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Morcar Prod présente
Sur la berge

Il était huit heures et demi, le jour s'était levé depuis quelques temps déjà. Un brouillard épais avait envahi cependant encore la région, camoufflant la vue à quelques mètres seulement. Le lac était calme, silencieux. Quelques clapotis rappelaient tout de même que le temps ne s'était pas arrêté. Au loin, un coup de feu retentit, suivi de cris de canards s'envolant affolés, pour éviter le coup fatal.  

Soudain, une silhouette apparut dans la brume, celle d'un homme, vêtu d'une tenue kaki. Par dessus son pantalon large, le long duquel ont été cousues de nombreuses poches, l'homme avait enfilé une paire de bottes de la même couleur, dont le pied est maculé de boue. Sous sa veste, une ceinture gardait précieusement les cartouches qui lui permettraient de ramener le soir à la maison le fruit de son massacre. Le fusil sur l'épaule, et la casquette sur la tête, André Lecroix avançait silencieusement, en jetant sans arrêt un oeil à droite puis à gauche.  

 

Il était venu chez son ami François De Toré (Alex Mirren) pour une chasse privée, avec plusieurs autres collègues, Dimitri, Gérard, Adrien et Wilfrid. Tous fils de bonne famille, les six amis s'étaient promis de se retrouver ce dimanche pour aller chasser sur les terres du père de François, dont il avait hérité plusieurs mois auparavant. Des Terres sur lesquelles autrefois étaient organisées tous les ans des chasses privées devenues célèbres dans la région, jusqu'à ce que le père De Toré ait un accident suite auquel il failli perdre une jambe.  

Avec ses amis, François De Toré souhaitait donc relancer cette coutume. Pour ça, chacun avait été s'acheter la tenue adéquat, et était venu armé de son fusil encore neuf, pour tirer quelques canards. Aucun d'entre eux n'avait encore chassé, si bien que le "maître de cérémonie" avait demandé à un ancien ami de son père de les accompagner durant cette journée, pour au moins leur apprendre les bases de cette activité champêtre.  

Mais dès le départ, les choses s'étaient mal passées. Gaston, le "formateur", s'indigna rapidement en voyant ses "élèves" ne pas appliquer les règles de sécurité qu'il avait commencé par leur apprendre. Quand ce n'était pas Dimitri qui tirait au moindre mouvement, sans même attendre de voir de quoi il s'agissait, c'était Adrien qui tenait sa canon à l'horizontal, risquant ainsi de blesser l'un d'entre eux par accident. Alors lorsqu'André avait voulu déconner en bondissant de nul part, profitant du brouillard, sur ses amis, Gaston s'était emporté.  

André ne s'était alors pas gêné pour insulter le "vieux gâteux qui ne savait pas rigoler", qui avait fini par abandonner là les apprentis chasseurs, indignés par leur comportement inconscient. Les amis d'André s'en étaient alors pris à lui, l'accusant d'être allé trop loin. Par sa faute, ils n'allaient sans doute rien ramener à leurs femmes qui attendaient dans le corps de la ferme qui se trouvait au coeur de la propriété, prêtes à cuisiner ce qu'ils auraient chassé. Agacé, André avait alors à son tour abandonné ces "connards qui se prenaient au sérieux avec leurs fusils", préférant rentrer à la ferme s'il ne "pouvait pas plaisanter".  

 

Mais à travers ce brouillard, l'homme ne retrouvait plus son chemin. La propriété était grande, et il la découvrait pour la première fois. Il n'avait donc aucun point de repère. En arrivant près du lac, André était cependant quelque peu rassuré, car il savait que la ferme n'en était pas loin.  

Accélérant le pas, André longea la berge en espérant marcher dans la bonne direction, lorsqu'il entendit un bruit sur le côté, comme celui d'un homme qui écraserait une branche morte. D'un coup, il se figea sur place et observa la brume qui l'entourait. "Il y a quelqu'un ?" Silence. Aucune réaction. L'homme s'apprêtait à reprendre sa marche, quand le même bruit se répêta. "Qui est là ?" L'inquiétude se détectait dans la voix de l'apprenti chasseur. "Si c'est une blague, elle n'est pas drôle !" hurla-t-il. Mais personne ne réagit. André reprit alors sa marche, en accélérant le pas, quand le bruit se fit de nouveau entendre, plus proche cette fois.  

D'un geste rapide, il saisit le fusil sur son épaule, et le brandit devant lui, prêt à tirer. Il attendit... Soudain, une silhouette apparut dans le brouillard, puis disparut de nouveau. Le chasseur entendit alors le bruit d'un fusil qu'on armait, et pris de panique, il tira dans le vide... et s'écroula sur le sol...  

 

*  

 

Pfff. Ca leur suffit pas de venir me faire chier un dimanche, il faut en plus qu'il choisissent celui avec un temps pourri !  

 

Au volant de sa voiture, le lieutenant Alain Duperey (Patrick Lassek) avançait tant bien que mal dans ce brouillard opaque, en direction de la propriété De Toré, en suivant le chemin terreux qui s'enfonçait dans la campagne profonde. Il était de garde quand on l'avait appelé au commissariat. Lui qui espérait que ce dimanche se déroule tranquillement comme c'était souvent le cas, il n'avait pas eut cette chance. D'habitude, ce jour là était réservé aux alcooliques cueillis la nuit précédente en état d'ébriété. Mais avec l'ouverture de la chasse, ils allaient pouvoir s'attendre à d'autres accidents du genre, c'était sûr.  

Car d'après les détails qu'on lui avait rapporté pour l'instant, tout portait à croire que s'en était un.  

 

Ca ne peut pas toujours être le même qui gagne !  

 

Duperey se retint de sourire en voyant la victime allongé au bord du lac. Il n'y pouvait rien. Voir cet homme, venu s'en prendre à des animaux sans défense qui lui avaient rien demandé, et contre qui son arme s'était visiblement retournée lui faisait penser à la chanson de Chantal Goya.  

Ce matin, un lapin... C'était foutu, l'air n'allait plus quitter son esprit jusqu'au soir. Le lieutenant tenta de se changer les idées, et revint à son enquête. Des gendarmes étaient déjà sur les lieux depuis bientôt une heure, et leur conclusion était claire. Le canon du fusil était bouché par de la boue. La victime s'était sans doute appuyé sur son arme pour passer par dessus un trou boueux, ce qui avait permis à celle-ci d'entrer dans le canon. Lorsqu'il avait tiré, le fusil lui avait alors explosé à la figure. Le pauvre homme avait le visage criblé de morceaux de métal venant de celui-ci.  

Duperey avait été envoyé sur place pour valider la conclusion de la gendarmerie, en quelque sorte.  

 

Non loin de là, les amis de la victime se tenaient debout, accompagnés de leurs épouses. Le propriétaire des lieux étaient là, tenant dans ses bras sa femme, Hélène De Toré (Heather Bremner), dont le regard froid fixait le corps sans vie, et l'épouse d'André, Viviane Lecroix (Sharon Neil) qui sanglotait, le nez dans un mouchoir, encore abasourdie par ce qui s'était passé.  

 

Me faire chier dans toute cette boue pour des histoires administratives ! Quels cons !  

 

Duperey fit extraire la cartouche du fusil, et la fit envoyer au laboratoire. Quelque chose l'intriguait. Il ne s'y connaissait pas assez dans le domaine pour pouvoir tirer lui-même des conclusions, mais il lui semblait que le dosage de la cartouche était mauvais. Trop de plomb et pas assez de poudre. Si son intuition était bonne, cette cartouche était une vraie bombe. Sans même que le canon soit bouché, elle aurait fait exploser le canon de l'arme.  

Il pouvait se tromper. Les conclusions du laboratoire confirmerait ou infirmerait ses soupçons. En se relevant, Duperey jeta un oeil en direction du couple de propriétaire et de la veuve. Quelque chose lui disait que parmi eux, une ou plusieurs personnes avaient des reproches à se faire.  

 

Ils vont devoir attendre avant d'avoir ma signature en bas de leur papelar. J'ai d'abord quelques détails à vérifier avant ça.

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Amanda Yusef

Patrick Lassek

Heather Bremner

Alex Mirren

Sharon Neil
Sorti le 28 avril 2012 (Semaine 382)
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