Durée: 2h58  

PG-13  

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Tyler Rache marche seul dans la neige. Le vent glacial lui gèle les narines, et rend la visibilité quasi nulle. Il lutte contre les conditions apocalyptiques, mais aussi contre son corps meurtri, et une voix intérieure qui l’implore de laisser couler, d’abandonner. Mais il ne veut pas abandonner. Pas après ce qu’il a fait, il ne veut pas devenir une affaire classée, un ennemi vaincu.  

24 heures plus tôt, Rache et son père, revenu d’entre les morts, investissent un vieux silo de missiles sibérien. Ils prennent d’assaut le poste de surveillance, dernier vestige encore actif du complexe, et prennent en otage les cinq gardes. Avec leur « aide », ils remettent en marche le poste de commandement, inutilisé depuis plus de 2 décennies. Ils n’ont qu’une motivation, la vengeance. Ils veulent faire payer à la Chine le prix qu’elle mérite. Par leur politique démographique douteuse, les dirigeants du régime communiste ont touché en plein cœur la condition de Max Spencer, le premier Tyler Rache, et de sa maîtresse Mei Zhang. En plus de ça, ils veulent, avec l’aide de nostalgiques soviétiques, redonner au communisme sa splendeur passée, et former un vaste empire qui règnerait d’une main de fer sur l’Asie et le reste du Monde. Les seuls à le savoir, Tyler Rache et son père, sont aussi les seuls à pouvoir l’empêcher, de par la hargne familiale. Mais pour réussir un tel sauvetage, il faut agir en hors-la-loi, il faut être des mercenaires, il faut avoir une bonne raison, une raison personnelle. Il se trouve que les Rache sont les seuls à en avoir une assez forte.  

Leur objectif est le dense réseau de pipeline reliant la Russie à la Chine. Ils lancent le missile, qui attendait depuis 25 dans son lanceur, son glorieux destin. Il aura évité la pire des dictatures. Maintenant, la Russie est devenue une ennemie de la Chine. Et les fautifs sont les deux Rache. En sortant du complexe, le père et le fils se quittent, chacun prend la direction de son propre destin, aussi possible de l’autre. Tyler Rache se lance seul dans la tempête de neige sibérienne, marchant vers sa destinée.  

Il est l’ennemi numéro un, il est d’hors et déjà perdu. Son pays, qu’il a si souvent protégé, va le renier, et avec lui, tous ses faits et gestes. 25 heures plus tard, Rache est à bout de force. Il s’écroule dans le neige froide, sa vue baisse lentement, il n’entend plus rien, plus rien que le bourdonnement montant du rotor d’un hélicoptère, et la neige fine dont les vents le recouvrent.  

Tyler Rache reprend conscience. Il est allongé sur un lit, un tas de matériel médical autour de lui, et un horrible mal de tête qui lui donne la nausée. Quelques heures plus tard, il est parfaitement réveillé. La pièce dans laquelle il se trouve est un savant mélange entre une cellule de prison et une chambre d’hôpital, sans fenêtre. Il est séparé du reste de la pièce par une épaisse paroi vitrée, dans laquelle un sas a été taillé, ouvrable uniquement d’un côté, et ce n’est pas celui de Rache. Il pense que l’autre partie de la pièce doit être une antichambre pour les visiteurs. Ses suppositions sont confirmées quand il reçoit une visite inattendue : David Richards, accompagné de ses homologues américains et russes, ainsi qu’une petite délégation, restée à l’écart. Ils commencent à discuter. Richards veut savoir exactement ce qui s’est passé, Rache tente de lui expliquer. Il a détruit el pipeline pour mettre fin aux liaisons entre russes et chinois, afin d’éviter la formation d’un énorme empire. Mais il semble que Rache n’ait pas agit comme il le fallait. Rien ne prouve l’existence d’une telle conspiration, les russes niant tout en bloc. Il leur explique qu’il s’agit d’un groupe communiste extrémiste, et non du gouvernement russe. Alors, pourquoi vouloir couper les contacts entre les deux gouvernements ? Le groupe extrémiste peut toujours continuer à conspirer avec la Chine, rien n’a changé ! Rache n’a pas de réponse à donner. Il se rend à l’évidence : il a faillit à sa tâche. Il ne peut pas être sauvé de sa prison. Il est perdu, abandonné, mort.  

La visite est à peine terminée que d’autres visiteurs, moins amicaux, se présentent. Ils arrachent Rache de son lit et le rouent de coups. Il est par terre, meurtri, ensanglanté. Le lendemain, ils reviennent, avec des armes blanches, puis avec des pics à brochette, puis avec d el’eau…et de l’électricité, et puis…et puis…Rache est en enfer. Il ne pense plus à rien, si ce n’est s’accrocher à la dernière lueur que ses yeux enflés et mi-clos aperçoivent au loin.  

Après plusieurs nuits blanches de doutes, il est maintenant prêt. Prêt à affronter son destin. Pour un tel attentat, c’est la mort qui l’attend, surtout dans une cellule au milieu de la Sibérie. Il attend la ronde d’un garde et se cache sous son lit. Le garde, inquiet, entre dans la cellule. Rache le neutralise et lui hôte son arme. Toute sa vie il a été entraîné à tuer, et préparé à mourir. Jamais il n’aurait cru que sa dernière victime, ce serait lui, et qu’il serait son propre tueur. Il arme le fusil, le retourne, le canon pointé sur sa gorge. Toute sa vie, tant d’entraînements, tant de risques, tant de sacrifices, tant de douleur, une vie foutue en l’air. Tout ça pour ne pas pouvoir presser la détente décisive. Le départ de son père, alors qu’il était encore un enfant, son passage à tabac par une bande de voyous, son arrivée au Rwanda en 94, son entrée dans la Police Fédérale, toutes ces missions, ces entraînements, Justine…Justine…et le déclic ! Le déclic d’une arme vide. Il presse de nouveau la détente, de nouveau le même déclic. Il regarde le garde, allongé par terre, inconscient. Sa grenade, elle est fausse. Rache se relève, il sort de la pièce, et découvre un couloir. Ce long couloir au milieu duquel il y avait le bureau de Richards. Rache s’était toujours demandé ce qu’il y avait derrière cette porte, au bout du couloir. Maintenant, il en sort.  

Il se traîne jusqu’au bureau de Richards. Celui-ci est là pour l’accueillir. Il l’attendait même. Rache demande pourquoi. Pourquoi le pays lui a fait ça ? A lui qui l’a défendu au péril de sa vie ! Richards n’a pas de réponse à donner. Tout comme Rache n’e avait pas non plus, après son attentat. Richards a sauvé Rache, il l’a enlevé aux Russes, pendant son transfert en hélicoptère, quand il était inconscient. En Russie, c’est pire torture encore qui l’attendait. Ici, la Fédérale lui a fait passer un test. Quand un agent failli à sa mission, on l’abandonne, on le tue, ou on le récupère. A ce jour, un seul autre agent a été récupéré. Tyler Rache est le deuxième…ou presque. Il va devoir terminer sa mission interrompue. Il va devoir justifier son échec, et ainsi le transformer en réussite. Il a un vol en jet privé pour la Russie, où vient d’échouer un attentat contre le Ministre de la Défense, en visite secrète en Sibérie, revendiqué par Impiéria Tiénjej;, un groupe d’extrémistes communistes. Les faits se sont passés dans la prison où Rache est censé être emprisonné. Là-bas, c’est un autre agent qui a s’est sacrifié et a pris sa place. L’autre agent récupéré. L’autre Tyler Rache…