Avais-je déjà frôlé d'aussi près la mort ? Je ne pense pas. Même lors de la tentative d'assassinat de mon second Nolius contre ma personne, je n'avais pas du en être aussi près. Un comble que je tente ainsi d'y échapper, tout en cherchant à tout prix à rejoindre le royaume de Turmak. Un comble également qu'il veuille absoluement m'empêcher de rejoindre son royaume en tentant de me tuer.  

Mais je suis toujours là. Cela fait deux fois déjà qu'il a tenté de me prendre dans ses bras, mais que j'ai refusé son invitation. En échange cependant, il a pris les âmes de nombreux bandits qui se trouvaient à bord de mon navire. Celui-ci gît désormais au fond de sept mers de Ralinda, avec le cadavre du dragon de Rorkar.  

Nous avons réussi à atteindre la rive d'un continent qui se trouvait non loin de là, mais je vois bien que mon compagnon est abattu par la perte de son "familier". Cela faisait des années qu'il possédait ce dragon, et le perdre en combattant les hordes de Turmak a été une véritable déchirure pour lui.  

Pourtant, contrairement à ce que j'aurais craint, il ne semble pas du tout me tenir pour responsable de cette perte. Au contraire, il semble plus que jamais déterminé à m'accompagner et à m'aider à atteindre mon objectif. Souhaitant se venger du dieu de la mort qui lui a pris son ami, il n'a désormais plus qu'une idée en tête : atteindre avec moi le portail qu'Arilyne recherche pour moi.  

Mais aujourd'hui, perdus sur un continent que nous ne connaissons pas, peuplé de pirates n'inspirant aucune confiance, nous n'avons plus de navire pour pouvoir continuer notre route. La ville de Mengbas où nous sommes arrivés après deux jours de marche est un véritable coupe gorge. Mais les possibilités s'offrant à nous sont minces. Aussi, il va nous falloir trouver là un moyen d'atteindre enfin Oliana.  

Un ultime voyage, une ultime tentative, une ultime chance d'accomplir enfin mon destin...