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Walken Production présente
La Croqueuse d'hommes

« Lorsque l’homme mourrait, il tombait ici, dans cette pièce où mon père m’avait installé pour que j’y sois confortable, pour que j’y puisse m’exprimer en tout aisance. Le conduit n’était pas très large, mais le sang aidait le corps à glisser. Il en tombait toujours beaucoup avant que le bruit caractéristique de la masse corporelle heurtant les parois ne me vienne à l’oreille, indiquant l’arrivé de l’homme. J’avais donc pris habitude d’installer mon lit directement sous le conduit. Ainsi, lorsque je dormais, il arrivait que du sang commence à couler sur moi, sur mes draps blancs, sur mon corps frémissant d’extase. Lorsqu’il était chaud, je ne pouvais m’empêcher de capter le tout dans ma bouche, les yeux toujours embués de sommeil mais l’entrejambe tout à fait humide. Je m’écartais lorsque le corps tombait sans grâce sur mon lit souillé, après quoi je me recouchais, comblée d’honneur.  

Une fois par contre, le sang n’a pas coulé. J’ai reçu le corps de cet obèse directement sur le crâne. N’eut-il été déjà mort qu’il aurait regretté son audace. J’ai alors écris à mon père qui s’est confondu en excuse. Il m’a donné deux femmes le lendemain. De jeunes femmes bien tendres et savoureuses. Je lui ai pardonné sa bévue. Je lui pardonne toujours tout. »  

 

***  

 

Justine regrette d’avoir déjeuné. Elle qui déteste par-dessus tout gaspiller la nourriture rejette à présent œuf, saucisse et bacon dans une cuvette récalcitrante. D’ordinaire, elle arrive à contrôler sa nausée sur son lieu de travail, mais aujourd’hui, ça a été juste trop… écœurant. Et rapide. Salement rapide. Le concierge va bientôt maudire cette rapidité de Justine à dégobiller. La trainée se prolonge de son bureau jusqu’aux toilettes pour dame, à l’autre bout de la salle. Une belle trainée nauséabonde et visqueuse. Ce n’est pas facile, ça non, pas facile du tout, d’être enceinte de trois mois…  

 

***  

 

Jack est en train de violer une femme qui ne se débat plus lorsque la sonnerie de son cellulaire retentit telle une cloche de l’enfer. Le travail, assurément. Il n’y a que Justine pour appeler au pire moment. Ou au meilleur, c’est au choix. Prenant d’abord cinq secondes pour finir la besogne et deux pour achever l’heureuse élue d’une jolie taillade au niveau de l’œsophage (on est professionnel ou on ne l’est pas), Jack répond enfin, d’une voix rauque, forcément agacée, limpide de sens. C’est Justine, évidemment. Même en cloque, elle ne prend pas de congé, la garce. Elle doit bosser sur un de ces cas grandioses de magnat du pétrole voulant raser l’Amazonie, et elle veut sans doute l’aide de son amant favori pour régler l’affaire en beauté, comme dans le temps. Et bien… même pas ! Une affaire de jeune femme qui mangeait de l’humain que son père lui balançait via une trappe dans le plancher… ? Allons bon. Ça peut être marrant !  

En vitesse, Jack enfile ses jeans, sa chemise et son chapeau ultra classe de gangster des années 30. Ça lui donne beaucoup de crédibilité. Il a une gueule bien ordinaire.  

 

***  

 

L’installation est douteuse au premier abord, mais finalement bien pensée. Celui-qui a construit cette demeure connait les risques de maladies que les macchabés apportent parfois. Une bonne chose. Justine craint que la jeune femme ait choppé une cochonnerie. Le risque est grand quand on se gargarise au sang humain et qu’on se bouffe des côtes d’homme le soir venu.  

Jack, qui vient d’arriver, affiche son air condescendant comme à l’accoutumé. Justine est prête à parier que sa nuit a été bonne. Meilleure que la sienne à tout le moins.  

L’enquête du jour consiste à prendre connaissance de l’état des lieux. Retirer le plus de cadavres possibles des fosses provisoires. Chercher des indices. La croqueuse d’hommes a déjà craché le plus gros du morceau en interrogatoire. Pauvre Jimmy. Il veut depuis si longtemps aiguiser ses poings sur une jeune rebelle, et voilà qu’une cinglée se présente au poste avec les meilleures intentions, déballant son sac sans la moindre source de motivation physique… Triste vie.  

 

Une femme d’environ vingt-cinq ans qui vit toujours chez son père, et qui est toujours célibataire, Justine n’en rencontre pas souvent. La plupart des filles ici ont leur première relation sexuelle à douze-treize ans. Ça forge le caractère. Ça aide à la survie, à l’intégration. Nikki est une exception. Selon ses dires, elle est toujours vierge. Elle se contentait de déguster ses cadeaux, et son papa ne la touchait, ni ne la voyait, jamais. C’est ce que rapporte à tout le moins la transcription apportée à Justine ce matin. Nikki est venue benoîtement au poste car son paternel a disparu depuis trois jours. Elle s’inquiète, la pauvre. Elle craint d’avoir été trop dure avec lui. Dérangée. Justine à le mandat de retrouver le bougre, mort ou vif. Vif de préférence pour le pauvre Jimmy. L’enquête s’annonce difficile mais Justine à déjà sa petite idée sur la suite des événements ayant conduit à la disparition du père. Après tout, la légitime défense est institutionnalisée dans le secteur. Avec raison.  

Jack, que cela lui plaise ou non, devra assister Justine sur ce coup. D’abord en se trimbalant Nikki partout où il ira. Pas question de la remettre en cellule. Elle y a passé toute sa vie, et Justine a un certain sens de la civilité. Elle n’est pas sauvage. Elle sera bientôt une mère respectable. Elle a cependant moins de pitié pour l’homme qui l’a mise enceinte, probablement volontairement, dans le but de prendre sa place au poste. Jack devra donc se taper la protection de témoin. Un motel au fond de nulle part, discret. Le père pourrait être tenté d’éliminer la fille s’il apprend ce qu’elle a fait. C’est en tout cas ce qu’ils diront à Nikki. Bien entendu, l’objectif est de la retourner contre le boucher, pour qu’elle témoigne contre lui si par miracle Justine le retrouve. Pas de doute que Jack saura mettre la petite dans sa poche arrière.  

 

***  

 

À une centaine de mètres de la demeure, accoudé sur une vieille Pontiac 1994, un homme se fume une cigarette. Il observe. Il attend. Son heure approche. Un homme qui a les mains rouges…  

 

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Justine - Estelle Huntley  

Jack - Karl Blakstad  

Nikki - Hilary Pullman  

Le père - Barclay McClean  

Jimmy - Peter Vrana  

Scénario : (1 commentaire)
une série A policier de Brittani Reviglio

Karl Blakstad

Estelle Huntley

Barclay McClean

Hilary Pullman
Avec la participation exceptionnelle de Peter Vrana
Sorti le 03 septembre 2016 (Semaine 609)
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