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Morcar Prod présente
Amazonia

Protégée par la haute clôture qui l'encerclait, la forêt était paisible, à l'abri du monde extérieur dont elle avait été coupée il y a 113 ans, après l'accident nucléaire de la centrale de Manaus au Brésil. Depuis ce jour, la forêt amazonienne abritait le dernier bastion du monde sauvage, inutilisable pour l'Homme. Totalement iradié, c'était le seul endroit au monde où vivaient encore les dernières espèces végétales et animales ayant survécu à la catastrophe, grâce à des mutations accélérées. Pour l'Homme, cette forêt était un espace malade et instable, une jungle impénétrable et dangereuse, évoluant suivant ses propres règles, et grouillante de vies nouvelles... Seuls d'anciens révolutionnaires surnommé les "éco-martyrs" survivaient dans l'ignorance générale dans ce dernier bastion du monde sauvage.  

Au-delà de la cloture qui l'entourait, le monde était dévasté, peuplé par dix milliards d'être humains. Les ressources naturelles s'étant taries et les voyages dans l'espace n'ayant donné aucune échappatoire, l'Humanité toute entière était condamnée à disparaître si de nouvelles ressources n'étaient pas découvertes. Lentement, la végétation sur Terre s'était éteinte, les animaux avaient disparus, et les zones vierges avaient été avalées par les mégalopoles. Pour survivre, l'Homme se nourrissait d'aliments de synthèse, fabriqués par des sociétés ayant petit à petit imposé leur pouvoir sur le monde. Seule l'Amazonie, considérée comme zone dangereuse depuis l'accident nucléaire, résitait à l'invasion humaine.  

 

N'ayant aucune autre possibilité de fuite, James (Patrick Cox) sauta par-dessus la haute clôture pour échapper aux robots qui le poursuivaient. En tentant de s'infiltrer dans le système d'une société de production de capsule nutritives, le cyber-criminel avait été repéré. Or il savait quel sort était réservé à ceux comme lui, et était prêt à tout pour y échapper. Vêtu d'une combinaison anti-radiation, il se glissa à travers les branches de l'épaisse forêt dans l'espoir que les robots qui le pourchassaient abandonnent leur traque. Jetant un oeil en arrière, il les vit passer à leur tour la clôture et retomber lourdement sur le sol couvert de feuilles avant de reprendre leur course.  

Ignorant totalement vers où il allait, James fonça droit devant lui. Les robots s'approchaient de plus en plus de lui. Il se trouvait presque à portée de main d'eux lorsque le cyber-criminel chuta.  

Regardant toujours en arrière, il n'avait pas repéré le ravin au bord duquel il était arrivé. La chute fut douloureuse, bien qu'amortie par le tapis de feuilles, puis l'homme roula sur le sol sur plusieurs dizaines de mètres avant de s'immobiliser. Avant de perdre totalement conscience, il eut le temps de voir loin au-dessus de lui, à travers les feuillages, les deux robots qui se tenaient au bord du précipice et firent demi-tour, abandonnant leur traque. Après ça, sa vue se troubla et James perdit totalement connaissance.  

 

Camoufflée dans les feuillages, accroupie sur une branche d'abre, Kanopé (Julia Kwiat) attrappa silencieusement l'arc qui pendait dans son dos ainsi qu'une flèche, et se prépara à tirer. Au sol, un marcassin venait de s'approcher d'un fruit très coloré qui s'était écrasé au sol. Bandant son arc, elle retint soudain son souffle puis lâcha la flèche qui fila droit vers sa cible. Au moment même où elle le fit, une grenouille bleue passa non loin de l'animal, faisant craquer les feuilles dans un bond. Surpris, le marcassin recula et évita de peu le projectile de la jeune femme qui se ficha dans le sol. Immédiatement, le petit animal s'enfuit en courant.  

Ne voulant pas laisser fuire sa proie, Kanopé bondit au sol puis attrappant au passage sa flèche qui était restée plantée dans le sol meuble, courut derrière l'animal tout en préparant un nouveau tir.  

Ignorant les branches qui lui fouettaient le visage, les bras et les jambes, la jeune femme courait à toute vitesse lorsque sa cible arriva au bord d'un ruisseau et le traversa. Elle s'apprêtait à le suivre lorsqu'un sifflement parvint à ses oreilles, et qu'une flèches vint se planter à ses pieds. Levant les yeux, elle aperçut un de leur chasseur qui la fixait avec un air de défi. Si jamais elle essayait de franchir cette frontière naturelle formée par le ruisseau, elle savait ce qu'il lui en couterait. Observant le petit animal qui filait au loin entre les arbres, la jeune femme fit demi-tour résignée. Une fois encore, elle allait devoir se contenter de fruit pour son repas.  

Elle reprit alors la route vers sa cabane, qui se trouvait au coeur de la forêt, loin du camp des éco-martyrs. Kanopé avait toujours vécu seule, loin de la tribue qui avait élu domicile dans les ruines de la centrale nucléaire. Sa mère, l'une des plus grande chasseuse de la tribu, avait été bannie de celle-ci lorsqu'elle avait sauvé cet homme venu du monde extérieur, le père de Kanopé. Ils avaient vécu tous les trois pendant plusieurs années, puis ses parents s'étaient éteint, la laissant seule au milieu de la forêt. Elle aurait pu rejoindre la tribue et tenter de les convaincre de l'accepter parmi eux, mais elle avait toujours vécu ainsi, et ne voulaient pas les rejoindre.  

 

Elle n'était plus qu'à une quinzaine de minutes de sa cabane lorsque son regard fut attiré par quelque chose d'étrange allongé dans les fougères. S'approchant doucement, pour ne prendre aucun risque, elle remarqua rapidement que la chose avait forme humaine. Elle se pencha au-dessus d'elle et aperçut le visage d'un homme à travers les larges lunettes du casque qu'il portait. A voir sa tenue, elle devina qu'il venait du monde extérieur, comme son père des années plus tôt. Mais que faisait-il donc là ?  

Ne pouvant se résigner à l'abandonner là, l'indigène attrappa le jeune homme pour le porter à sa cabane et le soigner. Mais son poids, ajouté à celui de sa tenue, était bien trop lourd pour elle. Elle retira alors son casque puis sa tenue, ce qui lui permit de le prendre sur les épaules. Quelques heures plus tard, James reprit connaissance et fut surpris de découvrir le décors autour de lui. Il se trouvait dans une cabane en bois, aménagé de manière simple mais qui offrait malgré tout un abri à son propriétaire. Soudain, il s'aperçut qu'il ne portait plus sa combinaison anti-radiations et paniqua.  

C'est à ce moment là que Kanopé entra dans la cabane, portant plusieurs fruits qu'elle avait été cueillir pour nourir son hôte. En la voyant, l'homme se mit à crier.  

 

"Ne m'approchez pas ! Qui êtes-vous ? Et qu'avez-vous fait de ma tenue ?"  

 

En voyant l'homme s'agiter ainsi sous ses yeux, Kanopé ne comprit pas ce qui lui prenait. Il semblait voir en elle une menace, pourtant excepté le couteau qui pendait à sa ceinture, la jeune femme ne paraissait pas très dangereuse. Elle tenta alors de le rassurer, mais l'homme n'arrêtait pas de hurler pour qu'elle n'approche pas. Il semblait craindre qu'elle le touche. Elle comprit alors ce qui le mettait dans cet état. Sa mère lui avait expliqué autrefois comment les hommes qui vivaient au-delà de la clôture voyaient leur monde. Celui-ci devait donc craindre qu'elle ne l'iradie.  

Ils ignoraient sans doute que les éco-martyrs avaient survécu aux radiations de la forêt, et n'étaient en rien dangereux. Grâce aux plantes de la forêt, qui avaient développé une sorte de protection naturelle contre les radiations, les indigènes qui s'en nourrissaient ne risquaient rien. La tribu qui vivait dans les ruines de la centrale protégeait depuis des années la plante centenaire qui avait poussé au coeur du réacteur, une plante gigantesque dont les racines parcouraient le sol dans un rayon anorme et nourrissait le sol, ainsi que tout ce qui y poussait.  

 

Voyant que pour le moment son hôte serait bien incapable de l'écouter, Kanopé déposa simplement les fruits qu'elle avait cueillis sur la petite table qu'elle avait fabriquée et qui se trouvait au milieu de la cabane, puis elle repartit à l'extérieur. La nuit allait bientôt tomber, l'indigène allait dormir à la belle étoile pour cette nuit. Le lendemain, elle repartirait à la chasse et peut-être pourrait-elle ramener de la viande pour elle et cet homme.  

A l'intérieur de la canabe, James observait les fruits avec un sentiment partagé. La faim le poussait à s'en emparer pour les dévorer, mais sa crainte d'être encore d'avantage irradié le retenait. S'il mangeait un de ces fruits, il craignait d'être définitivement condamné et de mourir dans d'attroce souffrance. Il avait vu de nombreux reportages sur la catastrophe et ne voulait pas finir comme un de ces hommes. La seule chose qu'il voulait à présent, c'était retrouvé ses affaires pour tenter d'entrer en contact avec ses amis cyber-criminels, et retourner dans son monde.  

 

Il ignorait que le destin qui lui était promis était bien plus grand que ça, et que la survie de l'Humanité dépendait peut-être de lui, et de sa rencontre avec cette indigène.  

 

 

 

(Script original, adapté de la bande-dessinée "Kanopé" de Louise Joor)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z de science-fiction de Patrick & Michael Wang

Patrick Cox

Julia Kwiat
Sorti le 23 avril 2033 (Semaine 1477)
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