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MMP présente
Badge of Fury

L'inspecteur Jellybin (Patrick Landers) enjambe au ralenti les cadavres de ses collègues du New-York Police Departement. Ce petit commissariat habituellement calme du Lower East Side vient de connaître un carnage. Autour de lui, tout est chaos, hurlements et précipitation. Au loin, il entend des sirènes... Mais "Jelly" n'a d'attention que pour le corps situé au centre de la pièce qu'il continue de tenir en joue.  

 

Flashback : un policier d'allure replète passe devant le comptoir de l'accueil du commissariat une demi-heure auparavant - il salue cordialement le personnel et prend le chemin des vestiaires. Il revêt ses vêtements civils, se prépare à partir, blague quelques instants avec des collègues et s'en va souhaiter à tout le monde un excellent week-end.  

 

Au centre de la grande pièce git le corps criblé de balles d'Augusto Columbani. 20 ans de boîte - un bon flic. A ses côtés, son arme de service.  

 

Flashback : mais l'homme, au lieu de quitter la pièce pour s'en aller rendre son arme, la retire du holster et tire à bout portant sur les inspecteurs présents.  

 

"Jelly" se penche sur lui. Regarde son visage. Augusto arbore l'expression de l'homme surpris dans sa tâche. Jelly lui a tiré dans le dos - il n'a donc pu voir son agresseur. Jelly rengaine son arme de service, sent l'adrénaline refluer en lui et s'écroule à ses côtés. Son regard décrit un lent panoramique sur la scène de crimes - combien de corps mutilés, blessés, combien de vies prises, combien d'incompréhension sur les visages meurtris des survivants...  

Pourquoi ?  

Des médecins arrivent très vite à ses côtés - ils le prennent en charge. Rideau.  

 

Trois semaines plus tard.  

 

Frank Jellybin vient de reprendre son service après un arrêt forcé de 21 jours - l'enquête l'a officiellement blanchi : il a tiré en toute légitimité pour mettre fin à une agression caractérisée. Frank a un mauvais goût dans la bouche : Augusto était un flic aimé et respecté, personne ne s'explique son coup de sang. Lui-même se regarde désormais différemment dans la glace : il a tiré en traître, pour sauver d'autres vie - quand même : il aurait pu sauter sur lui, le désarmer, l'estourbir - il ne sait pourquoi il a visé là où il savait que sa blessure serait léthale... Ce n'est pas la première fois qu'il retire la vie - c'est le sacrifice réclamé par son métier parfois, dans des cas extrêmes... Mais à chaque fois il avait son opposant armé en face de lui, alors qu'ici...  

Jellybin s'en veut, il culpabilise. Autour de lui, malgré la douleur de la perte de Columbani, il ne ressent aucune hostilité : il a pris la décision la plus radicale face à une menace radicale - deux flics y sont restés, trois sont encore à l'hôpital, c'est limite si "Jelly" n'est pas un héros aux yeux de tout le monde.  

 

La psy qui l'a suivi, Michelle (Jeanne Mirren), l'a considéré apte à la reprise. Lui pense qu'elle a pris sa décision de le renvoyer sur le front trop tôt, il se sent encore fragile, dort mal - c'est là qu'il regrette sa condition de célibataire, une compagne l'aurait aidé à surmonter ça.  

Et ce qui l'agace le plus pourtant, c'est d'avoir été exclu de l'enquête. Il sait que son implication aurait été trop personnelle - il ne pouvait être objectif. Lui-même a été interrogé, deux fois. Michelle l'a briefé de temps à autre sur le sujet : Columbani était marié, trois gosses, aucun antécédent psy, pas de problèmes de drogues, d'argent ou d'alcoolisme. Apprécié, respecté, une jeunesse d'immigré difficile mais qui faisait de lui une sorte de modèle pour les plus jeunes... Qu'est-ce qui s'était passé dans sa caboche ce jour-là ? - mystère.  

 

Le train-train quotidien des enquêtes reprit très vite le cours de sa vie, sans pour autant chasser sa douleur - il continuait à s'interroger mais le traumatisme refluait. Il comprenait à présent la décision de Michelle de lui faire reprendre le service au plus vite : c'était pour lui un moyen de se guérir d'essayer d'être un meilleur flic.  

Il devait pourtant surprendre dans les vestiaires les bribes d'une conversation animée entre son supérieur et un de ses collègues : aucun nom n'était évoqué mais il était question de "sanctions disciplinaires qui n'avaient pas été appliquées", de "pressions sur la hiérarchie pour "qu'on oublie tout ça le plus rapidement"". Peut-être ne parlaient-ils ni de lui ni de Columbani - ils s'étaient pourtant tus quand lui était rentré dans la pièce et avaient évité son regard, comme s'ils se sentaient coupables de quelque chose. Une sensation désagréable avait accompagné Frank ce soir-là.  

 

Il en avait immédiatement parlé à Michelle - elle était pro, jamais aucune de leur conversation ne sortirait des quatre murs de son petit bureau du 2ème étage. Elle avait essayé de le rassurer - et mieux, lui avait promis de se renseigner sur un cas qui aurait pu générer la conversation du vestiaire. Elle lui avait conseillé non pas d'oublier mais d'y réfléchir : si le moindre événement réveillait sa mauvaise conscience, il risquait de mettre plus longtemps à cicatriser ses propres blessures.  

 

Mais plus le temps passait, plus Jellybin était convaincu que l'enquête concernant ce drame (la mort de ses collègues sous le feu de Columbani, la mort de ce dernier par sa faute, les raisons de ce coup de folie) avait été bâclée, voire purement et simplement enterrée. Il avait discrètement cherché à avoir accès aux dossiers d'investigation (le premier concernant Columbani, le second à son nom) mais s'était heurté à des mots de passe inconnus : rien qu'une chose très normale après tout, tout le monde n'avait pas accès aux enquêtes de tout le monde. C'était son instinct de flic qui lui hurlait tous les jours que quelque chose de pas clair s'était déroulé dans son dos.  

 

Il voulait connaître la vérité, se libérer d'un poids. Il se décida un week-end, d'aller voir la veuve Columbani et de lui raconter ce qu'il savait... Il allait vider son sac. Peut-être avait-elle besoin, de son côté, d'entendre des choses à propos de feu-Augusto : elle le haïrait peut-être pour ça - c'était un risque qu'il était prêt à courir.  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série Z policier (Drame) de Virginia Feldman

Patrick Landers

Jeanne Mirren
Sorti le 03 mai 2014 (Semaine 487)
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