Des mois de combat qui allaient enfin aboutir. C'est ce qu'espèrait Christine Lassek (Jeanne Henriksen) en entrant dans le tribunal. Car voilà bientôt un an que sa fille Rebecca avait été assassinée froidement par un de ses camarades de classe, Dimitri Barger (Charles Lathan). Le crime avait fait la une de la presse de Gérardmerveille pendant des semaines à l'époque. Il faut dire que l'argument principal de la défense avait de quoi faire parler.  

"Mon client a commis son crime en s'inspirant de la saga de films d'horreur "Furie" des studios Warner Interaction"  

C'est ce qu'avait affirmé Andrew Morton (Robert Lester), l'avocat de la défense, qui était l'un des meilleurs avocats de la ville. Mais Christine n'acceptait pas cette excuse. Elle trouvait cela trop facile de rejeter ainsi la faute sur un film. Pour elle, chacun était responsable de ses actes, et aucun film, aucun jeu-vidéo ou aucun jeu de rôle, aussi violent qu'il soit, ne pouvait être jugé comme responsable à la place du criminel.  

Elle avait deviné quel était le but de maître Morton. En rejetant ainsi la faute sur la saga de films des studios Warner Interaction mettant en scène des crimes tous plus attroces les uns que les autres, il transformait le procès de son client, le fils d'un riche banquier de la ville, en procès du cinéma. Et dans une ville comme celle de Gérardmerveille, il était évident qu'une telle affaire ferait beaucoup de bruit.  

Bien sûr, Morton avait derrière lui toutes les associations dénonçant la violence au cinéma et dans tout autre type de médias, qui se réjouissaient de pouvoir utiliser cette affaire pour défendre leur cause et parvenir à interdir ce type de films. Mais Christine tenait à tout prix à ce que l'affaire soit traitée normalement. En aucun cas, elle ne laisserait ce jeune homme s'en tirer plus facilement en rejetant la faute sur ces films. C'était trop facile.  

Pendant des mois, elle avait enquêté sur lui, récoltant différent témoignages concernant sa violence constante envers les autres. Elle avait consacré tous ces mois à recueillir tous les éléments qu'elle pouvait pour prouver que Dimitri Barger était responsable, et qu'avec ou sans ces films, il aurait fini par commettre le crime qu'il avait commis.  

Des mois durant lesquels elle ne s'était pas apperçue, emporté par son besoin de justice, qu'elle délaissait sa propre fille, Emilie (Amy Sbrizzi), qu'elle confiait sans cesse à sa tante. Mais elle savait qu'il lui faudrait des arguments solides pour faire face à la défense, si bien qu'elle utilisait chaque minute à sa quête.  

Car sans moyens pour se payer un avocat, et face à celui qui était réputé pour être un as du barreau, les chances pour elle de parvenir à ce qu'elle voulait étaient minces. En avait-elle au moins une seule ? C'est ce qu'elle espérait en entrant dans la salle d'audience. Elle n'avait pas fait tous ces sacrifices pour rien.  

Le coup de marteau du juge annonça le début du procès. Un dur combat allait commencer...