux peuvent capter, c'est super-puissant et super-bizarre - si moi j'ai pu le repérer, dis-toi que d'autres le peuvent aussi.  

- Et comment toi tu as pu...  

- Ne pose pas de questions : arrête-toi et observe mieux ces trucs. Tu me rappelles ensuite sur le canal sécurisé..."  

Spade venait de couper la communication - le cellulaire avait encore de la batterie. Il gara le véhicule sur le bas-côté et sortit une poignée de pierres de la valisette qu'il avait posée sur le siège passager. Le singe, qui dormait sur la plage arrière, venait de bondir à ses côtés et le regardait fixement.  

"- Laisse tomber, je suis plus rapide que toi : tu tentes quoi que ce soit, je t'explose."  

L'animal en fait ne le fixait pas, lui, mais les pierres. Comme hyptonisé. Spade dirigea le faisceau de sa lampe-torche vers elles. Rien à signaler à première vue. Mais peut-être était-ce la fatigue, ou un effet d'optique dû aux reflets de la pluie, de la lumière : il lui semblait que - oui - quelque chose bougeait dans les diamants - une sorte de substance liquoreuse qui n'aurait pas dû être là s'y trouvait - et si ce liquide bougeait...  

C'est parce...  

... qu'il y avait quelque chose à l'intérieur.  

 

(Script original, suite de My Name is Spade, cf. post http://forum.cinejeu.net/viewtopic.php?p=73026#73026)

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'action (Techno-thriller / espionnage) de Ron Dias

Howard Huang

Tamara Buchanan

Zezette

Alisa Kinworthy
Avec la participation exceptionnelle de Emma Smoke, Logan Torkildsen
Sorti le 09 mars 2013 (Semaine 427)
Entrées : 23 564 894
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=6190