Afghanistan, 13 août 2006.

La soit disant mission de paix canadienne sur le territoire afghan dure depuis déjà trois ans. Le caporal Kyle Bradley, un jeune ontarien de vingt-trois ans, sillonnait les rues mouvementées de Kaboul avec sa compagnie tous les jours, faisant face à la menace terroriste des Talibans. En quatre mois, il avait prit part à une dizaine d’affrontements, certains anodins, d’autre terriblement dures et meurtriers. Il avait vu plusieurs de ses amis être tués dans des attaques suicides, le fléau afghan, mais il était resté malgré tout motivé et persuadé du bien fondé de sa mission. Pour lui, la présence canadienne en ce sol étranger était la meilleure chose qui soit. Kyle avait des idéaux de démocratie très forts et détestait les Talibans pour leur violence et leur régime totalitaire et contraignant. Il combattait pour la liberté du peuple afghan et la paix dans le monde. Bref, pour lui, il n’y avait aucune raison pouvant justifier le mépris majoritaire des Canadiens face à l’envoi de jeunes soldats à la guerre.

En ce 13 août 2006, Kyle Bradley était à bord d’un char blindé dans un important convoi circulant sur ce qu’on appelait la Route des Embuscades. Cette route était le point le plus dangereux du territoire occupé par l’armée car sa géographie permettait de facilement l’attaquer de manière imprévue. Les Talibans le savaient et avaient souvent causé de lourds dégâts aux convois canadiens, tuant de ce fait deux ou trois soldats. La riposte faisait chez eux quelques centaines de victimes, mais cela valait le coût du point de vue des extrémistes islamiques. Aujourd’hui n’allait pas faire exception. Le convoi blindé allait tranquillement, aux aguets, quand une série de détonations se firent entendre alentour d’eux. Des cris retentirent, des coups de feu éclatèrent de partout, deux véhicules canadiens volèrent en éclats, touchés par de lourds obus de mortier. Le feu se déclara aussitôt et un soldat fut enveloppé de flammes ardentes, tout près de Kyle. Ses cris étaient si puissants et désespérés qu’ils couvraient même le bruit des mitrailleuses crachant des centaines de balles à la seconde. Kyle essaya de sauver le soldat brûlant vif, mais c’était peine perdue. Ses vêtements avaient déjà fondu et l’air sentait la chair brûlée.

Enragé, Kyle empoigna sa mitraillette et commença à tirer au hasard dans une masse d’homme qui ressemblait à des Talibans. Plusieurs s’écroulèrent et un d’eux vint même tomber à quelques mètres seulement de lui. C’est alors que Kyle se rendit compte qu’il était le seul à ne pas s’être replié dans sa compagnie. Le capitaine lui hurlait des ordres à plein poumon en tentant de le couvrir d’un feu nourri. Kyle tourna le dos à ses ennemis et partie à la course lorsqu’un éclat d’obus ricocha et le frappa à la gorge. Il s’effondra et perdit connaissance.

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Le 13 novembre 2006, Kyle Bradley se réveille en sursaut. Regardant autour de lui, il fait rapidement le point sur sa situation. Il est dans une pièce étroite et sombre, probablement une prison Taliban. Il fut sans doute prit en otage durant l’affrontement et transporté ici en vue de future négociation. Kyle sait que les otages ne survivent que très rarement à un enlèvement dans ce pays. Rempli de haine, le caporal se lève et décide qu’il n’en serait pas ainsi. Il tuera chaque personne qu’il croisera jusqu’à ce qu’il soit libre et de nouveau avec son armée.

Ce qu’ignore Kyle Bradley, c’est que suite à sa blessure, il a été rapatrié au Canada dans un hôpital pour y être soigné, mais pour lui, il est déjà trop tard : il s’apprête à se venger des Talibans qui ont osé le kidnapper, peut-importe le sang répandu, peut importe qu'il n'y aie aucun Taliban dans ce pays...