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MMP présente
Porno Star
Mon nom est Jessica "Jessy" Goodwin (Jenny Chant) et que les choses soient claires : je ne suis PAS la cadette d'une famille rigoriste de 8 enfants perdue au fin fond de l'Oklaoma. Je n'ai PAS perdu mon pucelage dans un chiotte du College avec le Capitaine de l'équipe de baseball locale. Je ne suis PAS une cruche à moitié analphabête et inculte qu'on aurait sortie de l'oeuf à la découverte de la "grande ville" et qui aurait découvert le porno en posant pour des photos de charme - sans penser un seul instant que cela l'amènerait sur la pente fatale de l'exploitation du hard.
Non - tout ça, c'est le "bullshit" qu'Hollywood et "l'American dream" veulent nous faire avaler, sous-entendu que si la pauv'fille avait su ce qu'elle faisait, elle serait vite retournée dans ses pénates chez papa-maman retrouver la vraie vie et ses bonnes vieilles valeurs...

Naaan. Ca se passe pas comme ça, la réalité est à la fois plus simple et plus complexe : ma réalité en tout cas.
Je suis fille unique. Mon père était avocat, ma mère chirurgienne. Ma scolarité s'est passée nickel, j'ai eu mon lot de petits copains et j'ai même eu le temps de me cultiver un brin : je suis allée en Afrique et en Amérique du Sud histoire de voir autre chose, et il me reste de bonnes bases d'Espagnol. J'aime mes parents (et mon pays aussi, oui) et mes parents m'aiment : ils ont toujours été attentifs et tendres, prêts à me soutenir dans mes décisions, même s'ils ne les partageaient pas toutes. Bref, une fille normale qui décroche un MBA normal et qui se lance dans le monde du travail sans ambition démesurée mais avec un optimisme salutaire.
Et c'est là que je me suis rendue compte que le système buggait un poil. Bon, pour mes premiers jobs, je ne m'attendais pas à décrocher la Lune non plus.

Mais il faut savoir que la vie d'une jeune urbaine impose des contraintes budgétaires. Et que ses contraintes, j'ai très vite eu envie de m'en affranchir. Lire, sortir, voir ses potes, se défoncer de temps à autre, aller au théâtre, au cinéma, en discothèque, tout cela coûte un fric de dingue. Et mes moyens ne me permettaient de maintenir un train de vie maintenant que mes parents n'étaient plus systèmatiquement derrière moi pour essuyer mes ... euh... "notes de frais".

J'ai donc envisagé, comme beaucoup de gens aux States, de prendre un job d'appoint. Et quitte à taper dans une industrie où il y avait du fric à se faire, j'ai choisi le porno. Une solution et un débouché comme un autres. A 21 ans, dans l'Etat dans lequel je vivais, j'étais enfin libre de mon corps et de faire ce que je voulais avec. Avec un mélange de curiosité et d'appréhension, l'appât du gain chevillé au corps, je m'inscrivai en ligne sur le site d'un producteur spécialisé dans les "films à contenus explicites pour adultes" (comprendre XXX hardcore) avec deux photos en bikini en prime.
La réponse ne tardait pas. Elle émanait de Richard Jenkins (Conor Lester), le directeur de la boîte qui m'expliquait - tout en me donnant rendez-vous à son bureau - qu'il était sous-traitant pour un gros poisson du secteur.
Le rendez-vous se passait bien : Jenkins était plutôt du genre "gentleman-farmer anglais égaré aux USA", mielleux mais assez honnête d'apparence pour me mettre en garde sur les illusions de l'argent et les risques encourus. Deux-trois démarches complémentaires et je signais mon premier contrat pour un film. Libre à moi de laisser tomber ensuite : la liste des prétendantes était longue comme son bras, mais mon profil de fille cultivée semblait lui plaire. Et visiblement, j'étais prête à aller beaucoup "plus loin" que les amatrices du coin.

Un mois plus tard, mon premier tournage se déroulait. Une demi-journée. Parfait : paye royale et le lendemain, je me rendais à mon boulot comme si de rien n'était. J'informais mes parents de la chose le jour-même : ils me donnaient quelques conseils, avant tout d'ordre sanitaire et juridique et me souhaitaient de ne pas trop "traîner dans ce marigot-là longtemps". Je les rassurais et posais mon chèque rapidement.

C'est moi qui rappelais Jenkins trois semaines plus tard. La première expérience s'était bien passée et on abordait un contrat de 3 films dont un "spécial". Autres équipes, autres acteurs, autres budgets. Je passais en mi-temps à mon boulot pour pallier d'éventuelles absences vu mon planning.

Oubliez l'image du porno inspirée parfois par Hollywood, celle d'une "famille" solidaire et tout et tout : c'était peut-être valable dans les 70's - l'âge du tâtonnement et de l'amateurisme - mais le monde a changé baby : aujourd'hui, le porno, c'est l'usine.
Les sets de tournages ressemblent plus à des salles de gym ou de muscu qu'à des plateaux de cinéma, les tournages eux-mêmes ressemblant plus à des compétitions sportives qu'à des scènes de cul. Les réalisateurs n'ont aucun talent mais ils savent ce que le public attend d'eux. Les acteurs se tirent dans les pattes à tout bout de champs quand ils n'ont pas le nez dans la coke ou la testostérone. Tout le monde se méprise, mais tout le monde bosse ensemble... Mon éducation et mon bon sens me permettaient de prendre pas mal de recul avec tout ça. C'est vrai que nombre d'entre eux étaient devenus "pros" sans s'en rendre compte : ce devait être à l'origine une passade et puis la drogue, l'argent avaient fait le reste... Mais pas mal d'autres avaient réfléchi longuement avant de se lancer et pour eux, le porno n'était pas "le dernier recours" avant la prison ou le suicide (comme on adore le penser), c'était un vrai plan de carrière... Enfin, "carrière"... Jenkins me l'avait dit : à mon âge, je pouvais compter sur 3-4 bonnes années avant une retraite autour de 25 ans. Avec "quelques efforts", cela pouvait m'assurer 250 à 350 tournages et presque un peu moins de 1 000 scènes tournées. Une paille, quoi. 25 ans, c'était bien assez pour se ranger et s'éclater ailleurs. Dans un cabinet d'avocats ou chez un concessionnaire automobile. Ouaiiiis, quelle éclate.

Après le contrat de 3 films, j'en signais un autre de 5, puis de 10. Je démissionnais de ma boîte entre-temps, les tournages se délocalisant de plus en plus souvent. Je ne regardais pas ce que je tournais, je n'avais aucune idée de la manière dont j'apparaissais. Et qu'importe : je faisais mon boulot, et correctement semble-t'il de l'avis de Jenkins. Je fêtais mes 22 ans avec quelques amis et plus de 10 long-métrages derrière moi.

Ca a commencé à s'envenimer au moment où nous sommes partis tourner en Bulgarie... (Script original)
Scénario : (1 commentaire)
une série Z dramatique de Rebecca Hoskins

Conor Lester

Jenny Chant
Sorti le 11 mars 2006 (Semaine 62)
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